Frog Detective conserve toutes les qualités du premier opus, à commencer par sa concision et son humour très particulier. Alors certes, cet épisode se termine en 60 minutes au lieu de 45, parce qu’il se paye le luxe d’un prologue un peu plus étoffé avant d’entrer dans le vif de l’enquête.


Oh, et vous pourrez cette fois personnaliser votre carnet de détective en passant 20 minutes à agencer de superbes autocollants, une activité au moins aussi vaine et compulsive que l’éditeur de personnage d’un RPG alors qu’on passera l’aventure coiffé d’un heaume.


Frog detective 2 est court et intense, avec deux décors, une toute petite galerie de personnages colorés et un pseudo crime si simple à élucider qu’on se demande s’il était vraiment nécessaire de mettre sur l’affaire le second meilleur détective – après Lobster Cop bien, comme chacun sait. Il va droit à l’essentiel et son minimaliste en fait la substantifique moelle du jeu d’aventure moderne dont il retire tout le gras, notamment les énigmes et la difficulté.


(La même critique, mais avec des images)

https://ezhaac.com/fragstories/frog-detective2/


o o o


Qu’est-ce qu’il reste ? Un jeu d’aventure très linéaire où on se contente de parler à tout le monde dans un petit village en rendant des services à droite et à gauche jusqu’à aider X qui permet d’aider Y qui permet d’aider Z qui dévoile le fin mot de l’histoire.


Et ça tombe bien, car c’est exactement ce que j’en attendais. Je craignais un peu que ses créateurs, grisés par le succès du premier épisode, décident d’approfondir la formule et d’en faire un ‘vrai’ jeu, mais on sent qu’ils ont compris ce qui faisait le sel de la série, et réitère donc l’exploit sans effort.


Et ce sel, c’est bien sûr l’écriture toujours aussi décalée des dialogues avec des personnages improbables dans des situations toutes plus ou moins rocambolesques, servis par un ton toujours aussi unique : des conversations bien trop honnêtes, trop sérieuses pour le contexte, ou prenant des virages inattendus. Si vous étiez sensibles au style du premier, vous voilà en terrain connu.

Ezhaac
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le 6 mars 2023

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