Final fantasy XII est pour moi un jeu très difficile à critiquer. Il a tellement de qualités, qu'il en devient compliqué de pouvoir expliquer rationnellement pourquoi ce jeu déçoit, Il semble concrétiser finalement la critique mainte fois entendue et rarement vraie bien qu'on l'entende si souvent "L'esprit Final Fantasy n'est plus là !".
Bon, il faut l'avouer en vérité, même si chaque opus semblait avoir ses détracteurs lui préférant ses précédent, il existe un volet qui n'a quasiment récolté que des critiques négatives : Final Fantasy x-2. Mais il est facile de comprendre pourquoi ce volet est autant été détesté, il se différenciait par trop d'aspects des anciens FF, pour ne garder au final que du Fan Service qui avait tout pour plaire aux fans-boy/girls japonais. Mais tout cela était trop loin de notre esprit occidental.
Avec Final fantasy XII, c'est une autre paire de manche. Dans la forme, il semble assez proche des autres final fantasy ! Bien sûr, comme tous les épisodes il a apporté ses révolutions, le système de gambits a déstabilisé de nombreux joueurs. Mais le changement de gameplay est une caractéristique des final fantasy, et en toute honnêteté, ce système reste une réussite !
Les graphismes sont époustouflants, véritablement au-dessus du X. Chaque final fantasy a toujours été largement au-dessus de ces prédécesseurs de ce point de vue. Et celui ne déroge pas à la règle, les périodes de jeu sont magnifique ! Et les cinématiques, on se croirait régulièrement devant un film, en suivant certains plans il m'a été difficile de faire la différence avec de vrais images.
Certains personnages ont vraiment de l'allure et semblent posséder un potentiel charismatique très imposant. On pense à Balthier, Bash. Ash et même Fran. Leurs personnalité, leur design sont vraiment réussis. Et leur background intéressant. Les ennemis ne sont pas en reste, le docteur Cid, Vayne, les juges, Gabranth en tête !
L'univers est complet, et on sent qu'il a été conçu dans ses moindre détails avec beaucoup de professionnalisme.
MAIS tout ça ne prend pas. C'est triste à dire, mais pour qu'un jeu comme chaque final fantasy l'a été marque les esprits, il faut plus que des projets, plus que de belles intentions et de longs préparatifs ! Il faut de la MAGIE ! Chaque final fantasy depuis le VI (toujours le X-2 est excepté) a marqué sa génération. Pas la génération de console, non une génération de joueur qui voyait le volet qui leur a fait découvrir la série comme LE MEILLEUR JEU, le jeu LE PLUS IMMERSIF auquel ils aient joué. Je généralise bien entendu, mais ce sont des phénomènes massifs qui ont eu lieu. Je me souviendrai toujours personnellement de final fantasy VII dans ses moindres détails, et du choc qu'il m'a fait, comme son histoire m'avait pris aux tripes !
Et c'est bien cette immersion qui ne prend pas dans Final fantasy XII. L'univers déjà bien que complet nous parvient mal, certes toutes les données pour enrichir et nous le faire découvrir son à dispositions ! Mais de manière peu naturel et bien froide, il faut soi-même se taper des tartines de lectures qui ne sont pas introduite par le scénario ou par des mini-quêtes pour bien les assimiler. C'est finalement un peu ce qu'on ressent devant les premiers tiers des oeuvres de Balzac, où les descriptions que nous livrent l'auteur, bien qu'ayant du sens, nous sont donner trop directement, sans attirer d'abord notre regard pour attiser notre curiosité. On ne s'attache d'ailleurs pas aux espèces qui pullulent dans cette univers. L'espèce de Fran de pseudo-elfs avaient le charisme et des particularités propres à nous intéresser, mais non, il ne sont que des êtres qu'on rencontre rapidement sans guère s'y intéresser. Contrairement aux multiples espèces de final fantasy X, guado, ronso etc..., aux poupées "frères" de bibi dans final fantasy 9, à la tribu de rouge 13 dans final fantasy 7.
Et finalement on se sent étranger à cet univers, le scénario même trop orienté sous l'unique angle politico-historique d'un monde imaginaire ne touche pas à NOTRE imagination. Des enjeux aussi concrêts pourrait nous prendre aux tripes, si l'on était dans un semblant de monde réel, où les problématiques restent les notres. Mais un monde imaginaire comme ceux des final fantasy doivent nous inspirer en touchant des enjeux qui justement dépassent celle d'une fiction créée de toutes pièces. Des enjeux qui doivent être proches du joueur : émotionnels, philosophiques, écologiques ou relationnelles. C'est la grande force des anciens Final Fantasy. Beaucoup de cyniques critiqueront l'aspect grandiloquent des précédents volets, leur niaiserie, leur côté pompeux. Mais c'est justement cet intérêt pour les grandes questions, et non un sérieux trop théorique, qui permet à ces jeux de toucher aussi profondément les joueurs, en créant un échos en eux qui résonnera encore des années durant.
L'absence totale de romance est là aussi un symptôme de l'absence émotionnelle de ce final fantasy. Sans forcément tabler sur un scénario centrée sur la romance comme celui de FF8, un scénario qui réussit à nous intéresser aux sentiments des héros s'impose assez facilement dans les esprits. On compatit d'ailleurs d'autant mieux aux tragédies que vivent les personnages.
Enfin le dernier et peut-être le plus gros problème du jeu réside dans son personnage "principal" et sa comparse. Vaan et Penelo sont représentatifs des difficultés d'immersions que subit les final fantasy depuis le X-2. Le personnage principal est tout simplement sans intérêt, il est vide, il ne sert à rien, il n'a aucun charisme, son background est le moins intéressant de tous. En gros, on se passerait facilement de lui, et de Penelo sa compagne aussi. On nous targuera que tous les héros sont mis sur le même plan. C'est vrai et faux, on voit bien finalement que l'intrigue tourne autour de Ash. Et surtout, les autres héros sont peut être mis sur le même plan, mais Vaan et Penelo sont vraiment loin derrière. Ils sont trois crans en dessous.
Le fait de ne pas avoir un personnage principal clair et réussi autour duquel tout tourne, limite là encore l'implication du joueur. Le scénario ne nous touche plus, puisqu'il ne touche plus un personnage qui nous symbolise.
C'est la volonté de ce final fantasy de créer un personnage vide, blanc pour que TOUS Les joueurs puissent s'y incarner. Une erreur très courante à notre époque. Avant ce volet PS3, on se retrouvait facilement dans le personnage. Pourtant à part peut-être Tidus, tous les autres étaient complets, charismatiques, des personnages d'exception, mais quel joueur n'a pas envie de devenir un héros, on voudra facilement incarner ce genre de personnage. Qu'il nous ressemble ou non, qu'il ait toute une vie derrière lui qui ne ressemble pas du tout à la notre, peu importe. C'est ce que l'on appelle en littéraire, le pacte du lecteur, pour mieux s'immerger dans l'histoire, on accepte de tout prendre pour vrai le temps de la lecture. Jusqu'au 9 d'ailleurs la technologie moins développée facilitait d'ailleurs cet aspect, puisque les personnages n'avaient pas de voix, donc lorsqu'il parlait c'était notre petit voix à nous dans notre tête qu'on entendait résonner ! Une implication plus conséquente, on pouvait d'ailleurs changer les noms de nos personnages principaux et les faire un peu plus notre. Pas besoin de nous sortir des personnages fades qu'on préférerait voir évacuer du jeu plutôt que des les incarner. La vie nous offre suffisamment d'occasion d'être des personnages secondaires et de ne pas être le centre d'attention du monde entier, pour qu'on ait pas forcément envie de retrouver ce type de situation dans des jeux vidéos !
En conclusion avec Final fantasy XII, on a un jeu peaufiné sur tous les plans, graphismes, gameplay, scénario, univers... Mais on a surtout affaire à un jeu qui n'a pas de vie, qui n'a pas su insuffler à toutes ces qualités le souffle qui lui aurait permis de décoller !