Pour moi Firewatch se divise vraiment en deux parties très distinctes. La première est celle où on se balade, c’est une belle promenade où on s’émerveille face à la beauté de la nature.
Le jeu est très emprunt de ce parfum d’évasion et de renouveau, directement on s’identifie au personnage qu’on incarne, qui est lassé de la vie qu’il mène, et qui fuit ses problèmes. Tout le monde dans sa vie en a déjà eu marre et s’est dit « tiens et si je plaquais tout pour recommencer ma vie à tel endroit ». Firewatch c’est un peu ça, le joueur au final s’incarne lui même un peu. D’autant plus que le héros n’en est pas vraiment un mais est un mec lambda d’un âge lambda, un peu seul: ça pourrait être vous et moi. D’ailleurs le personnage d’Henry nous est un peu présenté comme notre alter-ego, ce qui montre vraiment la volonté d’attachement au personnage qu’à voulu les développeurs du jeu. Au final le jeu donne vraiment envie de devenir garde forestier, tellement l’attachement du personnage à la nature est fort et le tient émerveillé tout au long du jeu. Les paysages sont magnifiques, on a vraiment envie d’y être et de s’y promener. Selon moi cette première partie est juste parfaite, et le prologue est quant à lui ultra prenant.
La deuxième partie constitue quant à elle plus le coeur du jeu, c’est là où l’intrigue se passe. C’est ici que la déception arrive un peu pour ma part, surtout venant d’un studio composés de personnes habituellement très douées en matière de storytelling (on parle des mecs qui ont bossé sur The Walking Dead de Telltale quand même): le ton un peu drôle présent au début est totalement effacé et occulté par l’enquête qu’on doit faire, le tout sur un fond beaucoup trop contemplatif pour que ça ait un quelconque intérêt. Le jeu se perd totalement dans un récit vide, alors qu’il se veut tragique, mais pourtant il n’est même pas émouvant car tout est raconté d’une façon assez plate, sans nuances ni contraste, nous laissant de marbre.
Le jeu a pourtant des idées brillantes et bien pensées, comme la communication par le biais des talkies walkies, le passé d’Henry, mais cela ne suffit pas à cacher le manque d’intérêt du drame central du jeu, qui ne nous émeut pas alors que le sujet est grave.
Les décors sont magnifiques, et c’est pour moi ce qui sauve cette deuxième partie du jeu. Le côté randonnée est plutôt intéressant à expérimenter, mais le manque de gameplay se fait beaucoup trop ressentir car rien n’a été construit en fonction de ça. La map est trop peu étendue, nos capacités sont restreintes, et on ne joue qu’environ 5h pour finir le jeu, ce qui pour moi n’est pas assez pour un jeu avec un tel potentiel.
Au final Firewatch est un jeu très beau, mais qui pour moi manque un peu de contenance pour qu’il soit érigé au rang de chef d’oeuvre.