Sympathique visual novel, mais attendons de voir avec le tome 2

Fault : milestone one est le premier tome (sur 2 sortis actuellement en 2018) d'un visual novel japonais développé par le studio Alice in Dissonance. Le projet a été kickstarté en 2014 et a été récemment traduit en français.

L'histoire se déroule dans un univers de fantasy comme les japonais les aiment bien, avec des noms d'influence pseudo-germanique à coucher dehors, des jolies guerrières magiciennes et un système de magie particulièrement bien décrit et expliqué, basé notamment sur les éléments.
La princesse du Rughzenhaide (je vous l'avais dit, à coucher dehors) et sa garde du corps, suite à une fuite désespérée, se retrouvent isolées à l'autre bout du monde. Le jeu raconte leur voyage de retour.

Fault est un très joli visual novel, c'est ce qu'on se dit dès les premiers tableaux. Les personnages, sont, pour la plupart, particulièrement bien dessinés, avec un design extrêmement réussi, tout comme les décors qui font l'objet de la même précision dans le dessin. Le style est très coloré et les vêtement des personnages comme les environnements paraissent tous étincelants et flambants neufs. C'est sans doute le défaut qu'on peut trouver à ce style, car à trop vouloir créer des objets et décors bien proprets et symétriques, on peut finir par trouver ça peu naturel et froid. Les décors d'une ville, notamment, paraissent tellement symétriques, propres et vides qu'on se croirait dans un ville fantôme ou une espèce de ville témoin. Mais hormis les deux dessins de la ville en question, ce n'est pas gênant outre mesure.

La musique est très réussie et si je ne pense pas réécouter la B.O. en dehors du jeu, elle accompagne avec justesse le déroulement de l'histoire et renforce efficacement la profondeur et le rythme des événements qu'on est en train de lire.

Mais, le plus important dans un visual novel reste l'histoire et l'ambiance. Pour la première, je dois dire que je suis un peu resté sur ma faim. On suit avec plaisir nos personnages, leurs découvertes et les différentes péripéties qui jonchent le début de leur voyage. On a droit à quelques moments particulièrement émouvants et des découvertes intéressantes. Les personnages ne manquent pas de charme et de charisme, mais je ne me suis pas spécialement attaché à eux. Quant à l'ambiance, elle n'est pas remarquable non plus. Je n'ai, par exemple, rien ressenti au moment du générique de fin, hormis la déception que ça se termine sur un cliffhanger.
Mais le principal problème de Fault : milestone one, c'est que ce premier tome qui s'étale sur 7 à 8h de lecture, ressemble plus à une longue introduction qu'à une vraie première partie d'une aventure. J'ai commencé à me frotter les mains en me disant "ahhh, là ça commence !" juste avant le cliffhanger menant au générique de fin. Alors peut-être la suite sera-t-elle haletante, peut-être les personnages deviendront-ils particulièrement attachants, mais pour le moment, je reste clairement sur ma faim.

Terminons avec l'autre gros problème de ce visual novel : la qualité de la traduction est tout simplement catastrophique. Entre les innombrables fautes (une toutes les 2 phrases environ), les phrases qui n'ont aucun sens (rares, heureusement) et les nombreuses bizarreries qui rendent certains passages peu naturels, on a affaire à l'une des pires traductions que j'ai pu voir dans un jeu vidéo. En me renseignant un peu, j'ai pu lire que la traduction d'origine, du japonais à l'anglais, avait déjà les défauts de construction qu'on retrouve dans la VF, il n'est donc pas étonnant de les voir aussi en français.

Au final, Fault : milestone one est un visual novel sympathique, agréable à parcourir et joliment dessiné. Seulement, il lui manque quelque chose pour accrocher vraiment et pour qu'on s'y attache. Le fait qu'il ressemble à une longue introduction n'y est sans doute pas étranger, mais c'est visiblement comme ça que les développeurs souhaitent raconter leur aventure, en laissant l'intrigue principale de côté. Un dernier mot sur la traduction française qui est une honte et vient forcément gâcher un peu la fête.

PS : ma critique de l'épisode 2, si cela vous intéresse : https://www.senscritique.com/jeuvideo/fault_milestone_one/critique/141827348