Epic Mickey : Power of Disappointment
Après de nombreuses années d'absence dans le milieu des jeux de plates-formes 2D, Mickey y retourne avec le sourire dans Epic Mickey : Power of Illusion ! Annoncé en même temps qu'Epic Mickey : Le Retour des Héros, cette exclusivité 3DS se démarque par son gameplay et son histoire totalement différente de la dernière aventure de la souris de Disney sur les consoles de salon. Avec un passé assez glorieux dans le domaine, Mickey a-t-il réussi son grand retour dans la 2D ?
L'histoire d'Epic Mickey : Power of Illusion rappellera sans doute de bons vieux souvenirs à ceux qui ont joué à Castle of Illusion : en effet, Mizrabel est de retour avec ses métamorphoses et ses illusions ! En devenant un Toon oublié, elle a naturellement atterri dans le Monde de la Désolation, ce qui est loin d'être à son goût. Pour se venger, elle décide de capturer de nombreuses stars Disney (Mulan, Donald Duck, Raiponce, Peter Pan...) et les emprisonne dans le Château des Illusions grâce à sa magie. Ayant eu vent de l'affaire, Oswald appelle à l'aide son demi-frère d'encre, à savoir Mickey. Ce dernier est bien décidé à sauver ses amis, d'autant plus que sa chère Minnie a elle aussi été capturée. Armé de son fidèle pinceau et d'une bonne dose de courage, la souris franchit les portes du château afin d'affronter à nouveau la sorcière qui lui a causé de nombreux ennuis par le passé...
Assez classique, le scénario du soft développé par DreamRift se veut plutôt secondaire et n'est guère excitant, cela n'est pas vraiment étonnant pour un jeu de plates-formes de ce genre mais nous aurions aimé voir une histoire un brin moins rudimentaire. Heureusement, là n'est pas l'essentiel : ce qui compte, c'est l'action ! Quelles sont donc les capacités de notre cher héros aux grandes oreilles ? Comme dans tout bon jeu de plates-formes 2D qui se respecte, Mickey doit avancer tout en se débarrassant de ses ennemis en leur sautant dessus... les fesses en avant. Oui, sauter simplement sur les méchants ne les tuera point, pour les envoyer dans l'au-delà, il faut également appuyer sur un autre bouton après le saut afin que Mickey leur inflige un bon coup de popotin, cela sert aussi à détruire certains blocs bloquant le chemin. Bien entendu, cette terrible attaque n'est pas la seule capacité offensive de notre chère souris. Elle est capable, en outre, d'attaquer en tournoyant et avec son pinceau, elle peut également envoyer soit du solvant pour que les ennemis fassent tomber des coeurs une fois morts, soit du diluant pour qu'ils laissent un peu d'argent. Cet argent est très utile puisqu'une fois que le bien connu Balthazar Picsou est sauvé, il ouvre une boutique permettant d'acheter des améliorations de vie, d'attaques, des sketches (attaques spéciales à lancer via l'écran tactile), etc.
Dans tous les niveaux, un ou plusieurs personnages doivent être sauvés, certains se trouvent sur le chemin tandis que d'autres sont plus ou moins cachés. Une fois que c'est fait, ils ne retournent pas directement dans leur monde mais restent dans le château, chacun dans une chambre adaptée à son univers. En plus de pouvoir améliorer leurs chambres, vous pouvez résoudre des quêtes (très faciles la plupart du temps, puisqu'il suffit d'aller d'une chambre à l'autre et discuter avec le personnage adéquat) qui peuvent parfois améliorer les pouvoirs de Mickey. Ceux qui n'aiment pas les dialogues devront malheureusement s'y accommoder, les stars Disney étant particulièrement bavardes ! Si certains dialogues arrivent à nous faire sourire (notamment ceux avec ce cher colérique Donald), une bonne majorité peine à captiver et certaines tâches sont ainsi faites à contre-coeur. Elles ne sont certes pas obligatoires mais à partir des niveaux plus avancés, il est nécessaire d'upgrader le héros sous peine d'avoir droit à de malheureuses fins de partie.
Si les premiers niveaux sont assez simplistes, cela se corse à partir de la moitié du second monde avec des pièges plus vicieux (certains étant pratiquement inévitables, la faute à un level-design hasardeux de temps à autre) et des ennemis de plus en plus nombreux. Les amateurs du « die and retry » seront ravis tandis que les autres pesteront contre des morts souvent injustes (et cruelles, les checkpoints étant très espacés) mais il faut bien ça pour garder les joueurs en haleine. En effet, le côté « old school » est peut-être un peu trop prononcé : Mickey est lent, très lent, la possibilité de courir n'aurait pas été de refus. Si le plaisir de contrôler la souris est bien présent, grâce à une maniabilité impeccable, le rythme a aussi de quoi en décourager plus d'un, surtout à cause de l'obligation d'utiliser à de nombreuses reprises le pinceau. Dans certains parties des levels, il est demandé de jeter un coup d'oeil à l'écran tactile afin de voir quels objets peuvent être créés ou détruits afin de pouvoir continuer à avancer. Une fois ces objets touchés, un mini-jeu débute et il faut alors soit remplir les objets en traçant des lignes, soit les effacer complètement. Assez amusant au début, cela devient vite rébarbatif et ralentit grandement la progression dans l'aventure... aventure fort courte au demeurant.
La faute à quoi ? Au très faible nombre de niveaux. Repartis dans trois mondes (ceux tirés des films Peter Pan, Aladdin et La Petite Sirène), ils sont bouclés en une poignée d'heures et la rejouabilité n'est pas vraiment au rendez-vous, seuls quelques Toons oubliés vous forceront à revenir dans les levels. Vu le contexte du jeu, il était permis d'espérer bien plus de mondes... C'est fort dommage car les mondes présents sont modélisés avec un soin particulier. Très propres et détaillés, ils forcent le respect et rendent joliment hommage aux films ayant bercé l'enfance de milliers de personnes, de plus, les personnages ne sont pas en reste avec des sprites de bonne qualité. Seul ombre au joli tableau : les arrière-plans figés et la 3D plus inutile qu'autre chose mais ce ne sont que de petits détails. En outre, notons que la bande-son est très agréable, avec des thèmes inédits et d'autres repris d'Epic Mickey premier du nom, le tout accompagné par des bruitages plaisants à entendre. Il est triste de constater que les bons points du jeu sont entachés par de gros défauts qu'on ne peut oublier mais malgré tout, tout n'est pas à jeter dans Epic Mickey : Power of Illusion.
En conclusion :
Nous espérions voir en Epic Mickey : Power of Illusion le digne descendant des aventures 2D de Mickey, en particulier Castle of Illusion, mais le verdict est sans appel : il ne l'est pas. Ses nombreux défauts, notamment sa faible durée de vie et un rythme ayant de quoi endormir un insomniaque, l'empêchent de dépasser le stade du simple jeu moyen. Pour autant, il serait injuste de dire que le soft de DreamRift manque de charme, loin s'en faut : doté de graphismes enchanteurs et d'un gameplay fort sympathique, ses atouts lui permettent d'éviter que nous le qualifions de mauvais. A acheter surtout d'occasion ou à faible prix, sous peine de faire face à une cruelle déception !
Les plus :
- Superbe réalisation
- Une jouabilité au poil
Les moins :
- Bien trop court
- Un level-design laissant parfois à désirer
- L'utilisation de la peinture dans les mini-jeux tactiles