Headlander par Iblis

Après un Broken Age plutôt bon et charmant de par son scénario et son univers, les gars du studio Double Fine ont décidé de se lancer avec Headlander dans un Metroidvania au concept pour le moins original : Vous dirigez une tête volante et devez découvrir le pourquoi du comment de votre état. Mais est-ce que l’originalité fait tout dans un type de jeu très difficile à adopter ?

Le dernier-né de Double Fine Productions arrive avec un style bien différent de son prédécesseur, puisque l’on passe du Point’n’Click de Broken Age au Metroidvania avec ce Headlander. Pour rappel, ce style de jeu bien singulier vous lance dans une aventure en 2D où « exploration » est le maître-mot, puisqu’il vous faudra progresser dans l’histoire afin de débloquer divers bonus vous permettant de traverser certains obstacles rencontrés auparavant.

Le soft vous place donc dans le corps d’une tête… justement sans corps, mais bien vivante ! Au début du jeu, vous avez le droit de choisir votre personnage entre une femme et deux hommes, ce qui ne changera strictement rien à l’histoire. Histoire qui justement ne nous est pas racontée, même si on comprend très vite que votre tête est la dernière parcelle d’humanité qui reste dans l’univers, puisqu’une IA a transformé en cyborg tout le reste. Ainsi, vous allez devoir vous rendre sur une station orbitale afin d’en apprendre plus sur cette histoire, et surtout sur comment diable êtes-vous encore en vie sans corps, dans votre scaphandre !

Vous dirigez donc votre tête volante le plus simplement du monde, et pouvez vous connecter à divers terminaux pour les activer et progresser, mais aussi et surtout prendre possession de robots sans tête pour les contrôler. Vous vous rendrez vite compte que bon nombre de robots différents sont ainsi contrôlables, chacun avec leurs spécificités, vous permettant d’accéder à divers endroits de la station spatiale.

Certains vous permettront d’accéder à des endroits riquiquis, d’autres vous permettront de vous défendre et d’attaquer grâce aux nombreux blasters greffés aux bras des robots que vous possédez. En plus de ça, le jeu propose un arbre de compétence que vous compléterez en trouvant diverses sources d’énergies de part et d’autre de la map.

De ce fait, vous pourrez aspirer des objets pour les transporter, donner des coups de boule, créer des boucliers, etc. Une montée en puissance qui se fait vite sentir et vous rendra donc surpuissant assez vite, mais… C’est là l’un des gros défauts du jeu.

En effet, le jeu ne propose aucune réelle difficulté et même s’il est plaisant à parcourir, la progression reste la même. L’originalité du titre se fait surtout ressentir lors des deux premières heures mais ne propose plus grand chose de neuf par la suite, si ce n’est quelques power-ups intéressants mais pas fous non plus.

En revanche, répétitivité n’est pas forcément synonyme d’ennui, et Headlander restera très plaisant à jouer tout au long de son aventure, d’autant plus qu’il propose de bien jolis décors et des PNJs plutôt rigolos qui participent pourtant à l’ambiance solitaire propre aux jeux du genre : n’oubliez pas que vous êtes le seul humain parmi un monde de cyborgs.

Si le jeu se révèle assez rapide à finir en ligne droite, sa durée de vie peut être rallongée via les nombreuses salles secrètes renfermant des boosts de vie, vitesse, etc. Quelques rares cyborgs vous proposeront également des quêtes annexes, mais à vous de bien chercher car aucune icône ne les rendra différents des autres robots.

S’il se présentera assez vite comme un jeu simple et répétitif, Headlander n’en reste pas moins un bon petit jeu à la fois beau, plaisant à jouer et avec une ambiance space-opera des années 70 des plus réussie. Pour un premier pas dans le domaine très difficile à maîtriser du Metroidvania, le studio Double Fine s’en sort plutôt bien : pas sûr que d’autres studios en auraient fait autant ! Allez, chez Ingame on vous le conseille, vous allez bien vous amuser si vous aimez le genre.