Critique courte - Pas de spoilers
Il faut d'abord reconnaître un véritable travail d'ambiance à ce clone éhonté de la formule Assassin's Creed. Que ce soit par ses musiques zen, ses effets d'éclairage et de mouvement du décor somptueux, ses activités annexes (hélas trop nombreuses) en lien avec le tout (haikus, sources chaudes...), et surtout son HUD épuré où vents, fumées et oiseaux seront vos guides dans l'exploration, Sucker Punch a tout mis en oeuvre pour travailler son immersion.
Et heureusement, car le coeur des mécaniques de jeu est lui éculé. Pendant le premier tiers, j'ai à plusieurs reprises cru laché le jeu tant il n'apportait rien. J'y allais donc par microdoses d'une heure ou deux. Puis passé dans la seconde région et l'éventail des possibilités enfin ouvert, je m'y suis bien plus. Si le gameplay n'évolue pas vraiment et reste du AC pur jus, les environnements plus variés m'ont vite conquis, et la narration à commencer à faire son effet. Cette dychotomie honneur/efficacité qui nous est narré, en nous demandant de trahir le code des samouraïs pour le bien commun, se retranscrit très bien dans le gameplay, et je me suis souvent trouvé à hésiter entre une approche discrète et une approche plus "honorable" (quand bien même cela n'aura pas de répercussions véritables sur le scénario). C'est plaisant une telle cohérence ludo-narrative, quelque chose que les gars d'Ubisoft n'ont toujours pas compris.
Ghost of Tsushima c'est donc du AC:O au Japon, mais avec assez de variantes, d'immersion, et de cohérence pour damer le pion à la machine Ubi. Pas révolutionnaire, mais sacrément prenant passé les premiers écueils.