Final Fantasy Crystal Chronicles: My Life as a King par Red13
Tel le preux paladin des Temps Anciens, vous vous retrouvez à la croisée des chemins. D'un coté, une saga mythique à la renommée sans pareille, synonyme de grande épopée et de qualité indiscutable. De l'autre coté, la nouveauté et l'attrait de nouvelles plate-formes de développement : la dématérialisation, et ses valeureux et actuels représentants, les Wiiware, PSN et autres XBox Live Arcade. Et qu'est-ce que ça donne tout ça ? Et bien la déclinaison d'une des variantes les moins connus de la saga Final Fantasy sur Wiiware avec ce titre au nom peut-etre un brin trop long : Final Fantasy Crystal Chronicles - My Life as a King (soit FFCCMLAK de son petit nom.
Pour vous parler de MLK (c'est l'abréviation qu'on retiendra in fine), il faut tout d'abord vous dire de quel sorte de jeu il s'agit. Et bien ce n'est pas un genre, c'est un croisement entre jeu de gestion et jeu de rôle, le tout dans un emballage simplifié et attrayant. Vous incarnez un jeune roi à la tête d'une petite communauté qui grandira au cours du jeu. Le scénario - qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable - vous mettra aux prises avec une force maléfique qu'il faudra vaincre pour libérer une personne qui vous est chère. Et oui, MLK ne fait pas dans la grande originalité ou l'épopée qui distingue les titres dits "classiques" de la série Final Fantasy. Non ... Ici on tourne plutôt dans la catégorie du mignonet, pour le meilleur et pour le pire.
Comme je le disais plus haut, il va vous falloir combattre les forces du mal. Mais en tant que bon roi, il ne faut pas croire que vous aller parcourir les terres environnantes le sabre à la main et la couronne sur la tête à tarir un flot quelconque de goblins ou autres créatures fantastiques. Non ... (encore une fois). En bon roi, on va déléguer ces tâches ingrates à un certains nombres de gueux et gagne-petits qui vont venir grossir votre petit royaume.
La narquoiserie en moins, le concept du jeu est donc, comme dans un jeu de gestion à la SimCity, d'implanter sur votre territoire un certain nombre de bâtisses permettant d'accueillir de nouveaux habitants, et donc de nouveaux combattants, puis de les enrôler en leur confiant des tâches spécifiques afin qu'ils partent au combat. Bien entendu, il faudra également leur permettre d'acquérir des armes de plus en plus puissantes en installant des armureries, puis permettre aux mages - blancs et noirs, c'est la coutume - de maîtriser des sorts de plus en plus puissants grâce à l'édification d'églises ou d'écoles de sorcelleries.
Le concept est classique et plutôt efficace sur le court terme. Sur la longueur, on s'aperçoit que l'on finit un peu par suivre les rails du genre, c'est-à-dire à construire les bâtiments qu'il faut la ou il faut, sans forcément que le jeu nous laisse une grande marge de manoeuvre ou de grands choix stratégiques pour parvenir à nos fins ... Le jeu, quoiqu'un peu superficiel, reste néanmoins assez accrocheur et sympathique à jouer.
D'un point de vue technique, le jeu verse également dans le "sympathique". C'est du Wiiware ... et c'est sur Wii. Il ne faut donc pas s'attendre à du super-clinquant, ce qui serait d'ailleurs pas mal en décalage avec le concept général du jeu. Les personnages ont tous une petite bouille mignonette même si le nombre de sprite est limité et qu'on se retrouve donc assez facilement avec un village peuplé de jumeaux. Idem concernant la mise en scène qui reste plutôt minimaliste avec quelques cut-scènes, mais la encore sans commune mesure avec les habitudes de la maison Square en la matière. Bon ... Après ... Comme le scénario reste également dans le domaine du modeste, tout cela se tient.
MLK est donc un jeu pas désagréable, plutôt addictif même dans ses premières heures, mais les habitués du RPG se sentiront vite assez contraints dans le développement du gameplay et peineront à retrouver l'esprit d'épopée qui se dégage habituellement de la saga. Il reste néanmoins un titre qui saura satisfaire le plus grand nombre et notamment les plus jeunes qui souhaiteraient découvrir par un biais inhabituel la série Final Fantasy.