Retour aux sources avec vaseline
Beaucoup d’entre vous connaissent Grand Theft Auto depuis son fulgurant retour sur la Playstation 2, le 3ème épisode sonna un nouveau tournant et un nouveau chapitre pour la saga. Mais avant le 3ème opus il y eut le précurseur, celui qui donna ses lettres de noblesses à la saga, il s’agit du tout premier GTA sorti en 1998 sur la merveilleuse Playstation. Comme Doom en son temps les jeux similaires furent nommé GTA-Like, atypique et sulfureux, ce jeu l’est assurément prenant le parti pris d’incarner un anti-héros et d’oublier les standards de l’époque. Ce jeu posa les fondations que l’on retrouve dans tous les GTA, et du 3 de 2001 au 4 de 2008, rien ne change vraiment au final. Appréciez ce petit retour aux sources et laissez le rétro s’emparer de vous avant la sortie du dernier né Grand Theft Auto 5.
Jeu par excellence antimorale, vous qui rêvez enfin de destruction de carnage comme dans Carmageddon (les courses en moins) ce jeu est fait pour vous! Fini les héros archétypaux à mort, les soldats de l’apocalypse. Ici vous incarnez un malfrat, le crime, le sexe sont maîtres mots. Avec la sortie de GTA un genre nouveau de jeux émergea où tout est permis, libre à vous de faire du mal aux innocents piétons, de voler des voitures, de voir des prostituées faire des actions que vous ne voyez pas dans les autres jeux, bref à vous de faire le bordel le plus total. Pour commencer vous devrez choisir votre perso parmi 4 disponibles, mais je vous rassure, ça change rien à la donne que vous choisissiez un black ou un blanc c’est pareil à l’écran et il n’y a pas de stats pour dire qui vaut mieux que l’autre… Vous êtes donc téléporté sans demi mesure à Liberty City et comme seule interface pour avoir des missions c’est votre beeper qui vous servira de lien avec votre employeur et une simple flèche pour vous indiquer l’itinéraire et c’est tout, minimaliste au plus simple, pas de carte, rien que les indications du beeper et la flèche à suivre, point barre! Autant vous dire que vous allez galérer à trouver vos objectifs et évidemment, une fois votre mission terminée, vous devez aller rendre compte à votre patron mais vous avez que une minuscule minute pour vous rendre à la cabine de téléphone, si vous décoincez pas en deux deux, c’est mission échouée et un message d’insultes! C’est une grosse surprise quand on s’y attend pas et surtout quand votre beeper vous dis qu’il vous reste 18 secondes pour vous y rendre…
Ah ben chez Take 2 la communication c’est leur dada c’est sûr! Ce jeu à l’art de vous dire en somme débrouille toi pour trouver les commandes, les missions alors que la plupart des jeux de cette époque ou même avant ont tous eu des tutos pour comprendre les bases du jeu ; là c’est rien du tout. Après la sélection de votre personnage on vous propulse et vous suivez la flèche, pas terrible comme approche. Les missions ne sont pas très dures et vous progresserez rapidement à condition d’aller vite fait à cette fameuse cabine, même quand vous perdez, une autre mission vous en est proposé, donc en gros vous bloquerez pas 200 ans sur la même mission. D’autres contrats vous seront proposés via le beeper à exécuter plus tard et ainsi vous rendre aux autres villes. Ce jeu, grâce à sa durée de vie conséquente, vous fera passer des heures de fun et de fusillades à gogo.
Bien qu’il soit le créateur de la référence GTA-like et papa d’une longue lignée d’enfants il n’est pas exempt de tout reproche. Je sais que je vais me faire insulter par une communauté pro-GTA, je vous rassure, j’aime cette saga et j’attends avec impatience le 5ème opus mais mon rôle est de rester objectif avant tout et de vous donner un aperçu de cet opus. Alors j’ai pu lire sur la toile de nombreuses critiques positives concernant les graphismes…Je suis au regret de vous dire que déjà le jeu à très mal vieilli et que pour l’époque c’est déjà moyen ; 2 ans auparavant sortait Tomb Raider de bien meilleure facture (übernote : là, mec, tu vas, trop loin! trop loin… Mort à TR!!) et à la même époque sortait Resident Evil 2 c’est pas le même registre certes mais y’ a pas photo sur la qualité. Déjà cette vue du dessus est vraiment dégueulasse car on situe mal l’action, on voit rien du tout et pour couronner le tout des fois y’aura des câbles en haut de l’écran pour vous faire chier, mais bon, c’est qu’un détail. Votre perso est en 2D ainsi que les voitures seuls les bâtiments sont en 3D (de la 3D Roumaine) en revenant sur le perso mal modélisé son animation fait pleurer, pour le diriger c’est la galère : au lieu de le diriger simplement avec le joystick ou la croix directionnelle vous devez au préalable choisir votre direction et appuyer sur la croix pour courir, vachement intuitif….
La ville de Liberty City quant à elle regorge de piétons à écraser pas très intelligents et couards, quand vous leur mettez un punch ils s’en pressent de courir et rare sont ceux qui vous rendent la pareille. Quant aux armes, vous les verrez en icône parce que vous avez beau les avoir en main tout ce que vous verrez c’est votre perso tirant des billes blanches tel un Ryu faisant son Hadoken.
La bande son quasi inexistante propose euh……Un roulement de tambour de temps à autres, quand vous vous baladez en ville, en guise de zic, les passants qui vous insultent quand vous les bousculez, les dialogues sont inexistants et le faible bruit de moteur des Majorettes constitueront la bande son. Bah allez, je suis mauvaise langue, les musiques dans les voitures qui sont la marque de fabrique sont déjà là pour agrémenter vos parcours en voiture ou en moto (Hé ouai y’a les motos dans GTA on s’est fait carotte dans le 3), sans compter que si vous appuyez sur R2 votre personnage devient un mélomane, j’en dis pas plus, testez pour voir. La maniabilité comme vous savez est exécrable mais elle change une fois en voiture : c’est dix fois plus intuitif qu’être à patte surtout quand y a du peuple à buter, pas pratique de cibler tout ce monde. Bon c’est pas un mauvais jeu en soi mais ces détails gâchent le plaisir du jeu. Vous aurez aussi le plaisir de visiter les grandes villes de Liberty City, Vice City et San Andreas et de vaquer à vos occupations, le sentiment de liberté est là malgré les limites techniques de la console, vous pourrez profiter de la ville. L’humour noir de la saga ainsi que son esprit est bien là : à coup sûr, un petit refresh avant la sortie du 5ème opus n’est pas négligeable.
On peut reprocher des tas de choses à cet opus, mais il a eu le mérite de lancer une série devenu légendaire et aussi un genre à part entière. Ce jeu ravira les puristes du genre et les nostalgiques. Quant à ceux qui ont découvert la saga via le 3 je pense que ce retour aux sources ne plaira pas à tout le monde mais je conseil vivement d’y jouer pour se faire une idée ; même s’il a mal vieilli, il reste une légende de la PS1. Je ne conseille pas à ceux qui ne sont pas fans de GTA-like.
-Critique par Yannou