Après de longs mois d’une communication assez hasardeuse essentiellement tourné vers de nouveaux modes multijoueurs et un quatrième épisode en demi teinte, The Coalition Studio est de retour avec Gears 5 - non plus Gears Of War - fortement attendus au tournant d’autant plus qu'entre temps chez les bleus, comprenez chez Sony, un autre GOW ( God of war) avait lui fait sa révolution avec brio, Gears 5 à suscité beaucoup d’attentes ou d’appréhension auprès des joueurs.
Il faut bien avouer que lors du lancement de la campagne solo je n'étais pas très serein, mais après plus de 20h passionnantes, je peux vous dire que oui, ce Gears 5 possède une campagne solo immanquable et on se demande bien pourquoi la communication n’a pas été poussé autour de celle-ci.
Il est aussi agréable de penser que en gardant la surprise jusqu'à la sortie, l’impact n’a été que décuplé. C’est honorable dans un monde où nous sommes habitués à voir la moitié des jeux avant leurs sorties.
La première chose à laquelle on fait face dans ce Gears 5 c’est tout simplement la claque que l’on prends à la scène d’ouverture, cette oeuvre m’a vraiment bluffé et dieu sait que le quatrième épisode pourtant ne m’avait fait ni chaud ni froid sur ce point la...
Véritable benchmark pour les ventilos de votre Xbox ce Gears 5 vous en mettra plein les yeux. Bouffeur de rétine 5.0 l’UE4 crache toutes ses tripes dans une débauche d’effets rarement vu. Irréprochable sur la technique et leçon d’optimisation pour de nombreux développeurs travaillant sous UE4 il est tout autant par la richesse de ses environnements et la force artistique que Gears possède à faire ressentir à travers ceux-ci, c’est comme si nous faisions face aux concepts arts qui ont servis de matériaux de base.
Intérieurs comme extérieurs, la richesse visuelle est bluffante et même si certains d’entre eux ont déjà pu être aperçus ailleurs, comme l’acte 2 dans un décor enneigé, la touche Gears subtil se sied parfaitement à cela et avec l'ébauche technique en cerise sur le gâteau cela donne des environnements épatants et surtout très variés tout au long de l’aventure, plus que dans tout autre Gears. J’ai vraiment pris plaisir à m'arrêter et prendre le temps d’observer autour de moi pendant de longues minutes, certains souriront mais pourtant force et de constater que le résultat est là et si vous le parcourez dans de bonnes conditions PC ou One X (4K 60 FPS) il flatte clairement la rétine et s’impose sans soucis comme un nouveau jalon technique.
Si il n’est pas foncièrement une énorme surprise que Gears 5 soit beau d’autant que la One X est maintenant là pour servir de support à celui ci, il est par contre assez rafraîchissant de voir que The Coalition a essayé d’apporter de nombreuses nouveautés, qui certe peuvent paraître légères pour certains d’entre nous, mais qui en l'occurrence chamboulent assez fortement la série.
C’est un exercice compliqué qui est de soit tout balayer et repartir de zéro au risque de s’attirer les foudres des fans les plus hardcore ou soit de faire évoluer petit à petit une série mais qui ne satisfera pas ceux qui souhaiteraient faire table rase.
The Coalition a choisi la deuxième solution, certains leurs reprocheront sûrement que le noyau dur du jeu n’ait que peu changé, oui cela reste un jeu de tir en couverture et le bestiaire reste en partie constitué de simili Locuste, mais l’enrobage a lui beaucoup changé.
Dans le cas de GOW il est très difficile de transformer un jeu qui a bâti tout son succès et son aura en grande partie sur son gameplay, le tout en un seul épisode, d’autant plus quand le studio derrière n'en est qu'à son vrai premier jeu avec son équipe au complet.
Il faudra quand même souligner que le noyau dur du jeu a lui aussi légèrement évolué avec des mouvements de personnage bien plus rapides et naturels en plus d’un système de viser repenser avec une caméra bien plus proche et une sensibilité accrue, cela apporte un vrai dynamisme au jeu qui pouvait en manquer par le passé et des sensations plus agréables et intenses.
C’est la plus grande nouveauté, l'arrivée de très grands espaces ouverts. En plus d'être visuellement jamais vu dans la série - tel que le grand désert rouge frappé par la foudre qui créait des arbres de verre sous vos yeux - ces zones apportent à mon avis un vrai plus, alternant entre missions plus ou moins longues et intenses et moments plus calmes au commande du Skiff, sorte de wakeboard, le rythme et la liberté proposé par celles-ci permettent une toute nouvelle approche de la série.
A la lecture de certains tests il semblerait que tout le monde n’aient pas réellement compris le but de ces espaces de libertés.
A mon sens, les développeurs n’ont jamais voulu intégrer des Open World dans leur jeu d’ailleurs ils ne l’ont jamais dit, ni de rallonger la durée de vie artificiellement mais simplement des moments de flottements plus léger dans de très grands espaces qui permettent de varier le rythme parfois très intense et d'apprécier sous d’autres angles le travail artistique de l'équipe.
Je peux comprendre que certains auraient préféré des couloirs infinis et de l’action sans pause mais dans mon cas j’ai trouvé ces passages agréables car je suis du genre à aimer les balades dans les forêts de The Witcher, ou les dunes d’Origins donc je suppose que c’est à la sensibilité de chacun mais que cela ne parlera pas forcément au public habituel de GOW.
Petite parenthèse, je serai curieux d’avoir l’avis de certains mais ces grands niveaux en l'occurrence l‘acte 2 m’ont fortement rappelé Halo 1 avec dans certains passages de larges zones ouvertes en leur centre et tout un réseau de couloirs, niveaux et objectifs à remplir sur les côtes de cette même zone, est ce une chose auquelle ont pensé les développeurs ? Aucune idée mais c’est un sentiment très personnel que j’ai ressentis en parcourant l’acte 2 et en le confrontant à mes souvenirs de Deux Trahisons.
Autre ajout important, concernant les quêtes secondaires disséminées aux quatres coins de ces chapitres, elles sont généralement assez simples dans leur objectifs et prennent la forme d'arènes un peu comme on peut retrouver dans un Doom 2016 par exemple, mais n’en restent pas moins agréables dans le sens où elles apportent une variété dans l’approche et la progression des niveaux, permettant dans le plus souvent des cas de récupérer des pièces rares pour son robot ou tout simplement des armes uniques.
Ce Robot d’ailleurs qui fait parti des nouveautés et qui vous suivra tout au long de l’aventure apporte de nombreuses possibilités dans l’approche des combats en le diversifiant par de nombreuses options tactiques possibles.
Geler les ennemies ou pirater ceux ci, se rendre invisible et j’en passe de nombreuses aides seront utilisables, un des soucis c'est que la majorité des testeurs ont parcouru le jeu en facile ou normal et dans ces modes de difficulté le robot est loin d'être indispensable au contraire des autres modes plus difficiles ou sa présence, le choix de ses améliorations ainsi que le timing d’utilisation de celles-ci (elles prennent du temps à se recharger) notamment face aux boss, deviennent essentielles pour votre survie, donc encore une fois c’est un point qui peut énormément différer suivant l’approche de chaque joueur, mais dans le cas d’un Gears ou tout autre jeux “grand public” ce n’est pas une surprise qu’il est fortement conseillé de lancer son jeu en difficile ou plus pour apprécier toutes les strates de gameplay, dans mon cas j’ai vraiment apprécié ces nouvelles possibilités de gameplay.
Autre changement, on notera que tout au long de cette aventure la mise en scène de l’histoire qui rappelle celle du deux à certains égards, a fait clairement un gros pas en avant, longues et superbes cinématiques, scénario et dialogues plus travaillés, l’effort est la et le mystère qui entoure le passé de votre personnage essayera de vous impliquer émotionnellement dans l’histoire comme avait pu le faire le 2 en son temps. Si le jeu bien sûr ne vous attendra pas être extrêmement exigeant sur ce point la, vous aurez même droit à des phases qui lorgnent sur l’horreur et des choix assez déchirants à effectuer.
Alors soyons honnête ça reste du Gears ca n’a jamais volé bien haut même pour le 2 mais globalement j’ai apprécié la narration de ce Gears 5 qui trouve un meilleur équilibre entre phases de déconne et moment bien plus sérieux.
Sans oublier que celle-ci vous embarquera pour une aventure qui s'étale sur plus de 20/25h dans mon cas (vétéran) en prenant mon temps et toutes les quêtes secondaires, c’est clairement un gros changement car la série nous avait habitué à des campagnes très (trop) courtes par le passé et surtout moins variées que celle-ci.
Avec une montée en puissance du début de la campagne jusqu'à l'acte 3 plus calme pour finir dans un final explosif - assez court malheureusement - on ne voit pas vraiment passer les 20 heures…
Cette très grosse campagne s’explique aussi par un multijoueurs très chiche en contenus mais au contraire d’une campagne solo figer le multijoueurs aura tout son temps pour évoluer donc je ne suis pas inquiet sur ce point mais si vous attendiez ce cinquième épisode pour cela, alors mon test et ma note n’auront que peu de valeur pour vous je vous l’accorde.
Je finirai par souligner que la partie audio du jeu notamment musicale prends enfin une autre dimension, certains thèmes du passé restent la mais l'arrivée de nombreuses nouvelles pistes pour renforcer l'ambiance et un vrai plus car nous avions souvent le droit au même thème en boucle dans les épisodes précédents. Le travail sonores entrepris aussi sur l’ensemble des bruitages est aussi assez notable, le sentiment de puissance des armes par exemple est bien plus présent.
Au global je salue la grande avancée, si l’on compare au quatrième épisode, et le mouvement initié par The Coalition. Très largement accès sur une longue et épique campagne solo, qui l’aurait cru deux semaines auparavant, Gears 5 reste une très bonne surprise et évolution de la série. Il fait à la perfection ce qu’on attend de lui tout en nous surprenant par ses nouveaux ajouts, du plaisir, du challenge et des moments mémorables n’est ce pas cela qu’on attendait ?
Le deuxième épisode reste encore un cran au dessus de mon avis par son sens du détail et la quasi perfection sur tous les plans, mais ce cinquième épisode relance la série sur les chapeaux de roues et comme un Phénix (Marcus) qui renaît de ses cendres la série revient sur le devant de la scène et cela fait un grand bien, en attendant un 6ème épisode qui avec la maturité du studio viendra une bonne fois pour toute parachever la métamorphose de la série on l'espère.