Du mieux, et du moins bon.

Final Fantasy II présente beaucoup de similarités avec son aîné (musique, patte graphique,…), et je trouve ça plutôt bien car ça aide la franchise à se forger une identité. Mais il y a deux points majeurs sur lesquels ce second opus améliore grandement la proposition de son prédécesseur :

Tout d’abord, les menus. Ca paraît idiot dit comme ça, mais un RPG c’est un jeu dans lequel on passe beaucoup de temps à naviguer dans les menus, et du coup le fait d’avoir rendu tout ça plus fluide c’est un vrai point positif ! L’inventaire, les marchands, tout a été repensé pour être plus agréable à parcourir et c’est franchement réussi.

Deuxième point, l’histoire, qui va de rebondissement en rebondissement sans jamais se montrer trop prévisible, et l’ambiance du jeu. Il y a un sentiment de fin du monde et de danger qui imprègne tout le jeu, c’est vraiment très bien fait.

Malheureusement le cœur du jeu souffre du système de leveling atroce qui vient remplacer la traditionnelle XP de Final Fantasy premier du nom. Pour ce deuxième opus, les développeurs ont voulu faire un système à la Elder Scrolls (oui je sais c’est anachronique, mais j’ai joué au jeu en 2020, pas en 1988), avec amélioration des compétences au fur et à mesure de leur emploi. Pas forcément une mauvaise idée en soi, puisque quand on lit le manuel on se dit « pourquoi pas, ça a l’air sympa à essayer ». Mais le problème c’est qu’ils ont complètement raté l’équilibrage.

Ils ont en effet séparé chaque sort et chaque type d’arme, et il faut de 50 à 100 utilisations de chaque item pour monter de un niveau (niveaux qui vont de 1 à 16) la compétence liée. Du coup il faut un nombre d’utilisation abominablement élevé pour rendre efficace quoi que ce soit, et on passe son temps à farmer des sorts (ce qui est rendu malaisé par la rareté des MP). Autant dire que si on a un combattant équipé d’une épée et que les seules armes efficaces que l’on croise sont des haches, et ben on l’a mauvaise… En gros c’est même pas la peine de l’équiper, sauf à vouloir recommencer le farming à zéro avec ce nouveau type d’’arme. Et la même avec les sorts qu’on ne découvre qu’en fin de partie : ils sont niveau 1, et je doute que vous ayez envie des les farmer pendant cinq heures alors qu’il doit rester moins de dix heures de jeu…

L’autre problème engendré par ce système beaucoup trop lent, c’est qu’il rend insupportable le fait que, histoire oblige, le quatrième membre de votre équipe change régulièrement. En gros vous avez un cast de trois héros que vous contrôlez en permanence, mais le quatrième varie en fonction du scénario. Et bien ces quatrième larrons qui vous sont imposés auront toujours des stats franchement pas terribles, bien en deçà du reste de votre équipe, et il vous faudra farmer à nouveau à chaque changement de compagnon pour ne pas avoir un boulet dans votre équipe !

Dernier défaut du jeu : les coffres piégés. Les développeurs ont gardé le système où l’on ne peut sauvegarder qu’à l’extérieur des donjons, et en soi, pourquoi pas. Par contre les donjons sont très longs, et au dernier ou à l’avant-dernier niveau de chaque donjon, un des coffres contiendra systématiquement un ennemi totalement over-leveled. Mais alors totalement, hein. Même après avoir compris que ce piège se répétait, et en m’y attendant, je me faisais défoncer et perdais alors une bonne heure de jeu. Et le truc c’est que les vrais coffres contiennent de l’équipement tellement indispensable qu’on ne peut pas décemment se dire « tant pis je n’ouvre plus de coffres ». Donc en général on perd, game over, on mémorise le coffre pour le prochain essai et du coup on se tape le donjon deux fois…

Bref les améliorations sympathiques ne suffisent pas à contrebalancer totalement les défauts odieux, et c’est globalement un jeu bien moyen que ce Final Fantasy II.

12/20

PS : Et les deux derniers donjons qui s’enchaînent sans qu'on puisse sauvegarder, on en parle ? 15 niveaux bourrés de monstres surpuissants et de boss secondaires dans tous les coins avant le boss de fin, soit 4 heures de jeu sans sauvegarder... Encore heureux que je n'ai pas perdu le combat final, c'est pas dit que j'aurais eu le courage de recommencer...