J’ai enfin terminé cet opus n°3 ! Plus que le 9 et je pourrais me targuer d’avoir fini° tous les FF solos numérotés. C’était pas gagné d’avance : ma progression sur la version originelle tourna court (environ 6h de souffrance et de harcèlements aléatoires, sur ce qui est probablement le jeu le moins user friendly de toute la série), tandis que la version DS ne m’émoustillait pas des masses, ne me rappelant que trop du décevant et plutôt laid remake toutentroidé de l’épisode IV (surtout quand on le compare au sublime Complete Collection paru sur PSP). Je me suis finalement laissé tenter par la version PSP…chose que je ne regrette absolument pas !


°techniquement, je n’ai pas vraiment fini FF13. Lorsque j’ai compris que j’étais en sous-level face au boss final, qui possède une technique overcheatée tuant instantanément le leader au bout de quelques tours, et que j’ai calculé (à la louche) le temps qu’il me faudrait pour à la fois augmenter mon niveau et améliorer mon équipement afin de livrer un combat décent, j’ai tout simplement dressé le majeur, arrêté de jouer, et regardé la fin sur Youtube…


Mais d’abord, un petit peu d’histoire, avec quelques mots sur la version NES. Final Fantasy III est un épisode très largement mésestimé, en tout cas au niveau mondial, et c’est assez logique puisqu’il est resté bloqué à la douane pendant 16 longues années. Il ne faut cependant pas le considérer comme un opus mineur : il est par exemple l’instigateur du système de jobs interchangeables qui fera tout le sel des épisodes V et X-2, de même que le premier à introduire certains éléments qui deviendront récurrents dans la série, comme les invocations ou les charmantes petites mascottes qui "kupotent" à longueur de journée…


Suite à la réception en demi-teinte de Final Fantasy II, qui en a déboussolé plus d’un avec son système de progression "naturelle" des personnages, Square décida d’opérer un "retour aux sources" pour ce troisième épisode. Exit donc les héros aux rôles bien définis (qui reviendront finalement dès FF4 :p), les protagonistes de ce Final Fantasy III seront à personnaliser par le joueur lui-même, de leurs noms à leur fonction, parmi les 6 classes disponibles au début (les mêmes que celles de l’opus fondateur, à savoir le guerrier, le moine, le voleur, le mage noir, le mage blanc et le mage rouge), et leur progression reviendra à un système classique de gains de niveaux. Même le scénario un brin manichéen des guerriers élus de la Lumière parcourant le monde pour restaurer les cristaux garants de l’équilibre bien/mal, pour finalement combattre les méchantes ténèbres, est repris à la virgule près…


La principale innovation de cet opus est donc la possibilité de switcher à l’envie entre les jobs, quand ceux-ci étaient définitifs dans Final Fantasy I (bien qu’ils étaient amenés à évoluer en cours d’aventure, le guerrier devenant paladin, le mage noir sage noir, le voleur ninja…). En plus de la jauge d’expérience traditionnelle qui augmente graduellement les statistiques globales, une seconde jauge relative au job équipé sanctionne notre maîtrise de celui-ci. Un moine donnera ainsi plus ou moins de coups en un tour en fonction de sa maîtrise martiale, un mage blanc verra son basique sort de soin régénérer plus de points de santé à mesure qu’il progresse (on passe d’environ 50hp au niveau 1 à environ 500hp au niveau max), etc. Le "revers de la médaille" de ce système, c’est que lorsqu’on acquiert un nouveau job prometteur, on commence invariablement au niveau le plus bas de celui-ci, et qu’il faudra faire un certain nombre de combats un peu relous avant de pouvoir maximiser un minimum son potentiel…


Bref, cette version NES fêtant ses 28 bougies cette année s’avère fort correcte, à condition de réussir à tolérer cette horrible fréquence de combats aléatoires qui finit par dégoûter plus qu’autre chose…ce qui nous amène à ce remake PSP, bien plus digeste à ce niveau (hormis curieusement dans certaines zones bien spécifiques, comme les passages sous-marins, pendant lesquels Nessie et ses potes semblent prendre un malin plaisir à nous harceler…). La difficulté s’en retrouve sensiblement amoindrie, même si quelques phases de levelling seront obligatoires pour ne pas mordre la poussière face au premier boss un peu plus fort que les autres venu (la plupart attaquant deux fois par tour)…


Certains ajouts et ajustements sont également très appréciables, comme par exemple le rééquilibrage des jobs, là où certains sur NES étaient ou devenaient totalement useless au fil du temps (exemple typique de la quantité qui prime sur la qualité…). De même, quelques quêtes annexes autres que l’obtention des invocations optionnelles font leur apparition, accessibles principalement par les mogs disséminés à travers toutes les villes du jeu. Notons aussi des pnj accompagnateurs (Cid, Sara…) qui mettent parfois leur grain de sel dans les joutes, pour notre plus grand bonheur (ah, les joies des sorts de soin gratuit!). Et puis tiens, quitte à l’évoquer, on pourra à l’inverse s’étonner que la gestion des magies reste étonnament ancrée dans un archaïsme très 80s, là où un système plus actuel à base de MP aurait paru bien moins suranné…


Le jeu fait aussi un très léger effort pour rendre son histoire un peu plus en accord avec les standards de notre temps, avec notamment une caractérisation un chouïa plus poussée des protagonistes : ils ont ainsi chacun leur nom (qu’on peut modifier à notre guise), leur genre (bien binaire comme il faut :p), leur apparence propre, ainsi qu’un minimum de background. Bon, ils restent de bons gros stéréotypes sur pattes (la demoiselle du groupe pleure à chaque événement tragique, au contraire des gars toujours en mode osef) et le grand méchant pas bô final est toujours ce très charismatique "Nuage de Ténèbres", mais bon au moins le matériau de base est respecté…


Côté graphismes enfin, du fait que cette version PSP soit un portage de la version DS, j’avais d’énormes a priori qui se sont finalement très vite dissipés, cette adaptation ayant subi un lifting appréciable qui rend l’ensemble plus lisse et bien plus propre que son homologue nintendien. Pour un peu, j’oserais même dire que c’est beau (le décor sous-marin précité par exemple, est juste super bien foutu). En revanche, il partage le même défaut que FF4 DS, à savoir un level design typiquement pensé pour la 2D qui se retrouve peu adapté à une représentation et une exploration 3D. C’est d’autant plus étonnant et regrettable que Square Enix a su contourner le problème pour son autre série fétiche, en permettant au joueur de bouger la caméra sur les remakes DS des DraQue IV, V, & VI


Final Fantasy III, en tant que jeu de 1990 ayant fait une petite cure de rajeunissement pour paraître moins désuet, est un jeu agréable à parcourir. C’est cependant loin d’être l’épisode le plus mémorable, et il reste difficile à conseiller à d’autres joueurs que les fans purs et durs, qui comme moi le feront avec plaisir "pour la culture". À noter toutefois un petit truc qui le distingue de tous les autres opus : il dispose de plein de trucs cachés ! Des objets invisibles sur le sol, des passages secrets, des portes dérobées…je ne suis pas certain qu’il soit humainement possible de tous les découvrir…

Wyzargo
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le 12 sept. 2018

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