Attiré, à l'aide d'une démo généreuse, par l'aguichante promesse d'un jeu de cartographie dans lequel on peut tracer soi-même les murs d'un labyrinthe et annoter à peu près tout et n'importe quoi, je me suis décidé à acheter Etrian Odyssey sur 3DS. Oui juste pour ça. Il en faut peu pour être heureux dit la chanson de l'ours hédoniste...
Après une bonne cinquantaine d'heures de jeu, interrompue par l'impatience de me lancer dans le seul jeu de 2016 que je souhaitais acheter "day one" comme disent les forumeurs, force est de constater que ce n'est pas le seul intérêt de ce dungeon crawler au système impeccable.
Une ville de départ qui ne consiste qu'en de jolis menus servant à la préparation et un labyrinthe constitué de cinq strates aux ambiances différentes, elles même divisées en cinq étages, voilà à quoi se résume le monde d'Etrian Odyssey (dont j'ai oublié le nom). On parcourt des jungles ou forêts bucolique, exotique, noyée, désertique et même
urbaine
en établissant nous même notre plan. Graphiquement le jeu n'est pas sensationnel mais sait créer une atmosphère réussie dans chaque couche du labyrinthe grâce à des musiques magnifiques, des idées différentes à presque chaque étage (pièges, ennemis à contourner, altérations de terrain...) et cette envie de progresser inévitablement. Porté par le goût de l'aventure, séduit par le plaisir de la découverte, ou tenté par les démons se cachant au plus profond de la terre, attiré par l'obscurité toujours plus menaçante qui semble pourtant émaner des tréfonds de ce labyrinthe dangereux ; le joueur, par le biais de sa guilde d'aventuriers, s'enfonce à chaque étage, craintif, prudent, armé de son stylet et de son calepin figuré par un écran tactile. C'est là tout le charme de ce jeu brillant qui s'appuie sur une ergonomie quasiment parfaite.
Et le système de jeu carré au possible vient conforter tout cela, proposant un système de combat simple (celui de combats au tour par tour où les altérations d'état prennent une importance souvent décisive) mais apportant son lot de subtilités aux effets bénéfiques : répartition de points de compétences à distribuer au compte goutte pour créer un semblant de décision stratégique sur l'orientation à long terme de nos personnages, système de grimoires à combiner pour les dingues de l'optimisation, importance du placement sur deux lignes de nos héros influant sur leur possibilités d'attaque et le risque les concernant...
On trouve aussi un peu de loot (malheureusement) pour créer des objets et des armes/équipements et surtout une taverne à quêtes qui redonne envie de parcourir des étages et de faire plus volontairement du leveling. Celles-ci sont par ailleurs relativement variées et donc intéressantes.
Le jeu a donc tout pour plaire à l'amateur de RPG d'autant plus que cette version propose un mode plus scénarisé pour ceux à qui cela manquerait. On pourra lui reprocher quand même quelques concessions à la difficulté assez étonnantes (pourquoi proposer une fontaine à soin inépuisable par strate, couplé à un système de téléportation, quand le jeu impose en parallèle un coût progressif de la nuit en auberge ?), des combats de boss moins coriaces que prévus (celui de fin est même ridiculement facile) mais ce dernier point est atténué par l'ajout d'une sixième strate après le boss final qui apparemment est diablement plus délicate. Personnellement je l'ai entamé sans trop de difficultés mais je n'ai été guère loin (pour la raison évoquée dans l'introduction de cette critique) donc je ne me prononcerai pas sur ce point.
Etrian Odyssey est un jeu passionnant, riche mais pas trop complexe, qui s'appuie sur un système de combat et de progression vraiment efficace (le level design est d'ailleurs remarquable à tous les étages ou presque). De quoi s'enivrer de longues heures durant.