Salut! Tu viens pour l'aventure?

Les MMO, ça n'a jamais été vraiment mon truc.

Mais j'aime bien Final Fantasy.

Aussi quand des amis ont insisté pour que je les rejoigne dans leur campagne idéaliste et périlleuse durant cette période de confinement, je me suis dit qu'il était temps de laisser une chance à ce MMO puisque ce dernier propose non seulement un Essai Gratuit jusqu'au niveau 35 mais se paye surtout le luxe d'avoir la réputation d'être le meilleur Final Fantasy de la décennie passée, ce qui n'est pas un exploit négligeable compte tenu de son lancement calamiteux à l'époque.

Après avoir poussé cet Essai Gratuit jusqu'au niveau 35 donc, ce ne sera clairement pas l'opinion que je porterais à son sujet.

L'introduction est d'ailleurs des plus calamiteuses et reflète probablement encore le lancement laborieux du jeu, il y a de cela de nombreuses années.

Deux écueils m'ont particulièrement dérangés et ont faillis me décourager d'entrée de jeu :

-La première connexion à un serveur est extrêmement laborieuse, en demandant la création de ce maudit compte SquareEnix et en assignant automatiquement le joueur à un serveur quelconque alors que je savais déjà que je voudrais rejoindre mes amis sur un serveur précis.

-L'univers est à première vue d'une banalité confondante. Pour une licence qui s'était illustrée durant ses heures de gloire dans la création de mondes imaginaires, plus foisonnants les uns que les autres, l'univers dépeint est ici d'un classicisme hallucinant, empilant davantage les clichés de l'Heroic Fantasy à la Japonaise que la série des Tales Of, et de son introduction à la narration foireuse façon Seigneur des Anneaux du pauvre jusqu'à la ribambelle de personnages aussi clichés les uns que les autres, tout est désespérément archétypal et sans originalité.

Une fois passée cette introduction laborieuse, le jeu n'est toutefois pas désagréable à prendre en main et propose même un système de combat qui arrive à donner une impression de dynamisme assez rare dans le milieu des MMO. Mais au delà de ça, on y retrouve les mêmes défauts qui m'ont toujours tenu éloigné du genre, à savoir

-Une boulimie de quêtes Fedex aussi insipides les unes que les autres.

-Un aspect terriblement cheapos dans la mise en scène et l'absence majeure de doublages.

-Une durée de vie artificielle gonflée par des allers retours incessants pour des prétextes narratifs aussi foireux les uns que les autres.

Cela n'est pas bien grave dans le milieu des MMO, me direz-vous, et vous aurez sans doute raison mais étant donné l'emphase de ce FFXIV sur la tentative de recréer l'ambiance épique d'un Final Fantasy Solo dans un contexte multijoueur, tout semble de ce fait assez dérisoire et insipide en comparaison des véritables Final Fantasy de la grande époque.

A cela découle donc un autre écueil de ce FFXIV, bien plus problématique cette fois ci : la tentative de proposer une narration héritée du RPG Solo dans un contexte multijoueur, une démarche qui se démocratise décidément depuis un certain Old Republic mais qui témoigne toujours de la même dissonance narrative entre le discours narratif qui voudrait faire croire au joueur qu'il est en train de sauver le monde à lui tout seul et la présence d'innombrables autres héros à ses côtés qui vivent des aventures similaires en parallèle sans pourtant jamais véritablement se croiser.

Car non content de ne jamais parvenir à véhiculer la véritable puissance émotionnelle d'un RPG Solo, cette démarche a également comme effet pervers de créer un fossé entre les joueurs, focalisés sur leur illusoire quête individuelle, alors qu'ils devraient pourtant s'unir face à la menace commune. Ainsi, le jeu ne parvient jamais véritablement à véhiculer un appel rassembleur auprès des joueurs et en l'absence de cette dimension multijoueur, il n'est alors qu'un RPG assez banal où la suspension d'incrédulité du joueur est constamment mise à mal par l'impossibilité de l’œuvre de montrer un changement concret du monde interactif suite aux actions du joueur.

Un défaut qui m'avait déjà fait regretter l'absence d'un véritable Kotor 3 au profit de The Old Republic mais ce dernier parvenait malgré tout à véhiculer une véritable immersion dans sa campagne solo, même si elle n'égalait jamais la grandeur d'un véritable RPG à proprement parler. Ce n'est malheureusement pas le cas dans ce FFXIV et j'ai beau avoir entendu dire sempiternellement que l'intrigue devenait bien plus intéressante à partir des extensions, je ne suis pas de la trempe des joueurs qui considèrent normal de devoir attendre 50 heures avant qu'un jeu ne devienne véritablement intéressant.

Le voyage continuera donc sans moi, même si en cette période de confinement, je ne regretterais pas les heures passées avec des amis à parcourir ce vaste monde et à échapper momentanément à la réalité difficile du quotidien. Mais j'aurais apprécié que le jeu assume véritablement sa dimension sociale en parvenant à donner l'illusion aux joueurs que c'est dans leur alliance commune qu'ils parviendraient à sauver le monde et non dans leurs exploits personnels.

Bon par contre, l'OST est vachement cool!