Chef-d'oeuvre absolu

Il est des œuvres que l'on oublie aussitôt parcourues et d'autres dont on conserve une foule de souvenirs précis même après dix ans. GTA IV est assurément de la deuxième catégorie, je ne l'avais pas touché depuis juillet 2009 et pourtant presque tout était encore là, dans ma tête.

On a d'abord affaire à une révolution au sein de la saga GTA. D'une part au niveau du ton et du scénario, avec ce jeu Rockstar sont partis vers une direction plus réaliste tranchant radicalement avec les précédents épisodes. De l'autre avec des modifications en profondeur de gameplay. Désormais, le héros du jeu peu utiliser un mur comme couverture lors d'une fusillade, prendre un taxi (fonctionnalité ô combien manquante dans les précédents GTA) et utiliser son téléphone portable à sa guise, pour appeler ses amis ou encore le 911. Il peut même aller sur Internet, consulter des mails, des journaux d'informations ou encore une sorte de Tinder rempli d'annonces délicieuses à lire.

Ce choix du réalisme est cohérent avec deux qualités du jeu : La conduite et la physique. C'est simple, ces deux caractéristiques étaient d'une excellence impressionnante dans GTA IV, notamment grâce au moteur physique Euphoria. Les chutes de Niko se faisant renverser par une voiture, la retranscription du poids des voitures, tout cela était tellement en avance sur son temps que GTA V était étrangement moins performant dans ces deux domaines.

La plus grande force du jeu réside dans son écriture. Le développement du passé de Niko et son ascension sociale, les dialogues du jeu, les cinématiques, les rebondissements, sont dignes d'une série bien écrite. C'est simple je me souvenais encore de certains dialogues ingame tellement ils m'avaient marqué. Niko est l'un des meilleurs protagonistes de l'histoire du média et des personnages comme Roman, Dimitri, Little Jacob, Brucie, etc... sont inoubliables.

On apprécie d'autant plus la possibilité de pouvoir faire des virées avec certains d'entre-eux pour avoir une dose supplémentaires de dialogues en plus de parties de billard, bowling ou alors des spectacles de cabarets hilarants (tout joueur de GTA IV se souvient des tours de magie foireux de Kleinman par exemple).

Rares sont les jeux dans lesquels l'ambiance et l'immersion ont été autant travaillées, souvent grâce à des petits détails paraissant de prime abord futiles et pourtant parties intégrantes du jeu. Je pense notamment à la fille du cybercafé et à l'employé de Roman (je ne vais pas spoiler, mais encore une fois quiconque ayant fait le jeu verra immédiatement à quoi je fais allusion).

Enfin, les missions sont très souvent bien pensées et ont en plus le mérite d'accorder pour la dernière fois dans un Rockstar de la liberté. Vous aurez par exemple à décrocher un RDV avec un homosexuel pour le flinguer au restaurant ou encore appeler un gars pour l'identifier au milieu d'une foule avant de la buter. Il n'y a pas que de simples fusillades/poursuites (même si je trouve ces dernières excellents grâce à la conduite du jeu).

Rajoutons une radio de qualité, des choix cornéliens (Blood Brothers, That Special Someone et enfin le Deal ou la Vengeance, et pour la première fois les quêtes annexes sauvages (elles sont peut-être encore mieux écrites dans GTA IV que RDR) et l'on détient le meilleur Rockstar.