La plus belle, c'est Kat.
Une aventure bien surprenante que fut ce Gravity Rush malgré le tas d'infos que j'ai pu lire. Ca n'a pas toujours été facile mais il est vrai qu'il fait incontestablement partie des grands hits de la PS Vita à recommander sans hésitation. Mais la grâce de ce petit soft vient à mon sens, non pas de son concept, de son univers enchanteur ou encore de sa performance technique mais bien de son héroïne, Kat.
Charismatique, attachante, drôle, belle, forte, ne gardant jamais la langue dans sa poche. Avec une cool attitude et une sensibilité qui dégage fortement a chaque situation. A n'en point douter Kat a absolument tous les atouts pour devenir un personnage emblématique de la firme Sony, à l'instar de Nathan Drake, Sackboy, Solid Snake ou encore Spyro, Lara Croft et Crash Bandicoot à l'époque de la première Playstation et pourquoi pas si tout se passe bien dans le monde du jeu vidéo tout court.
Le coup de coeur pour ce personnage s'effectue instantanément dès l'aventure commencée. Seulement pour ma part, je dois dire qu'au moins pendant toute la première partie de l'aventure, j'ai dû m'accrocher fortement a elle pour aller plus loin car j'ai trouvé une bonne partie des missions très insipides.
Bien sûr, je pardonne les toutes premières missions car il faut bien un petit temps d'adaptation au gameplay. Savoir flotter, se battre, avec l'apparition de petits objectifs servant de prétexte à explorer la ville de fond en comble mais au bout d'un moment je me suis vraiment demandé quand est-ce que l'aventure allait aussi prendre son envol?
Car, je n'arrivais pas vraiment a m'immerger pleinement dans l'aventure au début, tout était que succession d'objectifs a remplir et quelques défis pour ensuite avoir ce désir de couper le jeu au bout d'une demi-heure, et de reprendre plus tard, toujours le coeur plein d'espoir.
Tout ça a vraiment commencé a m'inquiéter au bout de la cinquième ou sixième session. C'est pas chiant, mais au bout d'un moment dans un jeu on a envie que ça avance tout seul, que ça décolle, qu'on garde le nez dans sa console et qu'on ne sente plus le temps passer. Pas juste faire des objectifs pour montrer une énième fois que c'est trop cool de flotter dans les airs, pour voir que le jeu est super joli. J'ai saisi le topo. Maintenant, où est la grande aventure? La confirmation du mythe? La vraie?
Du coup, je me mettais a craindre qu'au bout de cette expérience, j'allais finir par placer le jeu dans la catégorie des jeux qui n'ont pas su aller au-delà de leur concept et de leur aboutissement technique irréprochable.
Je commençais a être de plus en plus convaincu de cette malheureuse conclusion.
Parce qu'en gros Gravity Rush, c'est un peu le jeu qui te fait le sans-faute du début à la fin mais t'as quand même un petit truc à redire. Une impression bizarre.
Te faisant croire pendant quelques temps que t'es un peu blasé.
Oui, car le jeu possède des graphismes extraordinaires pour une console portable, une direction artistique très inspirée, plus que réussie, une très bonne bande son, des personnages charismatiques, des dialogues bien écrits, directs et allant droit au but.
Même la façon de gérer le tactile lors des apparitions de cinématiques BD est parfaite, j'ai suivi le truc avec un certain plaisir, j'ai été impressionné par la maîtrise des développeurs étant donné qu'il s'agit d'un des premiers gros jeux de la console.
C'est clair et net. J'avais même l'impression quelques fois, dû à l'architecture des villes et certains morceaux de l'OST de retomber sur un travail de Yasumi Matsuno (Final Fantasy XII, Tactics Ogre, Vagrant Story) alors que ce dernier n'est absolument pas présent dans ce projet. Mais étant un grand fan de ces oeuvres là, il est évident que le jeu marquait déjà de nombreux points. Et ça c'est excellent !
Le charme visuel et sonore a pris tout le long, mais il manquait cette petite parcelle d'implication dans l'histoire qui puisse le ranger en tant qu'oeuvre à part entière... Et c'est ce que j'ai finalement trouvé une fois atteint la deuxième partie du jeu.
Prenant place dans un tout autre endroit, cassant avec délicatesse la progression assez binaire dans laquelle j'évoluais sans réel enthousiasme. D'un coup les mystères s'agrandissent, les révélations (livrées au compte gouttes) sont satisfaisantes et amènent au désir d'aller plus loin afin de tout découvrir. L'histoire s'accélère et je peux enfin plonger dedans au point de ne plus lâcher la console durant des heures.
C'est à ce moment-là qu'est enfin arrivé le fameux grand hit de la PS Vita dont on en parle si bien que ce soit chez la presse, chez les joueurs y compris ceux de Sens Critique. Si le bestiaire des ennemis peine a changer et que le mécanisme reste bien le même, (frapper et cogner les petites ampoules rouges de leur organisme) la trame et les situations deviennent plus épiques que d'habitude, la mise en place des personnages a été assez longue pour qu'on attende plus rien de particulier venant d'eux et on savoure le truc sans problème. Et pourtant tout n'est pas révélé, il est largement possible d'exploiter le filon pour amener a des suites afin d'éclaircir certaines choses, découvrir de nouveaux univers mais également une belle occasion pour les développeurs de corriger quelques tares au niveau de la caméra, de la précision des coups (parfois rageant surtout quand on se bat dans les airs) et des longs chargements.
En imaginant le résultat, je vois un jeu assez similaire à ce que pouvait apporter le second Kingdom Hearts en exploitant bien son concept et corrigeant les tares du premier.
J'étais parti pour un 7 au tout début, puis un 6. Mais la deuxième partie relève tellement bien le niveau et tout s'assemble de façon cohérente que je trouve qu'il mérite un 8/10 sans hésiter. Ca a l'air un peu gentil comme ça mais mieux vaut tard que jamais. La mise en place avec le recul, était nécéssaire. Et puis ça reste un jeu a faire, que je recommande, avant tout parce qu'il a sa propre personnalité, son style et son univers.
Un jeu assez susceptible de marquer les esprits, malgré quelques défauts à corriger.
Le genre de jeu dont on reparlera plus tard avec beaucoup d'entrain. Plus en tant que "bon jeu de line-up Vita" (ou presque) mais comme le début d'une excellente saga et la découverte d'une nouvelle héroïne qui a bien mérité sa place chez les plus grands.
C'est toujours beau la naissance d'une nouvelle IP de bonne qualité.