Après un Ecochrome sympathique sans être inoubliable, JAPAN Studio récidive dans une nouvelle aventure du bonhomme O' Cédar. Si les perspectives ne sont pas les mêmes, la vision de l'ensemble a un air de déjà vu.
Le but d'Echoshift est simple : vous dirigez un pantin ressemblant étrangement à un bonhomme O' Cédar, dont la célébrité est reconnue depuis la publicité pour le produit anti-poussière du même nom. Pour parvenir à prendre la tangente et passer aux niveaux suivants, notre héros monochrome articulé doit rejoindre la porte de sortie en actionnant divers mécanismes. Là où Ecochrome avait un gameplay jouant sur la perspective dans le décor, Echoshift se différencie de son prédécesseur en misant sur le contrôle du temps. Un niveau est découpé en plusieurs périodes de temps variable selon la difficulté du niveau. Chacune de ces séquences est appelée effets d'écho et correspond à une vie (jusqu'à neuf par niveau). Une séquence étant limitée en temps, ce dernier doit être utilisé avec parcimonie pour avancer sans encombre. Lorsque le niveau débute, le joueur a (dans les premiers stages) une trentaine de secondes pour atteindre la sortie en activant des interrupteurs pour faciliter sa progression. Une fois le temps écoulé, le jeu s'arrête, mais seulement pour le premier personnage, le second entrant alors en scène. Les actions réalisées lors de la période de temps précédente sont alors à nouveau exécutées automatiquement, une ombre représentant vos actions passées se chargeant de refaire tout vos gestes. Cette répétition de vos actes passés vous permet ainsi de franchir, par exemple, le pont qui ne restait en place que durant un temps limité. Il ne faut donc pas hésiter à sacrifier plusieurs de ses avatars pour progresser. La manière de résoudre les énigmes est très simple à assimiler, et un tutoriel fort bien expliqué permet de comprendre la plupart des subtilités du jeu. Car les obstacles pour entraver la progression du joueur sont nombreux. Les stratégies à adopter sont en effet variées, d'autant que les 56 niveaux de base permettent de s'amuser pendant quelques heures. Et pour les joueurs voulant rallonger l'expérience, sept niveaux sont à télécharger gratuitement depuis le PlayStation Network.
Echoshift est graphiquement très simpliste : le personnage que l'on contrôle en est réduit au strict minimum en terme de design, et les seules variations viennent des interrupteurs et des passages à franchir qui sont de différentes couleurs. L'ambiance du jeu se veut totalement apaisante avec une musique douce est en accord avec le design général du titre. Mais c'est justement cette sensation de trop calme qui fait la faiblesse d'Echoshift. Le manque d'ambiance se fait ressentir dès le cinquième niveau, et la jouabilité rigide des personnages n'aident pas à dynamiser le tout. De plus, là où Echochrome était innovant, aussi bien dans son style graphique épuré que dans son gameplay laissant libre cours à l'usage de ses méninges, Echoshift ne surprend plus. Son concept a beau différer de son prédécesseur, mais l'usage du « moi » pour franchir des passages irréalisables seul était déjà en vigueur dans Braid (et de fort belle manière). Les personnes ayant apprécié ce passage dans le jeu de Jonathan Blow trouveront une alternative intéressante pour étendre ce mécanisme de gameplay si particulier. Les nouveaux joueurs, désireux de voir de quoi il en retourne, pourront toutefois eux aussi s'attarder sur Echoshift, le jeu n'étant vendu que vingt euro.
Echoshift ressemble à Echochrome avec une approche différente mais ne se distingue pas assez pour être fortement recommandé. Sa jouabilité lente laissera les joueurs moins patients aller voir ailleurs. Les autres découvriront un jeu idéal pour passer le temps (c'est même marqué au dos de la jaquette) et rien de plus.