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Un concept si évident et fédérateur qu'il ne pouvait que garantir le passage à la postérité d'Evoland. Pour nous autres fans plus ou moins hardcore de RPG, ce titre nous proposait enfin un voyage à travers la naissance et l'évolution de notre catégorie de jeu préférée, et l'on s'imaginait déjà traversant les balbutiements des premiers jeux d'action - aventures jusqu'aux voyages épiques des derniers W-RPG.
Ce statut de jeu culte n'aura que partiellement rejailli sur Evoland. Un jeu que beaucoup de joueurs un peu "historiques" connaissent, sans forcément y avoir joué, mais qu'on repère comme une table d'orientation dans un paysage tellement grand qu'on en connaît que les points de vue les plus populaires. Un jeu qui aura - pour la petite histoire - quand même été mis en valeur lors de l'exposition, il y a quelques années, à la Cité des Sciences et de l'Industrie, consacrée à l'histoire du jeu vidéo.
Et pour cause, les idées et autres références à l'histoire du jeu vidéo en général et du RPG en particulier font mouche. En particulier durant les premières 20 minutes. On redécouvre, dans les grosses mailles, certaines évolutions techniques que les plus jeunes n'auront pas eu l'occasion de voir de leurs propres yeux : l'évolution de la représentation de notre personnage, des graphismes, des musiques, du gameplay. Certaines références sont même particulièrement débiles et donc excessivement drôle et bien trouvées, comme l'incontournable zoom sur notre héros lorsqu'il ouvre un coffre dans un effet dramatique, ou encore l'apparition de l'inventaire que l'on qualifiera d' "exhaustif", permettant de faire l'acquisition de la "protection suprême du petit doigt". C'est vrai, pour un héros de RPG comme pour nous, se coincer le petit doigt peut se révéler une expérience douloureuse et traumatisante.
Mais fort de cette base solide, Evoland apparaît également comme un jeu particulièrement court, étonnement superficiel, voire, de manière étonnante, ennuyeux. Je me suis mis en tête que c'était également une référence, mais l'histoire à laquelle va être confrontée notre héros est d'une extra-ordinaire platitude, hommage suprême aux lieux communs du RPG. Le seul carburant de notre aventure est alors la découverte des fameux coffres qui renferment les évolutions du RPG et la fugace découverte des quelques lieux accessibles sur la carte, comme cette ville qui touchera au coeur les amateurs de la série Final Fantasy, ou encore l'incontournable Arbre de Mana.
Evoland parvient ainsi à construire sur son concept si fort et au potentiel si riche un jeu typiquement "apéritif", presque désuet, qui se boucle en 2h30 ou 3h, et qui aurait peut être mérité un format "documentaire" plus narratif que de se prétendre, en propre, un jeu d'aventure à part entière.
En fait, je ne regrette pas d'y avoir joué pour les 1 Euro qu'il m'a coûté en solde sur l'App Store, mais j'ai quand même failli l'abandonné au bout de 90 minutes un peu par ennui. Et également par crispation. Car dans un tout autre registre, ce jeu m'aura permis d'apprendre par l'expérience qu'il n'est pas de bon ton de jouer à un jeu avec des passages A-RPG sur un iPad, où le touché sur l'écran ne vaudra jamais le quart de ce qu'offre une vraie manette de jeu, avec certaines séquences, du coup, un peu agaçantes.
Bref, tout aussi contradictoire que cela puisse paraître, je pense qu'il ne faut pas, ne serait ce que pour le principe, passer à côté d'un jeu "témoignage" comme Evoland même si celui-ci s'avère au final particulièrement moyen. Il incarne avec une certaine justesse ce qui fait la force et la faiblesse des RPG, avec néanmoins un équilibre entre ces deux entités qu'on aurait aimé voir pencher du côté des forces.
Pas grave, au gré de mes lectures sur notre site préféré, j'ai bien compris que l'épisode 2 reprenait le concept de manière bien plus sérieuse et solide. Ca tombe bien, il m'attend sur Steam pour une prochaine fois. Et je pourrais au moins y jouer avec une vraie manette !
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Créée
le 15 août 2018
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