Endling est de ces jeux qui misent sur la simplicité pour mieux frapper là où ça fait mal. Sous ses allures de conte illustré, avec ses graphismes doux et sa palette de couleurs chaleureuse, on incarne une maman renard qui tente de survivre avec ses petits dans un monde ravagé. Le message est clair : l’Homme détruit tout — la faune, la flore, et l’espoir au passage.
Comment rester insensible face à des bébés renards que l’on voit grandir, explorer, et lutter pour leur survie dans un monde qui ne veut plus d’eux ? Pour les âmes sensibles comme moi, le lien émotionnel se tisse en un clin d’œil, même si ces mêmes yeux se lèvent parfois au ciel face à la menace humaine, mise en scène quelque fois juste gratuitement.
Vous l'aurez compris, l’Homme est ici le grand méchant, laissant derrière lui ruines, pièges, pollution et déchets. Le tout est joliment mis en scène, presque poétique, dans un univers 2D qui évoque les pages d’un livre pour enfants – une esthétique assez paradoxale qui accentue la violence de certaines situations.
Côté gameplay, la prise en main est simple, accessible, mais assez vite répétitive. On se déplace à la recherche de nourriture, on explore, on fuit, on erre… parfois un peu trop. En effet, la carte est galère, le sentiment de liberté est illusoire, et au bout d’un moment, on a l’impression d’avoir vu tout ce que le jeu a à offrir. Les objectifs journaliers manquent de clarté, et on se retrouve souvent à avancer un peu à l’aveugle, sans réelle sensation d’accomplissement.
Ajoutons à cela des bugs frustrants qui viennent nuire à l’immersion et à l’émotion.
Notamment ces moments où l’on ne peut plus déposer ce que l’on porte, ou lorsque les petits refusent tout bonnement de manger ce qu’on leur apporte.
Et pourtant, malgré ses défauts, Endling parvient à toucher. La bande-son, superbe et émotive, soutient le récit. Et même si la fin est prévisible, elle n’en reste pas moins poignante. Oui, c'est vrai, ça tire un peu sur la corde sensible, mais ça fonctionne. Parce que Endling, au fond, n’essaie pas de révolutionner le genre : il veut juste raconter une histoire simple et triste.
En bref, Endling est un petit jeu à savourer dans son canapé, le temps d’une soirée douce-amère. Une fable silencieuse, jolie, touchante, qui ne va peut-être pas aussi loin qu’on l’aurait voulu, mais qui a le mérite d'être touchant.
Et si vous aimez les renardeaux, bonne chance.