Le voyage vers l'est

Depuis son annonce, Eastward a fait de l’œil à tous les fans de l'époque 16 bits, et en particulier les amateurs de jeux action-RPG type Secret of Mana, avec une légère dose de Earthbound dans l'ambiance. Finalement, si l'aventure vaut le coup d’œil, il faut quand même savoir à quoi s'attendre.

A part lors de quelques occasions, vous contrôlerez tout du long le duo formé du taciturne John et de la survoltée Sam, le premier étant la force de frappe (à coup de poêle ou d'armes à feu), la seconde la pacifique (attaque psychique pour immobiliser les ennemis). John pourra également poser des bombes pour détruire des obstacles, et Sam pourra obtenir des pouvoirs spéciaux facultatifs. Les combats et le level design sont pensés de manière à exploiter au mieux toutes les capacités des deux persos. Immobiliser les ennemis sera très pratique pour ensuite les bolosser à coup de poêle ; l'attaque de Sam permettra d'éclairer des chemins sombres ; les deux personnages se retrouveront parfois séparés et devront résoudre chacun des petites énigmes pour se faire avancer mutuellement (assez similaire à Goof Troop sur ce point), chaque perso étant contrôlable séparément. Je trouve par contre qu'il manque cruellement de phases de ce genre. Il y a aussi de (trop) rares moments avec un changement de gameplay (par exemple, faire du baseball avec la poêle). J'ai enfin trouvé les armes à feu complètement inutiles en combat.

Toute la partie gameplay du jeu est en tout cas très sympathique, et vous allez devoir savourer ces phases-ci, car elle vont dès le départ être entrecoupées de longs, très longs moments de dialogues. Ça aura été pour moi le plus gros point noir du jeu. Il y a beaucoup de dialogues, et je trouve malheureusement souvent pour ne rien dire. Ça parle tellement qu'on perd parfois le fil de la discussion et de ce que l'on doit faire ensuite. Et j'ai l'impression que ça masque un peu le fait que la majorité des "quêtes" principales, hors donjons, soient de faire de bêtes aller-retour d'un point à un autre de la carte. Après, il faut dire que si j'ai immédiatement accroché à l'univers et aux protagonistes (et il y a quand même de très sympathiques dialogues, dont certains sont bourrés d'humour), je n'ai presque rien compris à l'histoire :p. Et même à la toute fin, il m'a manqué beaucoup de réponses.

Pour le reste, et bien la progression est assez classique et linéaire, à part au début et au milieu de l'aventure où vous avez un peu plus de liberté. Avis aux complétistes, pensez à bien fouiller partout avant d'atteindre une étape-clé, car il n'y a aucun retour en arrière possible ! D'autant que les étapes-clés se déclenchent souvent un peu sans prévenir. Il y a aussi de la cuisine, de très rares quêtes annexes, et un jeu dans le jeu, le fameux Earth Born, dont je n'ai à priori pas vraiment compris toutes les mécaniques mais qui reste impressionnant (peu de développeurs peuvent se vanter d'avoir fait un jeu entier, complet et pouvant fonctionner tout seul au sein de leur aventure principale :p).

Pour finir par l'évidence, graphiquement, le jeu est splendide, que ce soit au niveau des décors, des environnements ou des animations absolument bluffantes. J'avoue d'ailleurs avoir été plutôt happé par les trois derniers chapitres et leurs visuels impressionnants, ce qui a grandement joué dans mon appréciation du jeu.

Bref, Eastward est une belle aventure d'une vingtaine d'heures, certes un peu bavarde, mais qui plaira je pense aux "vieux d'la vieille", et dont le studio est définitivement à suivre !