Pierre angulaire du succès de la saga, il était évident que Square Enix pouvait dégainer une refonte de son opus populaire en cas de coup dur. Vu l’accueil mitigé des derniers épisodes et l'engouement croissant pour le développement d'un remake, surtout depuis la vidéo de présentation à l'E3 de la ps3 datant de 2005, voici donc la bête.
La première chose que l'on peut constater c'est l'évolution graphique: voir les personnages cubiques prendre enfin une forme réaliste est jouissif et c'est même le point fort du jeu. La modélisation et l'animation impressionnent et ne sont pas sans rappeler un certain FF7:Advent Children. Du côté des décors c'est un peu plus mitigé: l'affichage des textures peut prendre un certain temps (je joue sur PS4 fat) et les différents endroits traversés sont très redondants. C'est fatalement évident vu qu'on ne quitte jamais Midgar.
Ce qui m'amène justement sur le sujet du seul environnement du jeu, à savoir Midgar. Soucieux de ne pas laisser filer la poule aux œufs d'or si facilement, le jeu traite uniquement de la première partie du jeu original. Soit. La raison officielle étant un développement plus profond des personnages. La raison officieuse, on s'en doute est plutôt d'ordre pécuniaire afin de sortir une (ou plusieurs...?) suite dans les années à venir. Car ce qui dure quelques heures dans le jeu sorti 23 ans auparavant dure... tout le long de ce remake. Et Malheureusement cet allongement va dans le mauvais sens: les scènes souvent anodines dans le jeu de base durent trop longtemps ici. Les dialogues sont très souvent insipides, traînent en longueur et ne nous apprennent rien que l'on sache déjà (si on a déjà joué au jeu sur ps1). la fin du jeu représente à merveille ce symptôme en proposant un combat scénaristiquement inutile et absent du jeu de base pour meubler et donner une fin en apothéose.
En parlant de combat, c'est peut-être là la bonne surprise du jeu. La saga lorgnant de plus en plus vers un style action-RPG à la kingdom hearts, le système de combat de ce ff7 remake tend vers un compromis, où l'action se déroule en temps réel, mais avec la possibilité de figer le temps et ainsi choisir certaines actions des personnages en fonction du remplissage des jauges ATB. En ce qui me concerne, j'ai trouvé ce système plutôt intéressant car il dynamise les combats tout en gardant un aspect stratégique.
Enfin, et c'est là aussi un point très positif, l'OST du jeu a pour ma part dépassé mes attentes. Non content de servir une bête adaptation symphonique de ses compositions, Nobuo Uematsu livre une reprise grandiose de ces morceaux, et certains prennent une dimension réellement épique (le combat contre le airbuster!).
En synthétisant tous ces éléments, on se retrouve donc avec une œuvre imparfaite (et incomplète...), très jolie certes mais avec un aspect narratif beaucoup trop lourd et n'apportant rien si on connaît l'histoire originale. Le jeu gagne néanmoins en dynamisme avec des combats rythmés et une mise en scène plus nerveuse, technologie oblige. Mais si l'on doit comparer ce remake avec le jeu de base dans leur contexte respectif, FF7 premier du nom reste de loin supérieur sur bien des aspects.