Soyons honnêtes tout de suite, rien ne pourrait mieux promouvoir un jeu venant de studios indépendants que les plate-formes dématérialisées. Grâce à Steam, notamment par les vagues de promotions folles apparues il y a quelques mois, on peut découvrir de très bons titres qui méritent toute notre attention.
Garshasp : The Monster Slayer est à l'origine une adaptation du même nom du poète iranien Asadi Tusi, voulant représenter "symboliquement l'atmosphère mythique et de la grandeur de l'ancienne Perse." Il s'agit ni plus ni moins que d'un hack'n'slash old-school saupoudré de quelques phases de plate-forme.
Notre héros du moment doit ainsi lutter contre des forces obscures qui projettent de dominer le monde en y faisant régner le chaos. Soit. Pour cela, il peut compter sur son talent de guerrier qui l'amènera dans une jungle dangereuse et des régions montagneuses infestées par les serviteurs de Satan.
Graphiquement, c'est plutôt médiocre. Les décors ne dégagent aucune atmosphère pour immerger le joueur dans les combats. Garshasp lui-même a dû abuser du Botox contre les rides puisque son front monstrueux s'affaisse sur son visage, laissant penser à Steven Seagal vêtu d'une perruque. Le design des monstres (gobelins, démons, géants) reste très basique et respire le déjà-vu.
En terme de jouabilité, c'est là que le bât blesse. Garshasp nous plonge dans les cauchemars les plus enfouis de notre existence, vers une période de notre âge où les jeux en 3D venaient de voir le jour et où une flopée de titres se sont cassés la figure par un travail bâclé. Les mouvements du héros paraissent extrêmement rigides, à la manière d'une bétonnière qu'il faut garer dans un garage à vélos. Mention spéciale aux sauts, incroyablement ridicules, qui simulent une grossière flatulence du protagoniste plutôt qu'un bond enroulé avec grâce. Quant aux combats, les actions se révèlent être très répétitives. Malgré la présence de coups rapides et coups dévastateurs, il suffit d'appuyer frénétiquement n'importe quelle touche et le résultat sera le même. Aucun ennemi ne possède de point fort, vu leur faible intelligence artificielle, et il est tout à fait possible de taper dans le gras sans se soucier de l'ordre des enchaînements. Le seul point positif des combats est la possibilité de saisir les ennemis pour réaliser des Quick Time Events, donnant lieu à une petite touche de satisfaction supplémentaire (du moins jusqu'en avoir recours pour la dixième fois d'affilée).
Les phases de plate-forme sont abominables. Lorsque Garshasp est confronté à une série de gouffres à éviter, sa raideur lors du double-saut rend le calcul délicat. Ainsi, les chutes mortelles sont fréquentes, notamment dans le niveau de la jungle où de nombreux pièges sont présents.
Citons également le passage d'anthologie du radeau, qui, une fois qu'une personne se pose dessus, finit par couler progressivement, sauf si la rame-gouvernail est usée à bon escient.
A noter aussi dans le registre du burlesque les passages de glisse à l'épée, où Garshasp peut envers et contre tout légèrement remonter la pente pour éviter les obstacles.
Les mouvements de caméra corsent la difficulté du jeu, non par une quelconque annonce d'une légion ennemie en marche vers le héros, mais par une succession de lenteur de positionnement ou un angle mal choisi pour lutter contre les ennemis ou encore jauger un saut, en particulier dans les plans à la verticale.
Buggué, moche, fade et ennuyeux, tels sont les mots qui resurgissent après avoir passé du temps sur ce jeu. Rappelant des tares oubliées des années 90, Garshasp rate totalement le coche et, bien que l'hilarité accompagne le gameplay à terme, ne mérite pas plus que le prix obtenu avec la promotion Steam (2,50€).