On retrouve effectivement beaucoup de choses qui caractérisaient le premier :
- Le même humour second degré / méta plutôt lourdingue, mais qui me plaît bien, n’étant pas moi-même un type des plus fins. L’histoire est volontairement stupide, et est seulement portée par un mini sketch comique de temps en temps, mais ça se laisse suivre quand même.
- Le même gameplay de beat’em all à combo (avec des coups spéciaux) que dans le 1, à deux ou trois ajouts près.
Et il faut qu’on parle de ces ajouts, parce qu’ils viennent quasiment tous augmenter le côté frustrant d’un jeu qui n’en avait pas besoin : entre des projectiles beaucoup plus rapides et des ennemis plus difficiles à atteindre, on se retrouve souvent avec des configurations qui viennent purement et simplement briser le flow. A force de mélanger des ennemis nécessitants tel ou tel coup (et du coup invulnérables à tous les autres), avec d’autres qui sont cachés dans une dimension parallèle, plus des gros, des petits, des lents, des rapides, ça finit parfois en bouillie indéchiffrable.
En plus les développeurs ont clairement pris le parti de monter la difficulté par rapport au premier opus, partant du principe qu’il serait dommage de ne pas proposer d’entrée de jeu une difficulté lorgnant vers ce que nous proposait la fin du premier opus. Du coup, même en difficulté normal, j’ai eu parfois l’impression de jouer au premier en mode difficile (une expérience frustrante et éreintante, qui m’avait fortement déplu).
Le seul ajout que j’ai aimé, c’est l’ajout de compétences de combat lorsqu’on est transformé en poulet : non seulement c’est très drôle, mais en plus c’est très plaisant à jouer.
Mais là où les développeurs n’ont vraiment pas été malin, c’est qu’ils ont repris la même structure que dans le premier, avec des salles bonus beaucoup plus difficiles que l’aventure de base, mais en liant cette fois-ci l’obtention de la bonne fin du jeu à la complétion desdites salles. Et quand je dis beaucoup plus difficiles, je ne plaisante pas : du pur die-and-retry, digne des passages bien énervés de Celeste / Super Meat Boy, qui vous verront réessayer le même passage en boucle pendant plusieurs dizaines de minutes avant que la mémoire musculaire vous permette de passer.
Même moi qui aime bien le die-and-retry, j’ai trouvé que tous ces passages n’étaient pas tous réussis, et surtout que le gameplay n’était pas assez précis pour de tels challenges exigeant la perfection au pixel près. Mais, voulant la bonne fin et le fameux 100%, je me suis fait souffrance, même lorsque le fun n’était plus vraiment là.
Bref Guacamelee 2, tout comme son aîné, est l’illustration parfaite de la Loi des rendements décroissants : plus on creuse les à-côtés, moins le jeu renvoie de fun en échange du temps et des efforts investis.
13/20
PS : Il y a un paywall assez inélégant dans le jeu : il existe une zone, qui apparaît sur la carte comme n’importe quelle autre zone, dans laquelle vous êtes accueilli par un PNJ vous renvoyant vers la page Steam du DLC, nécessaire pour accéder à ladite zone. Le moins qu’on puisse dire c’est que je ne suis vraiment pas fan du procédé...