L'innovation déjà présente
Final Fantasy II fait partie de ces épisodes qui a le plus divisé les joueurs japonais lors de sa sortie sur Famicom en 1988. Et pourtant, cet épisode a des qualités et mérite d'être rédécouvert. Je vais vous expliquer pourquoi.
L'histoire de ce RPG commence ainsi : Quatre amis, Firion, Maria, Guy et Lionheart, doivent fuir leur pays, envahi par les hordes de monstres et de soldats de l'empereur de Palamécia. Lorsque le jeu comence, nos quatre personnages sont pris en embuscade par des chevaliers de l'empire.Le combat tourne court et ils ne peuvent, évidemment , pas lutter. Laissés pour morts, ils sont pourtant recueillis par la Princesse de Fynn qui les ramène à la vie à l'aide du mage blanc Mindu. Firion retrouve vite Guy et Maria, seul Lionheart manque à l'appel... Ils ne tardent pas à entrer dans la résistance , pour contrer l'empereur et retrouver leur ami disparu...
Bon alors, ça ne va pas chercher loin, c'est un fait. Mais c'est tout de même plus élaboré que le premier épisode de la saga.
FF II est un RPG , ce qui implique des villages, une carte et... des combats aléatoires. C'est aussi le premier FF à accueillir le Chocobo et le personnage de Cid.
Vous prendrez en mains la destinée de quatre personnages , dont j'ai déjà donné les noms.
Firion ( Frionel en version originale) est en quelque sorte le chef de la bande. Guerrier polyvalent, il est aussi bon en armes qu'en magie.Je vous conseille de le spécialiser en magie noire.
Maria : cette jeune femme n'a pas de très bonnes statisiques en HP et en attaque. il vaut mieux la spécialiser en magie, blanche de préférence. Elle se débrouille avec des arcs.
Guy (Gus) : Le bourrin du groupe. bénéficiant d'une force phénoménale,il est excellent en armes et armures lourdes. Il peut parler aux animaux.
Leon (Lionheart ): le frère de Maria est porté disparu au début de l'aventure, et ne vous rejoindra que tard dans le jeu. la quatrième place sera auparavant occupée par des "guests" qui ne vous accompagneront qu'un temps, comme Mindu, Josef ou Leila...
Face à eux, se dressent le terrifiant Empereur et ses généraux...
Un pas qualitiatif certain a été fait depuis le premier épisode : s'ils ne sont pas plus fins, ils sont toutefois plus détaillés et les sprites sont plus grands. On notera la disparition bienvenue des deux fenêtres, maintenant, c'est tout le monde sur le même écran! La version PSOne dispose des mêmes graphismes que la version Wonderswan color, c'est à dire des graphismes plus clairs, mieux faits et des sprites, menus et décors redessinés, mais toutefois le support ( ainsi que la PSP) sont capables de bien mieux. En revanche la cinématique d'introduction est hallucinante et de toute beauté. En revanche quelle que soit la version les animations restent minimalistes.
Nobuo Uematsu a composé les musiques et a progressé. les pistes sont plus variées, moins répétitives, Reste que le processeur son de la NES ne rend pas hommage au travail effectué... Sur les versions modernisées, les musiques conservent un petit côté 16-bits pas désagréable... Le thème de la carte dégage une mélancolie certaine, mais cela n'empêche pas certains faux-pas : le thème des boss, sur des sons orientaux, fait bizarre...
Les bruitages sont en revanche plus limités.
Mais là où FF II a divisé les joueurs, c'est au niveau de son système d'évolution. Square voulait déjà rompre avec le système de points d'expérience et le remplacer par un système qui dépend des actions du joueur : Plus vous utilisez une catégorie d'armes, plus votre niveau augmentera, ainsi que votre force. En revanche votre intelligence baissera. Ce sera le contraire si vous utilisez la magie, notamment si vous trouvez le point faible de l'ennemi. Si vous prenez un coup, vous augmenterez en défense... La magie permet aussi de voir ses MP augmenter puisque vous les utiliserez. Il y a théoriquement 99 niveaux d'évolution pour les magies, aussi bien noires que blanches, autant dire qu'on atteindra pas ce niveau lorsqu'on terminera le jeu.
pour gagner des HP, il faut que votre perso soit sérieusement blessé, mais que le combat soit tout de même gagné. Bref, le système impose certaines contraintes : celui de mettre les mages à l'arrière et les tanks sur le rang avant, mais ceux de l'arrière ayant moins de chance de se faire toucher, leurs HP n'augmenteront pas très vite... Oui, un personnage peut stagner un bon moment avant de progresser.
Le jeu dispose d'un système de mots de passe, écrit de couleur différente. Ils sont à mémoriser et il vous faudra les réutiliser le moment venu. Un petit plus qui n'apporte hélas pas grand chose comme plus value au jeu...
Côté durée de vie comptez une bonne cinquantaine d'heures. Le jeu n'est vraiment pas facile, le système d'évolution n'étant pas des plus simples mais surtout les combats aléatoires sont fréquents, les donjons sont des labyrinthes mais de plus, ils comportent pas mal de salles inutiles, avec rien dedans, mais avant qu'on ressorte, hop, un combat se déclenche,et les boss ont souvent des coups dévastateurs. Et si vous vous perdez sur la carte, vous le sentirez passer : si vous tombez sur des monstres trops forts pour vous, vous le sentirez passer, d'autant que votre magie de niveau 1 ne devrait même pas les égratigner... Ceci dit, on peut sauvegarder sur la carte du monde ou dans une auberge. En revanche pas de points de sauvegarde dans les donjons. Cependant cette difficulté est allégée dans les versions réactualisées du jeu, qui disposent d'une sauvegarde rapide, permettant de sauvegarder même dans les donjons, du moment que vous n'éteignez pas la console. Cependant les objets de soins sont chers, et les objets de résurrection sont hors de prix au début, si un perso tombe au combat, si vous n'avez pas de sort permettant de le ramener à la vie, il vous faudra aller dans un temple dans les villages.
Final fantasy II est plus complet, plus fouillé, et mieux réalisé que son ainé. Doté d'un système de jeu complexe, qui demande du temps avant d'être assimilé, il nécéssite un investissement conséquent. Cependant, on ne saurait trop en vouloir à Squaresoft, qui tentait déjà d'innover. Un épisode assez méconnu, mais qui mérite amplement qu'on le redécouvre.