Dire que l´on attendait FUEL tiendrait clairement du doux euphémisme, tant les images, trailers, teasers et autres vidéos dispensées au compte goutte sur le net à propos de ce nouveau jeu développé par Asobo Studio, laissaient présager du meilleur. C´est donc avec une réelle impatience qu´en bons amateurs de sensations fortes (et de grosses cylindrées) nous guettions cette journée du 28 mai pour découvrir, enfin, la vérité.
Et très honnêtement, passée une première prise en main un peu délicate, force est d´avouer qu´Evolution Studios et sa série Motorstorm peut aller se rhabiller, tant FUEL dépasse de loin ce qui a pu être fait dans le domaine de la course off road multi-véhicules. Car si les deux jeux entretiennent leur lot de différences, on peut plus décemment les comparer que, comme cela a été fait régulièrement, FUEL et Burnout Paradise qui n´ont de commun que leur espace libre.
FUEL est d´autant plus fort qu´il allie course et anticipation, en plongeant le joueur dans un univers post apocalyptique, la nature ayant finalement repris ses droits sur l´Homme après le désastre écologique dont il est responsable. On évoluera donc dans des décors qui, au mieux, évoqueront le Mad Max de George Miller, et au pire, l´enfer de Dante Alighieri : il suffit de participer à une seule course en étant pourchassé par une tornade monstrueuse pour attraper de sacrées sueurs froides, le décor tout entier paraissant dévoué à causer votre ruine. Camion se fracassant sur la route, voitures projetées, pylônes arrachés de leurs socles, vous allez vous sentir bien petit sur votre quad !
Visuellement, l´univers est plutôt soigné et offre une très large variété de décors. Et pour cause, la superficie totale de FUEL fait aux alentours de 14000 km2 ! Rendez vous compte, à titre de comparaison, que l´Irlande du Nord ne fait « que » 13843 km² !!! Un travail proprement titanesque de la part des développeurs, qui se transforme en plaisir absolu une fois aux commandes des bolides du jeu.
Des bolides auxquels il va falloir s´habituer sérieusement, tant les premiers engins disponibles sont lourds et peu maniables. Normal, pour la vitesse, il va falloir auparavant remporter quelques courses et autres challenges... qui sont bien évidemment fort nombreux et fort variés : de la course lambda, en passant par le time trial, le « seek & destroy » ou le mode endurance, tantôt sur route, tantôt totalement off road, inutile de dire qu´on n´a pas tellement le temps de s´ennuyer. D´autant que s´ajoutent donc aux courses un certain nombre de défis vous permettant d´acquérir un bonus de fuel (d´où le titre), que vous pourrez ensuite troquer contre de nouveaux véhicules.
La réalisation du jeu est par ailleurs des plus correcte, hormis peut être quelques bugs de collision : passez trop près d´un arbre et vous le percuterez, même si manifestement, vous êtes à un bon mètre. Cela peut être gênant lors de certaines courses en forêt, mais ça ne fait qu´obliger le joueur, d´un autre côté, à plus de précision dans sa conduite. La musique n´est pas non plus un des points forts du jeu, comme toujours dans ce genre de production, mais les bruitages des véhicules et du décor sont de belle facture, bien que parfois un peu répétitifs. C´est probablement le prix à payer pour disposer d´un univers aussi vaste et aussi magnifiquement construit...
FUEL est donc un très bon moment de jeu vidéo, un jeu à la durée de vie plutôt longue, implémenté d´un mode multijoueur qui en augmente encore la durée. D´autant que certains trophées obligent le joueur à traverser toute la map, ce qui prend un sacré moment. Pensez donc à prendre rendez-vous avec votre console, à vous faire un petit sandwich, ainsi que, si vous jouez un peu tard le soir, un tonneau de café.