Si vous avez un jour la chance d'assister à un match au stade de l'Abbé-Deschamps, peut-être sentirez-vous cette odeur de lisier que le vent charrie depuis les cultures voisines.
C'est ça, l'AJ Auxerre, un petit club de province qui a loupé le wagon de la modernité. Qui s'escrimait avec panache, il y a encore six ans contre des géants, le Real Madrid, le Milan AC ; et qui a vu ses rêves s'envoler et la Ligue Pizza arriver.
Guy Roux était le Cœur et l'Âme de ce club. Guy Roux, qui tenait sa feuille dans l'Yonne Républicaine en ne demandant pour seul salaire qu'un abonnement pour son grand-père. Guy Roux, qui faisait le tour des bars de la ville et tonnait s'il y trouvait ses joueurs. Guy Roux, qui sortait ses billets de cinquante pour acheter un ticket de tombola.
Zola aurait trouvé la matière d'un roman dans l'histoire de ce club. Pittoresque, l'AJA l'est ; mais c'est d'un amour fou que nous l'aimons.