*Copy, Paste*

Qui ne fut séduit par la folie de Vaas ? Ce personnage emblématique de la série est également l'un des plus charismatiques de l'industrie. Sous le jeu d'acteur de Michael Mando qui insuffle littéralement vie au personnage, Vaas devient crédible, humain et sa folie contagieuse. Quand bien même, il fut relégué au second plan du scénario, son charisme lui vaut de figurer sur le boîtier et de demeurer dans les mémoires. Ainsi Ubisoft, fort de cet expérience et adepte ces dernières années du moindre effort, va ainsi tenter de répéter la formule dans un environnement totalement différent.

Préparez vos doudounes !

On délaisse les îles, la mer et les plages paradisiaques pour s'envoler loin de là jusque la chaîne himalayenne sur le territoire du Kyrat, une sorte de Népal fictif. S'il y a bien une chose que l'on ne peut nier chez Ubisoft, c'est qu'ils ont l'art de reproduire brillamment les paysages et lieux du monde selon les âges et il signe une fois de plus une réalisation graphique de qualité. Le Kyrat est beau et certaines zones même époustouflantes ! La map quant à elle est conséquente et regorge d'énormément de lieux qui ont le mérite d'avoir eu le soin d'être étoffés de noms. Malheureusement, si cet attention au détail est plaisant, ces lieux sont pour la majorité sans intérêt si ce n'est quelques objets à collectionner qui n'ont aucune incidence notable sur le jeu. On regrette par exemple que les masques de Yalung qu'on collecte ne permette pas de débloquer une mission ou même une séquence avec le tueur en série qu'elles mettent en scène. Le territoire est divisé en une multitude de régions qui possèdent chacunes à l'instar d'Assassin's Creed des points d'observations qui permettent de débloquer la vision sur cette partie de la carte ainsi que des avants postes qui doivent être libérés. Plusieurs quêtes secondaires viennent agrémenter ces avants postes, des quêtes de chasses, de courses, d'assassinats, etc... il y a une certaine volonté de diversifier les missions, cependant, la répétitivité reste plus que la bienvenue et passé les premières heures réellement jouissif, le titre perds de sa splendeur.

Le scénario en retrait manque de crédibilité. L'écriture est pauvre, sans enjeu et même agaçante avec des choix aux conséquences identiques et redondantes, un méchant plein de panache et déjanté, mais surtout invisible la majeure partie du jeu et un héros qui se retrouve entraîné dans un conflit malgré lui et se transforme soudainement en un Rambo dopé et sans pitié. Si Far Cry 3 avait le mérite de proposer une aventure dont le scénario participait à l'immersion, ce quatrième opus use de son scénario plutôt comme prétexte pour vous faire évoluer dans le monde de Kyrat.

3.5

Malgré tout, Far Cry se laisse apprécier et possède un gameplay solide. La première nouveauté notable de cet opus est l'ajout de la verticalité avec le grappin. Elle offre des possibilités intéressantes et a été intelligemment intégré dans le système de jeu. Vous pourrez ainsi jouer les alpinistes en herbes et grimper des monts tout en appréciant le paysage. Voilà qui est rafraîchissant et agréable, mais que faire une fois arriver tout en haut ? Et bah sauter et s'offrir une petite virée en wingsuit avec la petite dose d'adrénaline qui va avec. Bien sûr, vous maîtrisez instantanément le wingsuit, et la grimpe ? jamais fait, mais ça doit pas être compliqué ! et très logiquement lorsque le devoir vous appelle pour vous battre pour une cause, vous vous transformerez en guerrier absolu et vous avez à votre disposition d'innombrable armes qui apporteront chacune leur manière de mener à bien votre tâche allant de l'arc, aux mitraillettes, fusils à pompes, sniper, lance-roquettes... Le choix est plutôt colossal et la liberté d'action est tout simplement génial. On a ainsi le choix de progresser discrètement (ce que je privilégie, parce que je trouve cet approche plus intéressante et aussi parce qu'en difficulté extrême, foncer dans le tas est souvent fatal) ou de faire le bourrin, d'attaquer par les airs en hélico, de faire une entrée fracassante à dos d'éléphant, de grimper furtivement et d'aligner les headshots avec le sniper, de s'infiltrer et d'éliminer les ennemis un par un, de lancer un appât ou de libérer un prédateur et de laisser la nature faire le job... Enfin, libre à vous de choisir l'art et la manière que vous utiliserez pour progresser !

La Chasse est ouverte

Le Kyrat est non seulement un territoire magnifique encore vierge de pollutions et de la grisaille industrielle, mais aussi un refuge pour d'innombrables animaux. La faune locale est en effet assez diversifiée et plus qu'abondante, mais aussi très agressive. La chasse et l'abattage de ces animaux sont donc permis, voire très conseillés même pour ceux qui sont en voie de disparition ailleurs sur le globe. Vous aurez parfois la chance de voir un aigle emporté un lapin à l'aide de ses puissantes serres au ciel, mais la plupart du temps les animaux se contentent bêtement de fuir ou de vous attaquer à vue, ainsi il arrive de se sentir harcelé par la faune lorsque l'on explore candidement le Kyrat. L'intérêt de la chasse est tout d'abord motivé par un système de craft qui permet d'améliorer votre équipement et pour se faire privilégiez l'arc ! Une arme archaïque mais efficace qui permet de moins abîmer la peau de l'animal et ainsi de bénéficier de plus de matériel.

Pour finaliser la recette, une petite dose d'agent X, de trips hallucinogènes et le parfait clone naquit. Les codes de la réussite du 3 sont recyclés à la quasi identique et font de ce Far Cry un soft sympa, plaisant qui aura quelques phases mémorables et un bon nombre d'atouts pour en faire un titre phare, mais qui à la fin du voyage ne marquera pas les esprits. Malheureusement, le potentiel demeure inexploité, la répétitivité et l'absence d'enjeu réel dans la progression laissera s'installer un sentiment de lassitude qui vient entacher un joli mandala.