Flashback HD est une refonte complète du premier jeu sorti il y a maintenant plus de vingt ans. Supervisé par le créateur original, cela augurait plutôt du bon. N’ayant jamais terminé le jeu original du fait de sa difficulté, cela paraissait une bonne occasion de se rattraper dans les meilleures conditions. Dans les faits, le produit final est un remake médiocre et on ne peut plus générique du jeu de base, en reprenant tout ce qui est mauvais dans le jeu vidéo actuel.
Le scénario de départ paraissait prometteur, même si légèrement « pompé » sur Total Recall. Hélas il est très mal raconté, on ne comprend pas toujours pourquoi l’on doit faire ça (surtout sur la fin), il manque des transitions, bref il n’y a pas de trame claire et c’est en plus un genre d’histoire depuis vue et revue (ou lue). Cette impression de tentative de copie du film Total Recall est appuyée par les dialogues pauvres et même parfois gênants de nullité qui se veulent « bad ass » ou classes comme dans le film (il y a d’ailleurs quelques références directes pas très subtiles). Mention spéciale au héros, qui à chaque fois qu’il ouvre la bouche sort des « punchlines » et répliques décalées totalement ratées, autant faut-il le faire bien et avec un personnage un minimum charismatique. On est vraiment dans le cadre du héros de jeu vidéo bête et méchant, aujourd’hui ringard dans un jeu qui se veut sérieux. Le tout est de plus desservi par un doublage français au rabais et fait à l’arrache.
Le gameplay est quant à lui passable, même si on peut tomber ou mourir souvent comme une merde parce que le personnage n’a pas été assez réactif. D’ailleurs souvent quand on meurt, le personnage a un temps de latence d’environ 10 secondes avant de vraiment mourir à l’écran. Peut-être est-ce le temps qu’il se rappelle qu’il est mort. La direction artistique passe encore, même si très conventionnelle, il y a un peu trop de couleurs, et surtout pas de personnages ou de lieux marquants.
Le jeu se termine en environ 4-5 heures, ce qui est raisonnable vu le prix, mais on le traverse de manière totalement détachée, sans s’impliquer ou être étonné de quoi que ce soit. Ce qui sauve le jeu du navet est ce petit sentiment qu’on vit une aventure, en parcourant des environnements variés et ceci avec un crescendo timide et aseptisé, mais tout de même présent. D’autres jeux le font néanmoins bien mieux que ça.