L’année de grâce 2007 a accueilli un beat’m all 3D qui aurait pu coller aux contingences du genre et se targuer d’adopter le moule de grosses productions du genre comme Devil May Cry ou God of War. Même s’il s’en inspire un peu, les codes utilisés ressemblent plus à ceux des beat’m all 2D des années 80/90. Manette en main, l’humour potache inhérent aux titres de Clover comme Viewtiful Joe ou encore (un peu) dans Okami, est plus qu'omniprésent dans GodHand.
Et j’entends siffler le train.
L’aventure commence sur les chapeaux de roue alors que Gene tabasse allégrement des punks dans un environnement très Western avec une espèce de folle pas dégueu à regarder, Olivia. Très vite, on apprend qu’en cherchant à la défendre d’une bande de loubard, il s’est retrouvé amputé d’un bras. Sur le point de mourir de ses blessures, Olivia, qui avait avec elle un étrange paquetage, lui « colle » l’artefact sur le moignon encore tout frais. Gene se retrouve alors affublé de la GodHand, qui comme son nom l’indique lui offre des pouvoirs de demi-dieu. Un scénario un peu bateau qui reste un bon moteur pour motiver à continuer.
Quand Kenshirô rencontre Dante.
Malgré un moteur graphique en deçà des productions de cette époque, GodHand propose des décorums qui ont du caractère et qui rappellent clairement les environnements du manga/anime Kenshirô. Les ennemis eux même avec leur look un peu Punk, rappellent aussi le seinen cité préalablement. Une inspiration entre Far-West et ésotérisme bouddhiste (ou autres clichés religieux) motive la pâte esthétique des environnements (On traverse même un ersatz de Venise).
Tout ça pour dire que les décors sont assez variés et renvoient une esthétique toute particulière qui rend la chose assez agréable. Gene qui a un peu la fougue et la nonchalance du Dante de Devil May Cry 3, est un personnage à l’humour potache qui n’a de cesse de balancer des vannes à deux balles pour notre plus grand bonheur. Ses animations sont bien sympas et entrainent allégrement dans cette ambiance propice à la baston et au décrochage de mâchoires. Quand vous vous tenez immobile un certains temps, Gene se met à se balancer d’un côté et de l’autre pour mimer l’esquive ou encore à sautiller sur place pour se maintenir en forme. Des petits détails qui cultivent l’atmosphère « guerrière » du titre. Les combats sont un brin rigide mais distillent un doux parfum « rétro » avec la présence de barre de fer ou autres « armes de poing » pour maraver allégrement les péons, de fruits pour se régénérer ou encore de « cartes » pour se booster, récupérer des sphères ou remplir instantanément sa jauge de « furie » (nous approfondirons ces notions plus tard).
Le chara-design parfois surnaturel (travellos, tenues de Kung-Fu,…) cultive un délire qui fait que le jeu ne se prend pas au sérieux. Ce qui, par ailleurs, est très rafraichissant. Un univers décalé avec des clichés renversés et caricaturés avec un humour gras qui peut ne pas plaire mais qui fait mouche quand on se donne la peine d’y prêter un minimum d’attention.
Pas si drôle que ça.
Même si l’humour est le maître mot du dernier titre de feu Clover, sa grande difficulté et son système de combat très abouti en font tout de même un titre d’assez bonne facture. La rigidité mise à part, le fait de pouvoir personnaliser les combos de Gene en assignant les différents coups aux combinaisons de boutons mis à votre disposition, rendent le tout très technique et assez exigeant. Un bon enchainement peut renverser le déroulement d’un combat. Il existe également des coups qui se débloquent quand vous avez sonné vos adversaires. Ils vous permettent de fesser vos adversaires (What the fuck !!!!!) ou encore de faire un suplex qui réduit grandement leur vie. Gene est également pourvu de capacités que lui attribue sa « GodHand », lui permettant de lancer des attaques spéciales dévastatrices qui consomment une à trois sphères , sphères qui lui servent exclusivement à lancer ses attaques. Souvent drôles, elles sont dans les tons décalés du soft. Le dernier élément de gameplay c’est une barre de furie qui permet de relâcher la puissance de son bras pour défourailler gaiement et sans interruptions vos assaillants.
Un coup de pied dans le sable : Pour conclure, GodHand est un défouloir atypique se jouant des codes du genre avec un humour au ras des pâquerettes. Mais ce n’est pas forcément un mal car un jeu qui ne se prend pas au sérieux, ça fait du bien de temps en temps. Sous ses apparences légères, il propose tout de même un gameplay de qualité et une difficulté hardcore qui en refroidira plus d’un. Il n’est pas un « must have », mais il dispose de qualités qui répondront à un certains public de par un sujet tout même bien maitrisé. Mais sa grande difficulté, son aspect graphique et son gameplay un peu poussif font qu’il ne plaira pas à tout le monde.
Un bon jeu qui a énormément de caractère et qui demande qu’on le teste avant de savoir si on adhère à sa philosophie très personnelle.