Simplifier sans casualiser ? La preuve que c'est possible !
Je ne vais pas mentir, je n'ai jamais été un énorme fan des T-RPG. Je vous rassure tout de suite, ce n'est pas une question de goût, mais simplement le fait que ces jeux sont très difficiles d'accès et demandent beaucoup d'investissement. Dans mes faits d'arme, il y a surtout Disgaea 3 et quelques produits atypiques du genre comme Resonance of Fate ou Valkyria Chronicle.
Pourtant, sans pouvoir me l'expliquer, une simple vidéo de ce Fire Emblem a suffit pour me convaincre qu'il était temps de m'intéresser à cette série quasiment aussi vieille que le jeu vidéo. Et franchement, je suis très loin de regretter ce coup de folie !
Quand j'ai commencé le jeu, autrement dit durant les missions tutorials (et donc faciles, vous allez comprendre pourquoi j'insiste sur ce point), j'ai trouvé ça assez faiblard. Dans un Disgaea par exemple, on débloque très vite des techniques qui font varier notre portée, le nombre de cases qu'on va toucher ... Ici, c'est totalement différent, ça ne variera pas (ou presque) du début à la fin du jeu. Rassurez-vous, j'ai très vite regretté ce jugement hâtif, car une fois les premières missions passées, le génie du jeu et l'exigence du gameplay font terriblement mouche !
C'est bien simple, on se prend au jeu comme jamais, et chaque tour devient une analyse détaillée de nos meilleures options possibles. Et au final, j'en viens à préférer ce Fire Emblem à tous les T-RPG que j'ai fait, tout simplement parce qu'il reste entièrement basé sur le côté stratégique de A à Z. Pas de techniques super cheatées, rien qui finisse par faire le boulot à votre place, sinon la réflexion approfondie. Et c'est ça qui est bon !
En plus, histoire d'en rajouter une couche, tout le reste suit : les graphismes sont hyper mignons, les artworks nous font tomber amoureux de tous les personnages un à un, et la bande-son est tout simplement superbe et très bien fournie. A noter également que l'utilisation du double écran de la 3DS est particulièrement efficace, les informations sont directement accessibles d'un simple coup d'oeil, et la 3D de la machine offre un effet de profondeur plutôt agréable.
Finalement mon plus gros coup de coeur par rapport à ce jeu, c'est que rien n'est compliqué pour être compliqué. Exit les cinquante parties d'amures à acheter pour chaque personnage, exit le déblocage de techniques inutiles qui remplissent des menus compliqués pour pas grand chose ... Encore une fois, la reine du bal, c'est la stratégie elle-même, la réflexion, et pas les fioritures qu'il y a autours.
Pas d'inquiétudes, il y a malgré tout un contenu énorme : des magasins à foison pour améliorer vos armes, quelques missions annexes pour récupérer de nouveaux combattants (la plupart du temps), ou encore la simple envie de faire coopérer les personnages lors des batailles pour débloquer les savoureuses conversations de soutien une fois une période d'accalmie.
Mais pourquoi seulement 8 alors ? Pourquoi pas carrément la note ultime ? Tout simplement car le scénario souffre de son manque d'ambition et de ses clichés un peu faciles. Certes, l'idée de nous faire créer un avatar qui jouera un rôle central dans le récit est une excellente idée, mais les différents conflits s'enchaînent sans trop de consistance, et les quelques révélations finales sont assez téléphonées. Le gros point positif restera au final les quelques timides cinématiques, qui ne sont ni plus ni moins qu'une énorme claque graphique dans la tronche.
En tout cas, ça faisait très longtemps qu'un jeu ne m'avait pas plu au point de vouloir découvrir la série en elle-même dans son ensemble. La finition est exemplaire, le contenu est là, et malgré une abondance honteuse de contenus téléchargeables, il est difficile de bouder un plaisir certain !