C'est dans ces moments où l'on ne sait pas si il faut rire, pleurer ou réellement s'énerver.

S'il est évident que Final Fantasy XIII a reçu des critiques plus que mitigées, marquant indéniablement une rupture dans la saga aussi bien au niveau de sa qualité que son succès auprès des joueurs, on peut se demander pourquoi Square Enix a décidé de lui donner deux suite. Surtout lorsque l'on voit le résultat final.
3 février 2012, je me précipite au magasin empli d'espoir chercher ce qui allait être pour moi LE jeu de l'année 2012. LE jeu qui permettrait de faire remonter dans mon estime la saga FF XIII, et qui allait me faire vibrer comme l'avaient fait les précédents épisodes. Le jeu lancé, je suis scotché par la cinématique d'ouverture, qui m'avait fait bonne impression, alors qu'aujourd'hui, vous pensez bien, j'aurais flairé dès le premier coup de d'oeil le fist anal que nous prépare les développeurs. Car oui, grande surprise, il y a des QTE dans la première cinématique du jeu. Aaah ces QTE, procédé utilisé par les dev' fainéants pour garder l'attention du joueur. En même temps, c'est sûr qu'avec cette cinématique tro d4rk pan pan boom boom digne du dernier Avengers et bien loin de l'opening poétique des anciens épisodes, ils savaient qu'ils allaient déjà perdre l'attention des "vrais" fans de la série.

Parce que l'on peut résumer le virage de la série rien qu'avec cette cinématique. Les Final Fantasy, ça a toujours été des jeux à part entière. Des jeux poétiques, forts de sens, remplis d'émotions qui savaient se démarquer du monde vidéoludique grâce à l'articulation harmonieuse du talent de chacun des développeurs. Malheureusement, comme on le sait, les développeurs font maintenant primer la forme (soit les graphismes, le spectacle, la technique) au détriment du fond pourtant si important pour un JRPG. Mais à qui la faute ? Ce sont les développeurs qui s'adaptent aux attentes des joueurs qui demandent toujours plus de jeux en « 1080p 60 FPS lol », ou les joueurs qui s'adaptent aux choix des développeurs ? En tout cas, on voit que Square Enix tente tant bien que mal de plaire au plus grand nombre.

Comme dit dans ma critique de FF XIII premier du nom, un Final Fantasy, ça te procure un tas d'émotions indescriptibles. À cette mission, le XIII avait failli (pour moi), les développeurs l'avaient bien compris avec les nombreuses critiques qu'avait subi le treizième épisode. Enfin, compris, je sais pas, parce que d'où leur est venu l'idée de faire une suite alors que la plupart n'en voulait pas ? Pire, ils ont fait une troisième suite ! Bon après, quand on suit ne serait-ce qu'un peu l'actualité de la boite et que l'on est au courant qu'elle est au plus mal financièrement, on comprend.

Bon, sinon, le jeu en lui-même, il vaut quoi réellement ? Bah pas grand chose. Contrairement à ses prédécesseurs, qui étaient dotés d'une équipe plus ou moins nombreuse (on pensera à FF VI, avec une équipe de pas moins de 12 personnages) avec des personnages plus ou moins travaillés, là, le jeu ne nous offre que deux personnages. Bonjour la limitation niveau background et psychologie. Mais bon, on se dit que peut-être, ils compenseront ça avec des personnages là ultra travaillés, intéressants et apportants quelque chose de concret à l'histoire ? Bon dieu, ne soyez pas ridicule. La kikoo-pute Serah, qui, avec des jouïssements constants à la vue de n'importe quel objet nous donne envie de couper le son et le héros anti-charismatique au possible Noël Kreiss n'apportent strictement rien et ne sont pas intéressants pour un sous. Donc non seulement on se tape que deux protagonistes, mais en plus ils sont à chier, super, hein ? Non ? Ah... bah voyons la pseudo qualité du jeu : son « monde ouvert ».

Parce que oui, soit disant, les développeurs ont compris les défauts du précédent épisode, notamment son principal : ses couloirs. Donc là, magie, on est (presque) libre ! Très bien, mais... et ? Alors ok ça fait bander les kikoo openworld (surtout que, ce n'est pas un vrai openworld, mais chut), mais il faudrait nous proposer quelque chose de plus concret, non ?
Si le XIII a été victime d'une narration brouillon ainsi que des personnages transparents, les idées étaient clairement là. Ici, je ne me suis jamais autant ennuyé dans un jeu vidéo. L'idée de base est correcte : voyages dans le temps, découvertes de plusieurs environnements. Malheureusement, les scénaristes n'arrivent pas à nous impliquer, car il faut savoir que, un jeu, au même titre qu'un film ou un livre, c'est un tout. Le joueur n'arrive pas à ressentir de l'empathie pour les héros, il ne peut s'identifier à eux, le "méchant", lui, a plutôt l'air d'une parodie de Sephiroth qu'autre chose. En même temps, le charisme d'un personnage prend forme grâce à ses diverses interactions avec le monde et les personnages qui l'entoure, et justement : le jeu est terriblement vide. C'est ce dont je me suis rendu compte en repensant il y a peu au jeu. En effet, la plupart des FF ont un contexte historique, culturel voire politique solide, et surtout, plein de personnages avec qui l'équipe interagit au long de son aventure. Seulement là, à part nos deux protagonistes, les deux antagonistes ainsi que notre ancienne équipe (finalement peu présente), il n'y a rien. Il n'y a pas d'éléments extérieurs permettant d'étoffer le background, la trame. C'est donc un ennui profond que l'on ressent tout au long de l'aventure puisque nous nous retrouvons avec une histoire soporifique, des environnements vides et des personnages qui nous laissent totalement indifférents.
Les personnages présents dans le premier épisode ne relèvent en aucun cas un niveau déjà bien bas.

Ce Final Fantasy échoue donc là où la saga s'est le plus forgé sa réputation : son Histoire (comprenant donc le scénario, la trame, l'émotion qui s'en dégage, les thématiques...), et ce encore plus que son aîné. Bim, prend ça dans les dents fan de FF, toi qui t'attentait à être parcouru par une multitude de frissons.
Mais le pire, c'est que ça ne s'arrête pas là : les musiques -dont je suis le premier à dire que c'est assez subjectif tout en reconnaissant qu'il y a des OST objectivement supérieures- sont atroces. Désolé, mais rien que la parodie de metal pour le thème des chocobos est une horreur. Uematsu, revient !

Si Final Fantasy XIII avait un gameplay intéressante bien que pas du tout ma tasse thé, il est ici amélioré. Sauf qu'avec deux personnages, ça limite grandement les possibilités d'un système de combat qui a pourtant du potentiel.

Pour tout vous avouer, je n'ai même pas fini le jeu. Oui, je suis me contenté de me renseigner sur lui et de connaitre les diverses fins. Nan parce que y'a un moment, faut pas déconner. Cette merde infâme qui ose avec prétention porter le nom de Final Fantasy ne mérite même pas d'attention. Mais ce qui me sidère le plus, c'est qu'il y en a qui affirment que ce FF « remonte enfin la barre et nous soulage de la déception de son prédécesseur ». Mais attendez, on a joué au même jeu ? Cette merde, est mieux que son aîné ? Damn.

Le plus triste, c'est qu'on ressent que Square Enix n'en a plus rien à foutre de sa série, qu'elle juge elle-même finie. Les divers DLC honteux, les apparitions de Lightning n'importe où, et bien sûr, la sortie de Lightning Returns qui dieu merci, a fait un joli bide comparait à FFX HD qui étant un remake, a fait plus de ventes en 2 semaines que ce dernier en plusieurs mois.
Ce Final Fantasy XIII-2 n'est ni un bon Final Fantasy, ni un bon RPG. Et je lui crache à la gueule pour ce qu'il est et ce qu'il représente, soit la paresse et le je-m'en-foutisme des développeurs.