Jouer à God of War, c'est rudement jouissif. Pourtant, les chauves gonflés aux hormones, c'est pas trop mon truc, mais le jeu a un côté sadique et violent qui le rend vraiment très agréable à jouer. Seulement, j'ai fait l'erreur d'y jouer en 2013, et après le troisième épisode. Parce que tout ce qui fait la force de ce troisième opus, je ne l'ai pas trouvé dans l'épisode initial.
Déjà, il y a un gros problème de genre dans God of War. Beat Them All ? Oui, mais pas que, je dirais même que cet aspect ne représente que 50% du jeu. Le reste, ce sont des phases de résolution d'énigmes, voire de plate-forme. Sauf que le jeu n'a pas la précision d'un Mario, et que la lourdeur de son gameplay rend les phases d'énigmes extrêmement pénibles. Concernant la partie BTA, eh bien c'est loin d'être mauvais, même si c'est peu technique et un peu mou, ça reste assez jouissif et ça permet de chouettes combats.
Maintenant, un autre gros problème du jeu, directement lié à tout cela : le rythme. Dans la première partie, à Athènes, tout s’enchaîne assez bien, c'est fluide, on avance, on combat pas mal de trucs différents et c'est clairement réussi. Ensuite, on part à la recherche de la boite de Pandore, et les énigmes prennent une place un peu trop importante, et le jeu devient bien plus lent. Et moins épique, puisqu'on n'a plus vraiment l'impression de progresser, mais surtout d'avancer un dédale incohérent censé tester les compétences de Kratos. Le tout en tuant encore et encore les mêmes ennemis, le jeu ayant beaucoup de mal à renouveler son bestiaire sur la fin. Et au final, le pire c'est quand les phases d'énigmes sont mélangées à celles de combat, comme ces phases "mythiques" dans lesquelles il faut pousser un bloc tout en combattant. Saoulant vraiment.
Surtout que le jeu est spécialiste du respawn massif d'ennemis, à tel point que j'ai souvent cru qu'il y avait un respawn infini. Et je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de balancer à la tronche du joueur 10 vagues du même ennemi, à part augmenter la durée de vie de manière assez artificielle. Du coup, les tentatives pour varier le gameplay tombent un peu à l'eau, et la fin est extrêmement poussive.
On ajoute à cela un scénario caricatural et simpliste (et qui fait un peu n'importe quoi avec la mythologie grecque) et une DA assez peu inspirée (vu l'univers du jeu, il y avait moyen de faire mieux que des grottes moches ou des bâtisses en ruine les 3/4 du temps), et on obtient un jeu qui est loin d'être daubesque, mais qui me fut franchement pénible. Et ce malgré quelques rares moments d'epicness pure (l'achèvement du premier boss, la vision lointaine de Arès dévastant Athènes, le combat final). Je conçois tout à fait qu'en 2005, ça avait de la gueule, et que ça devait être plutôt original comme optique pour un BTA, mais aujourd'hui le jeu est devenu franchement ennuyeux et répétitif. Dommage vraiment.