Forza Motorsport 6 par kisscooI

Je me revois encore critiquer sans ménagement cette série il y a à peine un an. Fidèle du 1er au troisième opus, je n'avais pas constaté de progression dans Forza. Les mêmes longs championnats sur les mêmes circuits sans aucune variation météorologique, Turn10 faisait le boulot, mais sans réelles ambitions. Forza 5 parachevait ce constat en amputant en plus le jeu de son contenu, rendant cet opus totalement dispensable. Je voyais une de mes franchises favorites se vautrer lamentablement dans sa propre connerie, et ça me blasait. Et puis, Forza 6 est sorti.

L'épisode de la réconciliation, on a l'impression que toutes les critiques des joueurs ont ENFIN été entendues par Turn10. On a donc enfin le droit à des conditions météo changeantes (et influant grandement sur la conduite), du gros contenu, une baffe technique et un jeu qui a tout de l'encyclopédie du sport auto. Le jeu pour les passionnés par excellence.

La conduite sur ce jeu est un régal. En carrière, vous prendrez part à des courses où 23 autres pilotes (!) vous offriront une opposition crédible et loyale. L'IA est en effet basée sur le retour d'expérience de chaque joueur ; la console analyse votre conduite et transmet les données à votre "drivatar", qui courra à votre place dans la carrière d'autres pilotes. Ne soyez donc pas surpris, en solo, de vous retrouver opposé à plusieurs pilotes arborant le Gamertag d'un de vos amis. Il en résulte un comportement "humain" de l'IA ; certains pilotes se vautrent dans des chicanes, d'autres tentent une approche plus agressive, avec des freinages tardifs aux virages, certains autres suivent scrupuleusement la trajectoire idéale, etc... Tout ceci fait qu'aucune course ne se ressemble, et qu'on ne s'ennuie jamais dans sa carrière.

En terme de contrôles purs, ça reste du forza ; de nombreuse aides à la conduite sont disponibles, et désactivables à souhait, pour une conduite plus ou moins réaliste. La conduite de nuit est réussie, notamment au Mans où la visibilité se retrouve extrêmement réduite sur certaines parcelles du circuit. Sous la pluie, la voiture perdra en adhérence, sera soumise à l'aquaplanning en roulant sur les grosses flaques, et la visibilité du pilote est chaotique au milieu du peloton. Du très bon donc à tous les niveaux, les amateurs de sensation ne seront pas déçus.

Un grand soin a été apporté au niveau du contenu, les passionnés seront aux anges. Les principaux circuits et leur variantes, de nouvelles destinations, des courses en ville, à la montagne... Les décors se succéderont et offriront suffisamment de variété pour ne pas avoir cette sensation de rouler toujours sur les 3/4 mêmes circuits, comme c'était le cas sur les précédents opus. De même, 450 voitures répondront à l'appel, de la simple citadine sportive à la formule E, en passant par l'indy car et les supercars, tout y est. Les voitures sont toutes superbement modélisées, et admirables à souhait, de l'extérieur à l'intérieur via la fonction "forza vista". Les commentaires audio de James May et Richard Hammond (animateurs de "Top Gear" aux UK) parachèvent l'oeuvre de Turn10 ; nous avons affaire à un véritable condensé de ce qui se fait de mieux dans l'univers de l'automobile.

Faisons donc le bilan ; très solide techniquement (l'un des plus beaux jeux de la console), varié dans ses épreuves, généreux dans son contenu et à la pointe en matière d'IA, ce jeu est sans aucune contestation LA référence du genre sur console de salon. Un énorme travail a été opéré par les déveoppeurs pour faire disparaitre des esprits l'abomination que fut le cinquième opus. Nous avons ici l'un des tous meilleurs jeux de la console, et le jeu de l'année sur Xbox One, indispensable.