Jin Tonique

Je joue à Ghost of Tsushima depuis plus de dix ans. En effet, le soft dont je vais vous parler lors de cette dernière review d'une exclusivité PS4 avant quelques temps sur cet espace sens critique, n'est fondamentalement pas différent de la plupart des jeux depuis la formule initiatique d'Assassin Creed II en 2009.

Ce genre de jeu avec un monde ouvert à la Ubisoft, avec des tours à libérer, des objets à trouver et collectionner, et entre deux une multitude de quêtes secondaires saupoudrées d'un coté RPG light, c'est à cela que je joue depuis 2009. La proposition est toujours la même. Alors parfois, on décline la formule dans le FPS, je pense à Far Cry dont le 4 pour moi a été l'ambassadeur le plus réussi. Mais la série aujourd'hui fait du surplace, avec un 5 pas terrible et un New Dawn catastrophique. On a eu une autre exclusivité PS4, Horizon zero Dawn qui a tenté la même chose, et moi j'ai pas accroché, donc j'ai laissé tombé le jeu. Récemment la série Assassin's Creed a tenté d'un peu « modifier » la recette, mais au final, on reste toujours sur la même formule. C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure confiture ?

Alors quand j'ai appris que Sucker Punch, un studio un peu de deuxième zone dans mon esprit, c'est pas Naughty Dog ou Insomniac Games, lançait la dernière exclusivité de la console, j'avais des doutes. J'ai bien aimé Infamous sur ps3, mais c'était pas transcendant. Sa suite m'a moins emballé, je trouvais l'histoire anecdotique. Je n'ai jamais testé Second Son, l'un des premiers jeux développés sur PS4.

Au final je vais vous livrer mon ressenti sur Ghost of Tsushima, qui s'il ne réinvente pas cette formule assassin creed, m'a déjà bien plus convaincu que le dernier né Valhalla.

Une histoire intéressante

GoT va vous raconter l'histoire de Jin Sakai, un samourai du 13 siècle qui voit son île envahie par l'armée Mongole de Khotun Khan. Après une défaite cuisante, Jin est au fond du trou, et il va s'engager dans une vengeance terrible, avec l'aide de Yuna une voleuse, pour libérer son peuple. Dans sa descente aux enfers, Jin va progressivement se détourner de la voix honorifique du samourai, qui revient à frapper l'ennemi face à face, avec honneur, pour glisser vers le « fantôme » , un mélange entre un samourai, un shinobi et... Batman !

Le jeu est cool dans ce qu'il raconte. Sans être extraordinaire, elle délivre quelques moments émouvants, comme un film d'Akira Kurosawa dont Sucker Punch s'est inspiré pour faire le jeu. Vous assisterez à la déchirure entre l'oncle de Jin et son neveu, et c'est clairement une origin story qui est là pour te présenter un personnage que l'on risque de retrouver sur PS5 dans une suite !

Malheureusement, l'histoire s'égare un peu par moment, et j'ai trouvé que le troisième acte était un peu expédié. Mais au moins, c'était pas interminable comme AC Valhalla, et ça c'est cool. Le jeu en fait suffisamment, mais pas trop non plus.

Un Gameplay sans surprises, mais efficace

Le jeu emprunte beaucoup à AC et Batman Arkham, Tomb Raider. Vous ne serez pas dépaysés. Néanmoins quelques petites différences s’opèrent. Primo, pas de lock dans la caméra lorsque que vous combattez les ennemis. C'est pas gênant, et parfois quand même ça rend les combats un peu moins précis. 4 postures de combat à apprendre pour s'adapter face aux ennemis, une pour les épéistes, une pour les boucliers, une pour les ennemis blindés, et une pour les lanciers.

Le HUD est réduit à son maximum. On se sert du pavé tactile pour faire souffler le vent qui nous servira de guide pour trouver les missions. Très bonne idée Sucker Punch ! Après on obtient un grappin qui va nous permettre de faire une escalade clairement moins foutue que la série AC.

L'infiltration fonctionne assez bien, et cependant il manque certaines éliminations depuis une corniche, depuis l'eau. On sent aussi un manque de moteur physique par moments, mais rien de bien méchant.

Ce que j'ai bien aimé, c'est les duels à l'épée façon far-west, les confrontations « honorables » avec l'ennemi, si vous les réussissez vous gagnez de la vie. Il y a aussi des duels 1 vs 1, plutôt sympas mais parfois un peu agaçants car les ennemis « glissent » façon Batman Arkham.

On pourra regretter un peu l'interface lourde pour changer d'équipement en plein combat, ça m'a un peu embêté par moments. Il y a des objets à collectionner, mais relativement moins que dans un AC.

Une direction artistique et une OST réussies

Le Japon, dans toute sa splendeur. Sucker Punch a fait un vrai travail sur les feuilles de cerisiers qui volent, les champs de fleurs, les ruisseaux, les sources d'eau chaudes, les falaises. La DA est magnifique, elle sublime le moteur technique qui est correct et donne un cachet au jeu.

On sent un coté un peu relaxant, lorsque que vous composez des Haikus ( poèmes japonais) ou des renards dans un sanctuaire. La musique accompagnera le tout, et elle est épique par moment, le thème de Jin Sakai notamment.

Conclusion

Je suis content de Ghost of Tsushima. Après mon expérience catastrophique sur Death Stranding, ça fait du bien de faire des jeux qui sont restés amusants. GoT est un jeu fun, et néamoins sans surprises, car il ne va pas au-delà de la formule Ubisoft.

Certes il essaie d'épurer cette recette, et c'est cela qui va faire son petit plus par rapport à Valhalla. Y a suffisamment de contenu, mais pas trop. La map est grande, mais pas trop. D'ailleurs à noter que les temps de chargement sont vraiment courts sur PS4 Fat, impressionant.

Si vous ne devez faire qu'un jeu type monde ouvert à la Ubisoft, faites Ghost of Tsushima, parce que véritablement c'est très réussi. Pas un grand jeu, pas un chef d’œuvre, mais une nouvelle licence qui timidement essaie de retoucher « un peu » la forme de la formule. Le défi c'est d'aller plus loin et de peaufiner le produit.

En sont-ils capables sur PS5 ? L'avenir nous le dira. En tout cas un bon jeu à faire pour une trentaine d'euros.