Half Life : Zero Dawn

Half Life 2 est un de mes jeux préférés (je l'ai déjà largement assez répété sur les listes de ce site) et je le connais littéralement au poil de cul; néanmoins, ce n'est pas forcément le cas de ces deux extensions que je n'avais pas relancé depuis longtemps.

Cet Episode One est resté conforme à mes souvenirs à savoir un condensé hyper efficace des éléments de son grand frère et probablement l'aventure Half Life la mieux rythmée, à défaut d'être forcément la plus mémorable; c'est probablement l'épisode que je continuerais de relancer dans les années à venir quand je voudrais brièvement m'immerger dans l'univers d'Half Life 2 sans forcément lui consacrer une dizaine d'heures, il est très clairement le volet de la saga le plus focalisé sur une action effrénée, comme s'il était à l'époque question d'en mettre plein la vue au joueur pour le faire adhérer à cette proposition épisodique, démarche sur laquelle Valve était quelque peu en avance sur son temps avant que cette mode passagère ne périclite aussi rapidement qu'elle s'était démocratisée au sein du médium interactif.

Et s'il y a bien un élément sur lequel cet Episode One semble avoir également devancé ces nombreux confrères, c'est dans la banalisation des jeux à compagnons qui, elle, ne s'est jamais démentie depuis; fini le périple en solitaire face à une tyrannie oppressante et quelques rares alliés d'infortune, Alyx nous accompagne ici du début à la fin de l'aventure et par son intermédiaire (et les portes qu'elle sera évidemment la seule à pouvoir déverrouiller), les développeurs de Valve contrôlent ainsi beaucoup plus minutieusement le rythme des péripéties proposées au joueur quitte à le restreindre quelque peu dans l'exploration qui lui sera accordée (un point sur lequel le deuxième épisode se voudra plus conciliant). Il est ainsi amusant, et parfois un peu navrant, de constater à quel point cet Episode One est déjà semblable aux AAA de ces dernières années avec la présence d'une alliée extrêmement efficace en combat sans qu'elle soit ignorée pour autant par ses adversaires et qu'elle attire bien efficacement le feu ennemi avec un tel Sac à PV qu'on en oublie qu'elle peut également trépasser sur le champ de bataille. Je ne vais pas pousser le vice à prétendre que c'est bien mieux que les Pubertreus, Ellie et autres Elizabeth devenus bien plus marquants depuis mais...Un petit peu quand même, on va pas se mentir. :p

Pour le reste, Episode One nous propose surtout une version alternative de l'affrontement final d'Half Life 2 où le conflit se poursuit dans les décombres de City 17 avec, comme originalité notable, une omniprésence des affrontements entre les différentes factions qui s'entredéchirent dans un chaos omniprésent alors que la Citadelle est au bord de l'effondrement. C'est encore une fois parfaitement bien rythmé et mis en scène, même s'il est uniquement question ici de jouer avec les éléments déjà existants d'Half Life 2 au lieu de développer davantage la mythologie autour de Gordon Freeman (le G-Man étant aux abonnés absents en ce sens). Valve expérimente clairement quelques pistes qui semblent suggérer déjà une appétence inavouée pour le multijoueur avec ces missions d'escorte accompagnés de soldats ou bien cette excellente séquence souterraine en compagnie d'Alyx alors que la lampe torche est notre seule source de lumière face aux zombies tapis dans le noir; Left 4 Dead n'était plus très loin après tout.

S'il me fallait malgré tout énoncer quelques écueils à l'égard de cet Episode One, j'ai toujours trouvé assez saugrenu de nous conférer à nouveau le Gravity Gun amélioré dès le début de l'aventure (même si le jeu va s'amuser à nous proposer un déroulement inverse à celui d'Half Life 2 avec l'obtention tardive du célèbre, et désormais assez inutile, pied de biche), arme surpuissante qui nous sera bien évidemment enlevée assez vite; enfin, même si l'affrontement avec le Strider est assez haletant, il constitue un combat final assez tristounet pour conclure avec un réel éclat cette constante fuite en avant pour échapper à l'étau du Cartel. Rien qui n'entache néanmoins la qualité toujours vivace de cette extension à mes yeux (que je continue de préférer à l'Episode Two malgré l'opinion générale) où je continue de m'émerveiller de l'ingéniosité de certaines séquences et de la qualité de certaines animations.

Mais il est certain qu'elle est désormais un peu entachée du silence radio autour de la saga pendant une quinzaine d'années entre la sortie de l'Orange Box et l'annonce inespérée d'Alyx en réalité virtuelle; Valve ne semblait finalement pas si confiant que cela dans le potentiel de son univers et sa capacité à se renouveler sur le long terme.

Il aurait sans doute mieux valu pour que la série qu'elle conserve son caractère événementiel au lieu d'emprunter la voie d'une commercialisation plus récurrente mais je ne jetterais pas la pierre à cet Episode One pour autant.

Même s'il faut avouer qu'on en sentirait presque un pincement au cœur pour ce pauvre Barney quand il nous quitte en disant ces quelques mots : "On se revoit quand on se revoit..."

On attend toujours. :p