Ce serait vous mentir que de dire que j'ai exploré à 100% ce Fallout, ni même que j'ai déjà fini la quête principale. Néanmoins je pense qu'établir un verdict après 40h de jeu est tout de même raisonnable.
Attention, probabilité de spoils (mineurs).
Nous revoilà donc partis dans cet univers si cher et si particulier, pot pourri d'influences célèbres et reconnues. Le vent des 50's fait s'agiter nos guenilles alors qu'on achève une goule furieuse d'un coup de calibre 12. dans le citron. Dieu bénisse l’Amérique.
C'est engoncé dans mon manteau de cuir rapiécé que je m'éloigne, boudeur, de la puissante armure assistée que l'on m'a offerte sur un plateau d'argent à peine passé une heure dans le Commonwealth. Nom de Dieu c'est ça l'Amérique post-apo? Où sont nos belles valeurs de travail et de méritocratie ? Tout fout l'camp ma bonne dame. Et inutile de mentionner que l'armure était fournie avec un énorme minigun, qui m'a tout de même permis de charcuter une horde de pillards (de mon temps on disait raiders, m'enfin vous savez c'est un peu comme les Twix ces choses là...) et un Griffemort/Ecorcheur/Deathclaw, vous savez, le monstre le plus puissant du jeu ! Du coup j'ai senti qu'on me faisait pousser des couilles un peu trop artificiellement, et j'ai lâché le précieux matériel de guerre pour partir à l'aventure en guenilles et avec une pétoire minable en main.
Ah, j'ai rencontré du monde aussi. Pas mal, d'ailleurs. Je trouve ça curieux mais depuis que je suis sorti de mon abri, j'ai du mal à parler aux gens. J'ai des problèmes chroniques de formulation des phrases, dans ma tête. Heureusement, une fois que ma mâchoire s'articule tout prend sens. Le problème étant que régulièrement, les mots qui sortent de ma bouche sont différents de ceux que j'imaginais. M'enfin...
Ça me fait penser à un truc drôle cette histoire, vous allez voir. Je marchais tranquillement dans les ruines de Boston quand tout à coup, j'entends un vieux son familier : des clairons ! Une petite musique, la même que celle des événements sportifs et des courses hippiques ! Je m'approche discrètement et en regardant à travers un grillage je découvre une course de robots. Au même moment, un gars annonce que les paris sont en faveur de l'un des concurrents. "Chouette !", que j'me dit. "Y'a peut-être moyen de se faire des capsules !". Ni une ni deux, je franchis la barrière. Et immédiatement je me fais arroser d'une volée de plomb venant de toutes parts. "Hé les gars ! Je suis là pour faire du business moi !". Rien à faire. Du coup je riposte et dessoude une dizaine de gorilles, avant de déclencher le système d'autodestruction centralisée des robots concurrents, de rage. C'est quand même dommage, j'aurais bien aimé pouvoir faire des paris moi aussi ! Et puis, si seulement c'était la première fois ! Quelques temps avant la course de robots, j'avais découvert une salle de combats en cage. Rebelote ! J'avais nourri le secret espoir de devenir un lutteur reconnu du Commonwealth, sinon du quartier. A peine étais-je sorti de l'ombre que déjà la salle entière cherchait à m'avoiner la tronche. Bordel, est-ce que j'ai l'air d'être un si mauvais gars que ça ? Ma renommée ne peut pas être mauvaise, j'ai fait de mal à personne ! D'ailleurs, ma renommée, j'ai l'impression que tout le monde s'en fout. De temps en temps j'entends des gens mentionner quelques uns de mes exploits mais rien de bien folichon. Je me souviens qu'en Californie et qu'à Washington, dans une autre vie, les gens se rappelaient réellement de moi. Et puis surtout, ils étaient moins fermés pour ce qui est du business.
Malgré ces petits pépins, je ne peux pas dire que ma vie dans le Commonwealth soit si désagréable. Les flingues de la région sont bien mieux foutus que ceux que j'ai pu voir auparavant : les tirs me claquent bien dans les mains, ça me met le kiki tout dur. Et puis il faut dire ce qui est, la région est plutôt belle et foisonnante de choses à découvrir. Il y a même des péquenauds qui m'ont demandé de leur construire un abri ! Du coup je me suis exécuté gentiment. Je n'avais jamais eu à faire ça avant, mais c'était plutôt agréable. Ils m'ont réclamé des maisons, de l'eau, de la nourriture... Et des défenses. J'ai installé une malheureuse tourelle automatique mais je me demande bien pourquoi : personne n'est jamais venu souffler dans les bronches de ma petite communauté ! Alors de deux choses l'une : mon village est tellement naze qu'il n'attire personne, ou alors il n'y a pas de réel danger sur les terres du Commonwealth. Qui vivra verra...
D'ailleurs, moi qui suis rendant de service, j'ai l'impression qu'on se paye ma poire un peu trop souvent. "Va chercher ci, va tuer mi..." Les mecs, je n'ai pas que ça à faire. Bon, une fois de temps en temps ça va. Mais je vais finir par penser que vous abusez. J'ai d'autres choses à faire, je suis un survivant occupé ! J'avais pas quelqu'un à sauver moi ?
Pour me rappeler ce genre de choses, ainsi que pour consulter la liste de mon matériel (je suis trop feignant pour regarder directement dans mon sac, il me faut une app pour ça), voir la carte de la région ou écouter la radio, j'utilise mon Pip Boy. Je dois dire qu'en tant qu'utilisateur chevronné de Pip Boy, celui ci m’apparaît en demi-teinte comparé à ses anciennes versions. Le modèle le plus récent comporte un système de favoris franchement bienvenu. Vault-Tec écoute ses clients et c'est bien agréable. En revanche la lisibilité s'est amoindrie et on préférera l'interface plus efficace intégrée aux armures assistées. Je dois souligner également que l'onglet "Divers" englobe tout et n'importe quoi. Un système de filtrage aurait été bien inspiré.
Allez, j'y retourne.
Conclusion : Fallout 4 est un super jeu d'action doté d'un univers et d'une atmosphère de haute volée. Il est en revanche un RPG moyen et un Fallout médiocre, la faute à de trop nombreux écarts avec ce qui fait l'ADN de la série. Le nouveau système de dialogue en particulier est une purge, et la narration est incroyablement rigide. Mais n'ayez crainte, de longues heures de plaisir vous attendent.