Je n’avais pas encore eu l’occasion de vraiment voir ce que Hang-On, titre culte de Sega, et plus précisément de Yū Suzuki, avait vraiment dans le ventre. Il est vrai que l’on pouvait y jouer dans Shenmue sur Dreamcast, mais je trouvais la maniabilité horrible à l’époque. Et puis j’étais bien trop occupé à jouer aux fléchettes ou à la boxe en QTE dans la salle d’arcade, activités que je trouvais bien plus fun à l’époque ! Mais ce Hang-On, j’étais complétement passé à côté bordel. Je ne soupçonnais pas vraiment que je passais à côté d’un très grand titre...
Aujourd’hui, j’ai vieilli, mais je sais reconnaitre avec surement plus de recul qu'il y a quinze ans, un gameplay révolutionnaire pour l’époque. Tout d’abord, avant de lancer le jeu sur mon super émulateur Final Burn Shuffle, j’ai halluciné que mon modeste pad Thrustmaster Dual Analogic 4 soit reconnu avec autant de précision dans la maniabilité de la moto, parfaitement analogique. C’est simple, la moto répond à l’analogique exactement comme la borne d’arcade devait répondre à la véritable moto qui se trouvait devant-elle, et sur laquelle on pouvait se déhancher en 1985. Du coup, Hang-On ne m’a pas vraiment paru désuet grâce aux commandes directionnelles de la moto, et j’ai eu l’impression de jouer à un titre arcade relativement récent et surtout... diaboliquement précis ! Alors que ce titre a exactement mon âge, soit presque trente-ans !
Hang-On procure toujours aujourd’hui des sensations « arcade » incroyables, du fun à l’état pur, avec cette musique entêtante qui lui offre cette ambiance si... magnétisante ! Malgré sa « fausse » 3D et son unique circuit tout plat, Hang-On excite et donne l’impression de bombarder comme un guedin et de devoir accrocher à chaque virage en faisant gaffe de ne pas percuter ces putains de motards, qui ne sont la juste que pour servir d’obstacle et nous envoyer dans le décor. Car oui, il n’y a pas de classement dans Hang-On, seulement un temps impartit qui devient de plus en plus serré au fil des cinq stages. Un seul circuit, séparé en cinq stages avec leurs propres décors, pour une course folle qui doit durer à peine plus de cinq minutes ! Autant le dire, Hang-On est très très difficile, en particulier à partir du quatrième stage (la ville de nuit), ou les virages sont particulièrement étroits et en épingles à cheveux. En parlant de cheveux, j'ai du m'en arracher quelques uns, sans pour autant avoir fini ce putain de circuit.
Pour parler du son, j’ai trouvé le son des motos concurrentes hyper bien gérées et très réalistes comparés aux autres bruitages du jeu, notamment celui de notre propre moteur et celui des glissades, un peu craignos il faut le reconnaitre.
Mais Hang-On, ce n’est pas seulement un grand jeu de moto, c’est une vraie légende, une pièce maitresse du jeu-vidéo des années 80, de par son ambiance étrangement captivante, sa simplicité, sa maniabilité finalement très profonde et technique (surtout en analogique), son feeling étonnant, il se doit d’être joué par tous les amateurs des jeux d’arcade et de Sega !
Merci Yū !
PS : Pour ce qui est de la version Master System, on est à des années lumières de l’arcade que ce soit graphiquement ou au niveau de la jouabilité, complétement réinventée pour s’adapter au support 8-bits. Même si cette version reste relativement intéressante grâce à un système de trois vitesses assez bien pensé, au niveau des sensations, ça n’a strictement plus rien à voir. Et pour la partie sonore, c’est la juste la grosse cata, la musique culte est parfaitement absente durant le jeu ! Si je devais noter uniquement cette version Master System, je pense que je mettrai 3/10.