Après moult opus d’Animal Crossing et d’Harvest Moon, Level-5 (en collaboration avec 1-UP Studio) décide en 2012 de rentrer dans la danse en sortant son Fantasy Life. Reprenant le concept des deux licences désormais bien implantées, le jeu fait honneur à son genre : la simulation de vie.
Level-5 s’est imposé ces dernières années comme un acteur majeur du RPG en tout genre. Avec cet incursion dans un genre un peu hybride, arrivera-t-il à convaincre ?
Un malheur s’abat sur Rêveria
Ce que l’on apprécie dès les premiers instants, c’est la personnalisation de notre héros, qui se veut généreuse en petits détails permettant de retoucher le visage afin de le façonner selon ses envies. Bien évidemment, le choix du sexe et du nom sont de rigueurs. Après de nombreux essais pour rendre notre personnage agréable, nous devrons à la fin choisir un métier parmi les 12 disponibles (mercenaire, forgeron, pêcheur...). À souligner, toutefois, que le choix du métier ne provoquera pas de conséquence particulière en ce qui concerne la trame principale. Ce choix a uniquement pour but de comprendre la démarche établie dans le jeu, en début de partie, faisant office de prélude sur le gameplay. En effet, après avoir terminé le « Prologue », nous pourrons changer de métier à notre guise.
Après avoir paramétré ses différents aspects, notre héros (muet) se réveille dans un grenier qui fait office de chambre dans la ville de Rêveria où, finalement, il ne connaît presque personne. Ce dernier se hâte d’ouvrir son courrier, puisque c’est le jour où il recevra, de la main du Roi, la licence du métier que nous aurons préalablement choisi.
Puis, notre héros croise la route d’un papillon très spécial et affolé ayant la ferme intention de rencontrer le roi. Le papillon propose à notre héros de l’accompagner à travers le monde, ce qu'il accepte.
Entre les visites auprès du Maître de la guilde et les quelques quêtes imposées que nous mènerons à bien, ce sera à partir du chapitre 2 que le scénario s’installera gentiment. En effet un soir, une météorite appelée « Pierre du Chaos » heurte accidentellement le toit de notre héros. Ce dernier qui ne sera pas blessé comprendra à travers les paroles d’un certain Hugues le phénomène engendré par ces météorites qui provoque une certaine rage auprès de la faune locale.
Par ailleurs, le jeu sera scindé en deux parties distinctes ; nous aurons droit à une phase d’intrigue nommée « Saga - Lunares » dont le sujet principal concernera les « Pierre du Chaos » où nous devrons suivre les directives de Flotillon (le papillon parlant) permettant de récupérer du Liesse, dont j’expliquerai l’utilité plus bas et à une phase libre, où nous aurons le loisir de faire ce que bon nous semble, aucun événement lié au scénario n'intervenant.
Caractéristiques de notre héros personnalisé
Les statistiques de notre héros sont divisées en de nombreuses catégories. Tout d’abord, les statistiques ordinaires que nous avons l’occasion de voir dans la plupart des RPG : PV, Attaque, Défense, Attaque Magique et Défense Magique. Jusque-là, rien d’extraordinaire.
Il y aussi un niveau associé au métier, qui importe surtout pour les professions liées à la conception d’objets et à l’extraction, le résultat sera beaucoup plus significatif. Il y a plusieurs manières de progresser : gain de niveaux, promotion du métier et selon équipements. De ce fait, pour être optimal, nous devrons nous équiper au mieux, concevoir le plus d’objets de qualité possibles, gagner des niveaux en combattant des ennemis et cela, tout en accomplissant les différentes quêtes du dite métier. Cela pourra paraître un peu dispersé au commencement, cependant par la suite on prendra aisément la main et nous saurons quoi faire, avec quel métier et à quel moment pour être le plus efficient possible.
Pour finir, nous avons le droit également à une partie étroitement liée à l’efficacité des métiers. Celui-ci se veut un chouïa plus complexe dans sa compréhension, mais il est cependant plus intéressant. Lorsque nous éliminons des ennemis, ces derniers nous feront gagner des points d’expériences, nous permettant ainsi de monter en niveau « pur ». Lors de chaque montée de niveau, nous devrons attribuer des points dans différentes statistiques. Ces statistiques sont : Force, Vitalité, Intelligence, Concentration, Dextérité et Chance. Chacune d’entre-elles engendreront une efficacité supplémentaire dans différentes professions. Par exemple, si nous souhaitons être rapidement un Expert en Menuiser, il suffira de toujours opter pour la Vitalité, comme décrit dans sa « description ».
En d’autres termes, le choix est vaste, chacun sera libre de façonner son personnage selon ses envies. Heureusement, rien d'imposé pour le bon déroulement du scénario, même s’il faut – au moins – privilégier un métier « offensif » (Mage, Chasseur, Paladin ou Mercenaire) pour ne pas avoir de difficulté pour la suite des évènements.
Notre héros rentre en action
Notre héros possède sa propre chambre – faisant office de Q.G. – que nous pourrons aménager à notre façon avec différents meubles pour égayer cet espace habitable. Il y a des objets indispensables à ne pas oublier dans cette chambre : une armoire et un lit.
L’armoire nous permettra de stocker tous les objets que nous aurons en trop dans notre sac et que nous souhaitons tout de même conserver. Quant au lit, ce dernier nous permettra de régénérer nos PV (points vitales) et nos PE (points d’endurance), ainsi que de sauvegarder la partie. N’oublions pas de mentionner l’option « se reposer », nous donnant la possibilité de passer du matin au soir ou inversement, car le jeu inclut un cycle temporel. La différence entre le jour et la nuit se situe essentiellement dans la difficulté des combats. De nuit, les ennemis seront différents et par la même occasion plus coriaces. En outre, les PNJ ne se trouveront pas au même endroit la journée et le soir.
Au cours des combats, il nous sera possible de nous équiper de différentes manières selon le métier et ainsi appréhender différemment ces dits combats. En tant que Mage, par exemple, il serait judicieux de s’équiper d’un sceptre afin de lancer des sorts magiques (4 types) contre nos adversaires. Tout comme pour le Chasseur qui sera très adroit en s’équipant d’un Arc, le Mercenaire avec son Espadon ou un Paladin avec un bouclier/épée.
En plus de ces 4 métiers dits « offensifs », nous pouvons partir en combat en tant que Cuisinier, ou même Menuisier, si cela nous chante.
Quoi qu’il en soit, chaque joueur y trouvera son compte et privilégiera un type de métier avec lequel il a des affinités. En outre, les plus assidus pourront tout à fait envisager de monter tous les métiers jusqu’à la fin du scénario.
Pêches, quêtes et loot
Dans Fantasy Life, il n’y a bien évidemment pas que les combats. Au sein de Castel et ses zones adjacentes, plusieurs objets sont à disposition et n’attendent qu’à être ramassés. Des arbres, des coins de pêches ou encore des fragments de roche sont également disséminés, et nous n’avons qu’à sortir l’outil adéquat afin d’y extraire l’élément ; encore faut-il avoir un niveau suffisant selon les types. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire de changer de métier pour pouvoir pêcher, par exemple. Il suffira d’effectuer le prologue de chaque métier afin de débloquer ses compétences, ensuite accessibles en portant n’importe quel autre uniforme. Néanmoins, l’unique corvée pour le joueur survient lorsqu’on souhaite valider des quêtes auprès d’un Maître d’un quelconque métier. Nous devrons obligatoirement être en Paladin pour valider les quêtes auprès du Maître associé, par exemple.
Globalement, nous pouvons répartir les 12 métiers du jeu en 3 catégories :
- La conception d’objets. Les Maîtres nous demanderont, à travers un mini-jeu rythmique de confectionner un certain nombre d’objet, d’un certain type et d’une certaine qualité. Cela concerne le métier de Menuisier, Cuisinier, Tailleur, Forgeron et Alchimiste.
- L’extraction et loot. Les Maîtres demanderont toujours de "loot" un objet défini et dans une certaine quantité. Pêcheur, Bûcheron et Mineur.
- Les offensifs. Les Maîtres demanderont d’éliminer un certain nombre d’ennemis d’une espèce en particulier.
Hormis l’élimination d’ennemis où le Maître demandera toujours de porter un uniforme en particulier afin de valider la quête (par exemple, en tant que Paladin, éliminer 5 Hiboules), l’extraction, le loot et la confection pourront être effectués avec n’importe quel uniforme. Cependant, comme expliqué, plus haut, pour les valider auprès des Maîtres en question, il faudra porter l’uniforme adéquat.
Heureusement que le gameplay ne se limite pas à un seul interlocuteur en particulier. Malgré le fait que les villes ne soient pas aussi vivantes que dans d’autres RPG, Fantasy Life peut se satisfaire des nombreuses quêtes annexes que les PNJ nous proposeront. En effet, tous villageois ayant un bulle sur la tête sans texte précis est disposé à nous quémander un service. Ces quêtes peuvent se faire à tout moment, il suffira au préalable l’accepter auprès du PNJ concerné. Il conviendra donc de bien jongler entre les quêtes officielles et annexes afin de profiter des nombreuses récompenses des PNJ, car on est limité à 30 quêtes à la fois.
Vie fantaisiste
Que ce soit la Direction Artistique ou le Chara-Design, ils sont à la hauteur de ce que la 3DS propose en général, avec quelques cinématiques de qualité. On déplore tout de même la pixelisation sur certains plans et un « Frame Rate » de piètre qualité lors des combats où les sorts magiques fusent et lors des mini-jeux rythmiques dans lesquels de gros ralentis se font ressentir.
Les décors enfantins et colorés pourront autant plaire que déplaire, mais Level-5 est un habitué du genre, le tout étant agrémentés de lignes de dialogues particulièrement niaises (amour, amitié, tout le monde est gentil et on va sauver le monde). Par ailleurs, l’OST du soft n’est pas accrocheuse pour un sou et ne restera nullement dans les annales tant elle est quelconque. Cependant, la musique lors des combats contre les est tout de même fort sympathique, et si on ne devait retenir qu'une piste, ce serait celle-ci.
Par ailleurs, Fantasy Life est généreux en ce qui concerne la durée de vie. Le scénario principal sera bouclé en une quarantine d’heures, sans compter les innombrables quêtes annexes, les quêtes secrètes – permettant de gagner du Liesses – afin de débloquer des bonus effectifs et, tout particulièrement, l’effort du joueur qui souhaitera upgrader les 12 métiers au maximum. Ainsi, on peut facilement monter au double, mais attention à la lassitude qui peut s'installer à force d’effectuer les mêmes choses maintes et maintes fois.
Fantasy Life charmera les plus jeunes avec ses couleurs vives et chatoyantes dans un contexte manichéen où l’amitié et l’amour seront les forces de la victoire. Assez simple, répétitif et techniquement loin d'être irréprochable, le jeu arrivera néanmoins à convaincre avec son contenu riche et son système de métiers bien pensés.