Gran Turismo 7 prologue?

Il aura su se faire attendre le nouveau Gran Turismo! Après quatre années d'attente, la nouvelle simulation de course automobile de Polyphony Digital est-elle à la hauteur du prestige de la saga? En tout cas elle le devra sous peine de se faire rapidement sanctionner tant que la concurrence est devenue rude depuis quelques années.

Il va y avoir du sport.

Après une belle et longue cinématique très classe dans le pur style Gran Turismo, arrive le menu principal sobre, lisible et pratique. D'ici vous pourrez acheter des voitures ou des accessoires, participer à des courses en ligne ou s’entraîner dans divers épreuves spécifiques dans le menu Campagne. Avant toute chose, il faut savoir que Gran Turismo Sport n'est pas un 7ème opus, mais une sorte de spin off de la franchise. Ici, il est question uniquement de compétitions en ligne. Le mode Campagne se résume à un énorme entraînement. Divisé en trois parties que sont les fameux permis, les épreuves spéciales (en général des courses classiques avec un objectif à accomplir) et l’entraînement en contre la montre sur chaque circuit en apprenant par cœur les trajectoires idéales. En plus d'obtenir de nouveaux bolides en décrochant l'or dans toutes ces épreuves, vous serez fin prêts à passer à concourir en ligne qui est le gros point fort du jeu.

Le online de Gran Turismo Sport se divise en deux catégories distinctes: les modes Salon et Sport. Le premier comme son nom l'indique, permet de rejoindre ou de créer son propre salon avant de démarrer une course en ligne contre 24 participants. Créer sa course est facile et complet. On retrouve toutes les possibilités offertes dans Gran Turismo 6. Le mode Sport reprend le concept des épreuves hebdomadaires des GT sur PS3, mais cette fois de façon quotidienne. Il suffit de s'inscrire sur une course, de passer les qualifications et de concourir contre des joueurs du monde entier qui ont le même profil que nous. A savoir le grade de pilote ( de débutant à expert) mais aussi de fair-play. Des points de fair-play se gagnent et se perdent en fonction de la façon de conduire. Ce système permet d'éviter de jouer dans des salons où l'on se retrouve avec des chauffards juste en regardant le niveau de fair-play. Surtout que durant les courses, les joueurs loupant un freinage ou faisant une embardée deviennent transparents afin d'éviter de subir la mauvaise conduite d'un imprudent. Un système qui fonctionne très bien. Sans compter que ceux qui coupent un virage ou sortent des stands trop vite par exemple en ne respectant pas la ligne blanche se verront écoper d'une pénalité de temps. Il sera demandé au joueur de ralentir pour annuler cette pénalité auquel cas elle sera répercutée sur le temps final de la course pouvant faire perdre des places. Jouer en ligne n'a jamais été aussi jouissif dans une simulation avec des joueurs que l'on ne connaît pas. De plus le réseau est stable et aucun lag n'est à détecter. Même si l'on gagne toujours de l'argent, tout l'aspect «RPG» de Gran Turismo a disparu. Il n'est plus question ici que d'acheter des voitures qui coûtent très chers vu que ce sont que des bolides de compétitions ainsi que des accessoires. Fini le temps où l'on pouvait transformer une vieille Clio en monstre mécanique en achetant différentes pièces. Alors oui il est toujours possible de configurer les réglages de sa voitures mais c'est tout. Gran Turismo Sport peut se jouer également à deux que ça soit sur écran splitté ou en VR.

La franchise en marche arrière?

Gran Turismo Sport reste une simulation pointue pour peu que l'on désactive toutes les assistances au pilotage. La physique des véhicules est exemplaire et a gagné en réalisme. La sensation de vitesse est au rendez vous et la vue cockpit est très agréable à jouer même à la manette. Les paramètres sont nombreux pour offrir à tous types de joueurs de prendre du plaisir immédiatement. En ce qui concerne la réalisation, il faut avouer que ce n'est pas terrible pour un jeu sortant en 2017. On a plus l'impression d'un titre de lancement de console. Graphiquement les différents bolides sont bien modélisés, mais les décors en 2D renvoient 10 ans en arrière! Surtout après le passage d'un certain Driveclub... Les bruitages des véhicules ont gagné en réalisme c'est indéniable. Mais le son est encore trop aigu et en vue intérieure la différence entre un son clair et étouffé ne se fait pas assez ressentir. Encore une fois le dernier jeu de feu Evolution est encore une référence dans le domaine tout comme lorsqu’il s'agit de l'IA. L'intelligence artificielle de Gran Tursimo Sport reste très classique et ne cherche rarement la confrontation et le dépassement.

Et puis après 4 ans de développement, proposer 160 véhicules seulement dont la moitié sont des doublons, une dizaine de circuits à peine si l'on exclut les versions miroirs, l'absence de conditions climatiques et de cycle jour/nuit en temps réel pourtant bien présent sur GT6. C'est limite scandaleux! Même les musiques sont pour la plupart des copier/coller du dernier épisode. Ça sent le développement chaotique ou de fainéants. A croire que Sony n'a pas fermé le bon studio...
Pour couronner le tout, les temps de chargement sont assez longs, il y a la présence de léger clipping et d'aliasing et il est obligatoire d'être connecté en ligne pour pouvoir jouer ne serait qu'au mode solo ou d'aller dans son menu!

Les PLUS:

• Un online complet.


• Le système de pénalités.


• La jouabilité au top.


• Parfaitement fluide.

Les MOINS:

• Contenu pauvre.


• Réalisation vieillotte.


• Obligation d'être connecté en permanence.


• Absence de conditions météorologiques


• Absence de cycle jour/nuit.

Si Gran Turismo était un prologue à un futur Gran Turismo 7 alors il y aurait de quoi se réjouir avec son online complet et surtout non frustrant avec son système de pénalités ainsi que sa jouabilité toujours aussi pointue et accessible selon les choix de configurations. Cependant après tout ce temps de développement, la sortie de Driveclub en 2014 (avec un budget moindre et une équipe de développement moins nombreuse) et la concurrence rude sur le marché de la simulation automobile, on se demande ce qui s'est passé chez Polyphony Digital pour nous livrer un bon jeu plein de promesse certes mais aussi d'être d'un autre âge en terme de réalisation et de contenu.