Débarquant sur nos bonnes vieilles PS4 seulement un mois après la sortie du blockbuster d'auteur des chiens méchants (promis la review arrive, juste que j'ai besoin d'encore un peu de temps pour digérer ce sacré jeu) et se voulant être le chant du cygne des AAA sony worlwide studios de cette génération, ghost of tsushima a effectivement quelque chose de terminal dans sa nature mais pas pour les raisons qu'on imagine., il condense à lui seul une approche du jeu d'action/aventure en monde ouvert qui a désormais fait son temps.
«bases ennemies à cleaner remplies de trashmobs, gameplay hybride mêlant infiltration light et action, collectibles en tout genres, découpages claire entre objectifs annexes et quêtes principales, skill trees...pas de doute, le jeu remplie à la lettre le cahier des charges du AAA ubisoftien moderne destiné à bien se vendre auprès d'une large audience (assassin's creed, watch dogs, far cry...) formule qui a servi d'inspiration à d'autres AAA sony worlwides studios comme horizon ou days gone.
Ainsi adhérer ou tolérer ce format de jeu en monde ouvert sera une condition sine qua non pour apprécier ghost of tsushima à sa juste valeur car si le jeu ne réinvente clairement pas l'eau chaude, il a le mérite d'ajouter ses ingrédients et ses épices maison à une recette ô combien éculée au premier abord.
Le jeu est un vraie appel à l'aventure et à la découverte de par une exploration qui se révèle ici plus organique qu'escompté : le jeu propose un HUD très épuré, se débarassant de toutes ces notifications ou marqueurs intrusifs qui vous rapellent constamment que vous évoluez dans un jeu vidéo et c'est tout à son honneur.
Mais là ou le bat blesse, c'est que si cet ambition d'épure se révèle très appréciable, Ghost of tsushima tombe dans les travers de l'open-world complétiste avec sa mutitude d'activitées secondaires pas toujours pertinentes, et ce jusqu'a plus soif.
Verdict
à l'instar des réalisateurs italiens rendant hommage au grand ouest et à la culture américaine via leurs western spaghetti, ghost of tsushima est un hommage classieux au japon féodale de l'ère kanamura par des américains amoureux de la culture japonaise, un jeu "hamburger samurai" comme aime le qualifier le creative director de sucker punch.
Une vision profondément occidentale du jeu vidéo contrastant avec une imagerie nippone qui, si elle apporte mine de rien une certaine fraicheur au genre ne peut faire oublier les errements d'un game design quelque peu daté qui empêche à terme au blocbuster de sucker punch d'atteindre l'excellence qu'il aurait pu tutoyer.
Si la dernière exclu majeur de la vieillisante ps4 ne sera pas la claque en puissance possiblement attendue, elle pourra se targuer d'être une aventure de très bonne facture, carrée et faite avec amour mais qui aurait dù ajouter de l'eau dans son vin à son élégie gloutonne, se détourner d'un lourd cahier des charges bridant en partie la créativité pour être un incoutournable.
Ma note est de 7,5/10
Ce que j'ai aimé
- Le setting peu banale du japon féodale pendant l'invasion mongole representé pour la première fois dans un jeu vidéo
- Une vision occidentale profondément respectueuse de la culture japonaise ( malgré quelques anachronismes évidents)
- La direction artistique absolument fabuleuse, un régal visuel de tous les instants
- Une approche plus organique et instinctive du monde ouvert "ubisoftien"
- Un scénario classique mais pas dénué de moments d'émotions
- La dimension tragique émanant du récit et des nombreuses quêtes annexes
- Des combats jouissifs au gameplay travaillé et accéssible à la fois (ya un côté "ni-oh pour les manchots")
- Sait habilement éviter les travers du loot et du craft à gogo pour assurer le rythme.
- La montée en puissance du perso probante, nottament via un skill tree ayant une réelle utilité
Ce que je n'ai pas aimé
Une boulimie d'activités annexes pas vraiment nécessaires et désservant en partie la poésie de la culture traditionelle dont le jeu s'inspire
Une mise en scène globalement cheap en dehors de la quête principale (tout du moins pour une production de cette envergure)
Une petite déception sur le plan technique (définition inégale des textures, framerate pas toujours stable sur ps4 FAT/S, les animations qui piquent après TLOU2)
Des phases de filature d'un autre temps
Une structure finalement assez classique (le bon vieux open-world ubisoftien avec les gimmicks habituelles)
Un antagoniste très caricaturale au final