OUI, je comprends les critiques : ce jeu peux sembler à certains incroyablement CHIANT. Elite : Dangerous est un jeu exigeant et qui demande de pas mal farmer. Pourtant j'ai cumulé plus de 150 heures de jeu depuis son installation sur mon PC il y a 4 mois et j'ai l'impression d'avoir à peine effleuré la surface de ce que je pouvais y faire.
First Encounter : l'horreur.
Il faut dire que pour moi, jouer à un jeu Elite qui fonctionne était déjà un miracle en soit. En effet, a commencé par Elite : Frontier : First Encounter le troisième opus de la série, sorti en 1995 dont le souvenir le plus marquant qu'il m'aura laissé est qu'il était TELLEMENT BUGUÉ que je n'ai jamais réussi à vraiment y jouer. En effet, que je décolle, que j'aille sur une autre station, que je m'arrête en chemin ou ailleurs, un bug finissait finalement par provoquer l'explosion de mon vaisseau. J'avais beau faire des sauvegardes régulières, il y avait toujours un moment où je finissais par la savonner.
Et pourtant à l'époque, le jeu envoyait grave du rêve, avec ses millions de système à explorer, sa possibilité de faire du transport de passager, du commerce ou du combat, son journal qui produisait des news sur plusieurs années montrant un monde en évolution derrière notre travail, ses différentes factions et ses vaisseaux tous plus chers et plus pétés les uns que les autres. Évidemment quand faire trois aller et retour le temps de transporter à peine 5 ou 6 marchandises demandait de faire 15 sauvegardes en passant son après midi à refaire la même chose sans qu'un bug surprise n'arrive... ça décourageait vite.
L'idée d'avoir un gros vaisseau et de devenir super célèbre dans la galaxie m'a semblé très vite être une chimère inatteignable et mon expérience avec le jeu s'est fini par la lecture des nombreuses nouvelles de sf que l'on trouvait dans le manuel de jeu.
Elite : Dangerous : une simulation tellement complète qu'elle en devient presque déprimante.
Elite Dangerous, c'est la même chose mais en graphiquement moderne, en plus évolué . Alors, évidemment, j'arrive un peu après la bataille puisqu'à sa sortie en 2014 il semblait assez vide... mais avec l'arrivé d'Horizon, du Powerplay et de nombreuses missions communautaire, celui-ci est devenu franchement mieux. (Ne jamais tester ce genre de jeu "year one" c'est souvent une mauvaise idée.)
Même si le but du jeu est d'y jouer avec d'autres gens en serveurs dédié, j'ai préféré jouer en mode "solo" la plupart du temps. Je ne suis pas fou : je sais que sur un jeu qui tourne depuis 4 ans, si j'arrive comme une fleur avec mon petit Sindewinder sans savoir comment le piloter, je vais me faire bollosser à répétition par les autres joueurs. Déjà que le jeu est tellement complexe qu'il faut des guides de jeu pour apprendre à piloter son vaisseau, miner ou se battre dans l'espace et que même avec ça j'ai eu un mal fou à rentrer dans une station spatiale sans m'écraser contre les murs. (Vive l'ordinateur d'appontage, ennuyeux mais pratique.) D'ailleurs, une des expériences de jeu à été de regarder les tutos sur YouTube, de fouiller les forums, les guides de jeu afin d'apprendre clairement à effectuer telle ou telle manoeuvre. Dans Elite : Dangerous, apprendre à jouer de façon optimale fait partie de l'expérience de jeu et ne nous laisse pas un sentiment de "triche."
Le jeu est ultra-fouillé et exigeant, mais cela fait aussi parti du plaisir que d'apprendre à le maitriser et à voir qu'il nous laisse tellement d'option que ça en devient grandiose. Ce qui entraine un second paradoxe, (et le point sur lequel les gens ont finit par l'abandonner) : à l'exception peut-être des combats spatiaux, quelque soit l'activité que vous souhaiter faire, vous finirez tôt ou tard par vous y ennuyer. C'est là où le jeu est un paradoxe à lui tout seul : il ne vous oblige jamais à farmer... vous finirez par farmer tout seul.
Et là, histoire de vous occuper pendant que vous creusez des astéroïdes à la recherche de métaux précieux ou lors du transport d'une cargaison de 50 Tonnes de Brandy Lavien jusqu'à Whitchaul, vous allumez la radio du jeu. Une radio qui vous raconte, jour après jour, l'avancé des constructions des stations spatiales, les histoires d'amour et d'intrigues des gouvernants de telle ou telle région, la fuite d'un robot, les attentats. Tout un tas d'histoire scripté qui peuvent impacter votre voyage (en ayant une incidence sur les guerres entre telle ou telle faction, le prix de tel métaux, le pouvoir de tel dirigeant, etc....) mais dans lequel vous ne jouerez jamais un rôle.
Avec sa carte immense peuplé de millions de systèmes, Elite : Dangerous est une simulation tellement parfaite qu'elle ressemble à la vie réelle : même si nous sommes libre de faire tout ce que nous voulons faire, nous ne sommes qu'un point dans l'univers et notre vie est semblable à celle de nombreuses personnes. A moins d'un énorme coup de pot, nous n'aurons jamais d'impact dans le grand scénario dans lequel se dessine le sort de l'humanité. Avoir un jeu vidéo qui fait penser à la vacuité déprimante de la vie de l'être humain ça tiens du nihilisme le plus fort.
L'illusion de la vie :
Et pourtant, j'ai adoré Elite Dangerous et j'ai vécu de nombreux moments inoubliables : que ce soit l'aboutissement d'une quête (nouveau vaisseau) ou l'arrivé d'un événement sortant du lot qui se met à casser une routine particulièrement ancrée.
Au départ, je ne pensais pas que je passerais plus de 50 heures de jeu. Une fois les premières missions effectuées je me suis juste dit : "bon, il y a le système solaire dans ce jeu, je vais voir à quoi ça ressemble." Or, pour ça, il fallait atteindre un certain grade dans la Fédération. Je me suis acheminé lentement vers les régions voisines du Système Solaire en effectuant quelques missions, j'ai racheté un vaisseau, je me suis investi dans des missions de vente histoire de monter plus rapidement en grade.
Une fois le système solaire ouvert, j'étais déjà engagé dans des missions de transport de marchandises. Ainsi, je me suis amusé à livrer des caisses de bières pour une mission communautaire entendues dans la radio du jeu. J'ai commencé à avoir mes contacts. Un forum m'a parlé d'une route passant par différentes planètes et permettant de se faire du fric plus facilement. Ce qui m'a occupé plusieurs après midi et permis de découvrir plusieurs systèmes.
Une fois ma période marchand passée, j'ai voulu voir les systèmes extérieurs et le transport de passager. Il y avait une mission communautaire demandant d'aller sur une base spatiale près de située plus loin que je n'ai jamais été. Ce qui m'a demandé de devoir maitriser le rechargement autour des étoiles, et le transport d'explorateurs. (Qui râle tout le temps au moindre choc de la coque.)
Et puis, j'ai entendu parler de la guerre contre la ligue des réparations, une force terroriste dont j'entendais les exactions depuis 2 mois à la radio. J'ai acheté alors un petit vaisseau de guerre bien équipé et j'ai combattu au côté de l'alliance. C'était bordélique, il y avait des lasers partout, des vaisseaux qui se pourchassaient dans tous les sens, j'y comprenais rien je me suis fait exploser une dizaine de vaisseau, mais qu'est ce que c'était fun.
Et puis, de mission en mission, d'essai en essai, je suis arrivé à 150 heures de jeu. (Et j'ai pas essayé le Powerplay, l'un des trucs les plus prenant du jeu et fait peu de véritable multijoueur. A l'exception d'un essai dans l'arène QCQ où j'ai juste passé mon temps à me faire exploser par des joueurs plus fort que moi. C'était chiant. Je ne réessayerais plus jamais.)
Cette façon de papillonner de missions en missions au grès des envies m'a franchement amusé et le fait que certaines étaient guidées sur des missions communautaire donné l'illusion de participer au scénario du jeu. Petit à petit l'immensité de points que sont les étoiles et ces stations créées de manière procédurales deviennent des repères sur une carte et deviennent des lieux connus : "alors, c'est là que j'ai combattu pour telle guerre" "j'ai un vaisseau garé à tel endroit où je peux faire des marchandises" "a cet endroit j'ai tiré mes lasers comme un con et vaut mieux pas que j'y revienne sinon ils vont m'exploser à vue" Il se créé une illusion de vie avec des choses qui ne sont, au fond, qu'une base de donnée située dans les serveurs du jeu.
Et puis, il y a eu aussi ces moments que je n'oublierais pas :
- Accepter une mission sur Alpha Centaury à remettre à la station Hutton Orbital. Mission qui semblait facile et super bien payé. Sauf qu'il faut UNE HEURE (en temps réel de jeu) pour l'atteindre. C'est devenu un putain de gag chez les joueurs et nombreux sont les forums où des joueurs disent s'être fait avoir. Ils ont même créé des mugs à l'effigie de cette station.
- Ce moment où ne maitrisant pas le rechargement autour d'une étoile, j'ai fini par tellement endommager mon vaisseau que mon passager, en colère m'a demandé de faire demi-tour. Et où j'ai fini par me poser sur une base spatiale au milieu de nulle part avec un vaisseau tellement endommagé qu'il tenait limite qu'avec du scotch.
- Le fait de me retrouver face à la Terre et explorer le système solaire.
- Les combats contre la ligue de répression, complètement pétés avec des tirs dans tous les sens. Le statut de criminel qui en a suivit et qui m'a obligé de me planquer alors que j'avais une prime de ouf à récupérer.
- Me retrouver face à un PUTAIN DE TROU NOIR (près duquel les gens font du tourisme) et m'apercevoir qu'il provoque des anomalies à l'image.
- Passer une heure à transporter des passager pour me les faire exploser juste avant la station spatiale où je devais les déposer. (Et être considéré comme un criminel après ça.)
- Faire une mission consistant à retrouver des nacelles de sécurité et me retrouver face à un vaisseau Thargoid (une civilisation extra-terrestre qu'on pensait disparue et dont les vaisseau ont été implémenté dans le jeu il y a quelques mois.) Me faire exploser quelques secondes après avoir poussé un "qu'est ce que c'était que ce truc ?"
Je crois que je vais faire une pause, histoire de ne pas être dégouté, mais je crois que je vais continuer à revenir régulièrement sur le jeu : rien que pour savoir ce qu'il va se passer dans l'univers du jeu (la princesse Ashling Duval va-t-elle se marier avec Rochester ? (Spoiler : non.) Pourra-t-on vaincre les Thargoids ? Qui prendra la tête de la Fédération ?) Rien que pour tenter le powerplay.
Je crois que je suis parti pour jouer des années à ce MMORPG.... même si c'est pas un RPG..... et même si j'y joue pas vraiment en Multijoueur.