Golden Sun
7.8
Golden Sun

Jeu de Camelot et Nintendo (2001Game Boy Advance)

Golden Sun est ma madeleine de Proust.


J'ai découvert ce jeu à l'âge de 11 ans, à une période ou le Jeu de rôle japonais a fini de connaître ses lettres de noblesse. En France, le genre ne prend pas auprès du grand public et c'est surtout à travers Pokemon qui avait les faveurs de tous les cool kids de la récré possesseurs de GameBoy que le genre subsiste.


Les versions Jaune et Or sont celles sur lesquelles j'ai passé le plus d'heures à collectionner les badges et capturer les monstres de poche. Si la formule est connu de tous aujourd'hui, c'est parce qu'elle était déjà diablement efficace à l'époque. J'étais littéralement happé par le jeu, j'adorais la liberté d'action proposée dans la progression, entre combats de dresseurs, collectionnite aiguë et organisation de son équipe en fonction des forces et faiblesses élémentaires.

Les jours de vacances, se lever-manger-bouger-dormir se faisait au rythme d'une Game Boy toujours allumée (foutu piles AAA). Il faut dire qu'entre les jeux, les produits dérivés et la série animée, l'engouement était total, à tel point que les échanges par Cable Link ou un gros Ronflex qui nous barre la route étaient des raisons toutes trouvés pour se faire des copains.

Pourquoi je parle de Pokemon sur une critique de Golden Sun ? Nous y reviendrons.


Quelques années plus tard, mes camarades heureux propriétaires de la première et seconde Playstation, me faisaient découvrir la série des Final Fantasy à travers les neuvième et dixième épisodes de la série. Quelle claque !

L'aventure épique avec un grand A, un univers magique raconté par des dialogues ou se mêlent bravoure et innocence, des cinématiques et des musiques à couper le souffle illustrant magistralement des histoires pleines d'émotions et de ramifications. De celles qu'ont s'imaginaient durant des heures de joute et de péripéties en plein air, vêtus de capes et d'épées, luttant contre le mal et ses abominations dans un univers médiéval fantasmé.

Enfin une toile de fond digitale remplie de personnages attachants auxquels on pouvait s'identifier grâce à une mise en scène qui cherchait toujours plus à se rapprocher davantage des standards cinématographiques.

De mes yeux d'enfant, un véritable choc.


Mais ces jeux la n'étaient pas les miens.

Et je désirais plus que tout vivre le reste de mon parcours initiatique du jeu vidéo en trouvant aussi ma pépite, LE jeu qui serait mon chef d'oeuvre intemporel.

Si vous aussi vous avez débuté le jeu vidéo enfant dans les années 90, il y a de grandes chances pour que votre jeu préféré soit la synthèse de ce parcours vidéoludique initiatique.

Ce jeu la pour moi, c'est Golden Sun.


Ces jeux, devrais-je dire, puisque sa suite aura été au moins aussi marquante que l’épisode original. C'est en parcourant les Nintendo Magazine de l'époque, avec son style graphique et sa jaquette flamboyante au chara-design impeccable, que Golden Sun m'a immédiatement intrigué. Après tout, Nintendo fort de ses licences historiques, n'avait plus sorti de JRPG traditionnel sur ses consoles depuis quelques années et c'était l'occasion de voir ce que la GameBoy Advance avait dans le ventre.


On y incarne Vlad, un jeune villageois du village mystique de Val. Le jeu débute en compagnie de ses amis d'enfance, Garett et Lina, alors qu'une grosse tempête s'abat sur le village, emportant des membres de leurs familles.

De retour 3 ans plus tard, ce souvenir est ravivé par la présence de deux étranges personnages au village, déjà présent le jour de la tempête. Desireux d'en savoir plus, votre équipe à rendez vous avec Thélos le sage spécialiste de l'Alchimie au pied du Mont Alpha. Grâce à leurs psynergies élémentaires, la magie des mystiques, ils finissent par accéder au sous-sol ou ils font la découverte les mystérieuses Pierres élémentaires, une pour l'eau, le feu, la terre et l'air dont le pouvoir est tel que celui qui les possède pourrait briser le sceau de l'Alchimie et conquérir le monde...


Vous l'aurez compris, le début d'aventure bien qu’intriguant de nos jeunes mystiques n'a rien de très original pour quiconque ayant lancé un JRPG dans sa vie. Mais la Gameboy Advance étant relativement peu puissante, le tour de force de Camelot Software, déjà connu au Japon pour la série des Shining Force, est d'être aller au delà des contraintes techniques de l'époque pour donner au titre une véritable atmosphère, autant légère par son monde et ses personnages que stimulante par ses enjeux.


Le premier élément marquant se trouve dans la qualité des compositions musicales qui nous accompagnent. Dès l'écran d'accueil et malgré un hardware audio moyen même pour l'époque (sans doute à cause de la rétrocompatibilité GameBoy), Motoi Sakuraba (Shining Force, Tales of, Star Ocean, Valkyrie Profile, Dark Souls) se transcende et livre une de ses meilleurs partitions avec des compositions variés, rythmés et mélodieuses, donnant une vraie identité à cet univers et aux environnements parcourus par le joueur (The Elemental Stars, Venus Lighthouse, Kolima's Forest https://www.youtube.com/watch?v=uhL0QCFX78E&list=PLIXJUtngJGpRgby0C8BQye0t2N4ziylb7).


Côté technique le jeu se révèle visuellement soigné. Les maisons et des villages fourmillent de couleurs et de détails miniatures. Les animations en combat sont impressionnantes, misent en valeur par la disposition de notre équipe de dos en biais permettant une meilleure lisibilité des actions sur le petit écran de la console. La ou graphiquement Camelot à fait très fort c'est sur l'utilisation d'invocations dantesques qui déclenchent une petite scènette poussant la GBA dans ses retranchements (ça rame parfois) avec quelques effets visuels unique pour ce hardware. Fort de son expérience dans le domaine, Camelot a appris des meilleurs, rivalisant au niveau artistique avec des maîtres du genre du JRPG 2D comme Squaresoft.


Une fois sur la WorldMap ou se feront vos déplacements en dehors des villages, vous ferez la connaissance de Silex, votre premier Djinn. Ces petits esprits magiques représentants chacuns un élément vous accorderons certains pouvoirs en fonction de la façon dont vous les attribuez aux membres de votre équipe. Ils seront avant tout une aide précieuse en combat vous permettant d'attaquer directement un ennemi et déterminant ensuite les invocations que vous pourrez faire pour vous prêter main forte. Mais ce n'est pas tout, il faudra en trouver un maximum afin de réaliser des combinaisons variés impactant vos psynergies. Ce ne sera pas facile car certains sont très bien cachés et il faudra redoubler de patience pour les obtenir tous.


La psynergie d'ailleurs, parlons-en. Il s'agit de la magie dans le monde de Weyard, le monde du jeu. Elle sera utile pour faire des dégâts à vos adversaire mais pourra servir aussi en dehors des combats pour interagir avec votre environnement. Vous les obtiendrez en montant de niveaux et en récupérant certains objets clés. Couplé au pouvoir des djinns, ces compétences magiques sont le véritable point fort du jeu. À l'image des Zelda 2D, elles contribuent à faire évoluer le gameplay et à impacter durablement la progression du joueur dans son aventure.


Enfin le dernier point fort du titre ce sont ses personnages et son monde directement inspiré de la topographie et de la géographie du notre. Tout au long de l'aventure, l'humour côtoie le tragique et des PNJ hauts en couleurs donnent du relief à cet l'univers lors de chaque nouvelle rencontre. Pendant les dialogues entre les personnages, les bulles et la typographie participent à donner un ton léger à l'aventure. Dans le même esprit, la proposition de répondre à des questions fermées facilite l'intégration du joueur dans l'aventure, même si vos réponses n'auront pas d'influence sur son déroulement.

Un choix qui peut s'avérer lassant sur la fin, d'autant que le jeu est assez bavard. D'autres éléments sont plus contestables, comme une progression parfois maladroite car chiche en indices donnés pour permettre la poursuite de notre aventure. Un problème qui était beaucoup plus contraignant à l'époque qu’aujourd’hui grâce à la magie d'Internet, largement compensé par un level-design intelligent proposant des énigmes grisantes basées sur les déplacements et la psynergie. En somme rien qui ne gâchera l'expérience vécue d'un point de vue personnel.


Je me souviens d'avoir parcouru le jeu comme on parcours un livre dont on sait à l'avance que le souvenir restera vivace une fois la dernier page refermée. L'attente du second épisode deux ans plus tard s'est avéré très longue, mais fut une jubilation énorme à la hauteur de la découverte du premier.


Après de longs mois d'hésitation ou le temps m'a fait défaut, ou la peur de voir la rigidité du média l'emporter sur la saveur du souvenir, et que le poids des années soit un fardeau bien trop lourd comparé à la nostalgie de l'enfance. J'ai relancer Golden Sun. Plus de 20 ans plus tard, le charme du jeu reste intact. Son aura est celle d'une petite oeuvre immensément belle et singulière. Sa bande son est l'une des plus marquantes qu'il m'ait été donné d'écouter tous jeux confondus. Issue d'un son stereo 8 bits d'une GameBoy.

Avec sa ressortie récente sur la console virtuelle de la Switch, l'alchimie de Golden Sun brille toujours de mille feux.

JulienBlsqz
10
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le 26 févr. 2024

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