Il y a de cela dix ans que je lançais ma première partie de Final Fantasy IX, bien loin de penser que ce jeu perturberai mon approche vidéo-ludique du genre idéal. Pourtant au départ, j’étais un peu retissant à l’idée d’y jouer au vu d’une jaquette très sobre et peu accrocheuse, ceci étant relatif à mon regard d’enfant ignorant de l’époque.
Après la cultissime introduction de l’ère Playstation première du nom, la claque opéra immédiatement. Un cachet visuel particulier qui rime avec poésie, accompagné d’une musique médiévale qui résonne encore aujourd’hui dans mon esprit. Squaresoft présente le produit d’une bien belle manière avec une introduction brillante qui transporte le joueur avant même qu’il ne commence à jouer.
Une fois dans le jeu, le voyage ne s’arrête pas, de magnifiques cinématiques prennent le relais pour présenter le contexte. En effet, il s’agit d’un univers médiéval-fantastique ingénieusement mêlé à l’avènement de l’industrie moderne. Les villes présentent une atmosphère et une ambiance qui leurs sont propres, particulièrement réussis pour chacune d’entre elles, allant du simple village vivant de l’agriculture où il fait bon vivre et où le temps semble s’arrêter face à l’insouciance des habitants de Dali, jusqu’à la grande ville qui entoure le fabuleux château de Lindblum, fourmillant de vie, où le temps passé à joncher les pavés est une balade des plus agréables.
Les lieux et décors sont sans exception magnifiques et très inspirés, à titre d’exemple, le village de Cleyra installé dans un arbre incommensurable, le tout cerné d’une tornade de sable incessante, est la preuve même que l’architecture des environnements est onirique à souhait, véritable gourmandise pour nos yeux.
Les musiques qui nous transportent dans cette aventure relève de la perfection même, tant elles sont mélodieuses et collent parfaitement à chacune des situations. Il s’agit sans l’ombre d’un doute, de la meilleure OST que j’ai pu entendre jusqu’à présent. Un travail admirable que je salue en la personne de Nobuo Uematsu qui nous concocte ses meilleures compositions (lui-même avoue qu’il s’agit de l’OST dont il est le plus fier).
Final Fantasy IX peut paraître naïf au premier abord face à un chara-design atypique et un début d’histoire relativement classique. Il n’en est rien, car si on se laisse volontiers transporter par les « petites » péripéties de la fameuse scène de l’enlèvement (somme toute assez spectaculaire tant les rebondissements foisonnent), en revanche une fois l’entrée en scène des grands méchants de l’histoire, le couperet scénaristique tombe et laisse entre-apercevoir un scénario assez sombre.
Les thèmes abordés outre le fait que cet épisode tourne autour du théâtre, sont les thématiques de la vie et de la mort transposées avec brio par la narration du petit mage noir Bibi, qui utilise un dialecte très simple mais qui est au final est très profond. Par exemple, j’ai trouvé que la mort d’un personnage, avait un impact d’autant plus tragique via le regard de ce mage qui lui-même essaye de comprendre ses origines et les significations de ces thématiques. Souvent considéré comme une véritable icone de la saga, Bibi est un personnage attachant et gentiment naïf devant la cruauté des adversaires dont il fait face avec le reste de l’équipe. Concernant les personnages, je leurs trouve à tous un rôle essentiel dans l’histoire. Si Qweena est un cas à part dans le sens où son but est vraiment dérisoire tant cela prête à sourire (la quête de la faim), les autres apportent un background assez poussé, agrémenté des tourments qu’ils essayent plus ou moins de cacher tout au long de l’histoire.
Le retour au source s’applique également au niveau du système de combat, classique mais terriblement efficace même si la trance s’active souvent à des moments inopportuns. D’autre part, les compétences acquissent par le biais d’équipements s’avère être très intuitif lorsque l’on assimile un minimum le fonctionnement de ce système que je trouve aboutit en tout point.
Final Fantasy IX c’est l’expérience unique qui nous scotche face à un voyage sublime et empli d’émotions. Rarement un jeu ne m’aura autant marqué que celui-ci, la perfection même d’un titre féerique qui lie avec une certaine subtilité humour et drame.