La naissance d'un anti-héros
Après les deux épisodes de Phantasmagoria, je voulais revenir sur un autre point & click qui m'avait marqué. La saga Gabriel Knight ne pouvait pas mieux tomber tant sa mythologie est devenue culte à tel point que des années après, les joueurs de l'époque en parlent encore.
Chacun des trois épisodes de la trilogie Gabriel Knight aborde un thème particulier. Le vaudou pour le premier, la lycanthropie (loups garous) pour le second et les vampires pour le dernier. Pour ma part, mon préféré a toujours été le second mais ce premier épisode a des arguments pour lui.
Déjà graphiquement, il est pratiquement indémodable malgré des pixels horribles. Une fois assimilé ces bouillies, on sera subjugué par la qualité graphique de l'ensemble, les décors sont très riches, tellement riches qu'il devient parfois difficile de trouver tous les objets qu'on peut récupérer du premier coup d'œil. Les animations ne sont pas en reste, j'adore quand Gabriel met son manteau en sortant de la boutique.
Toutefois, le gros point fort de Gabriel Knight demeure son écriture, son histoire. Sous l'égide de Jane Jensen, Gabriel Knight bénéficie d'un scénario développé pour notre époque où plus les jeux deviennent performants, plus la longueur du script s'amenuise. Sans compter les multiples dialogues où Gabriel fait preuve de beaucoup d'humour surtout lors de ses échanges avec les personnages féminins du jeu. Les passages les plus drôles sont à décerner à la voix off capable de sortir des perles. Le voir draguer est un pur délice. Gabriel Knight : Sins of the Fathers est aussi un excellent polar avec son intrigue policière retorde et bourrée de rebondissements.
Le mythe du Vaudou y est particulièrement développé via des extraits de journaux et des conférences. On assiste même à une cérémonie vaudou! On sent le travail qu'il y a eu derrière et nul doute que cet art assez méconnu deviendra plus clair. Notons l'excellente idée d'avoir basé son intrigue à la Nouvelle-Orléans, état des USA connu pour le Vaudou justement.
Au niveau du gameplay, le jeu est dur car l'aide n'existe pas, pas d'objets en surbrillance, décors très nombreux (on peut aller jusqu'à dix lieux dès le départ) et certains actions sont franchement peu évidentes. Typiquement le genre de jeu où vous allez sortir la soluce plus que de raison. Aussi du fait de son âge, il n'y a pas encore la possibilité de zapper les déplacements, ce qui rend les recherches parfois énervantes. On ne peut pas aller parcourir rapidement les différents endroits du jeu pour vérifier si on n'a rien oublier surtout vu la lenteur de Gabriel.
Conclusion :
Du fait de son âge, Gabriel Knight : Sins of the Fathers souffre d'un gameplay vieillot (notamment via l'impossibilité de zapper les déplacements par exemple) mais bénéficie d'une telle qualité d'écriture avec une intrigue policière efficace, de l'humour et de la culture (vaudou) qu'il serait dommage de passer outre. Typiquement le genre de jeu où on en sort moins con.
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