J'en avais entendu parler depuis un bail, et l'épisode 2 est en approche : il était temps de me lancer et d'enfin découvrir à mon tour ce que ce Hellblade (et par la même occasion Ninja Theory) a dans le ventre.
Et franchement, au bout d'une grosse dizaine d'heures, je suis vraiment convaincu. Certes, le jeu a des défauts sur lesquels je reviendrai, mais dans l'ensemble, j'en garde le souvenir d'un très bon jeu, solide sur les points qu'on m'avait tant vanté, à commencer par l'ambiance. Et surtout l'ambiance sonore. J'ai respecté ce que le studio nous conseille au lancement du jeu : jouer avec un casque. Et franchement, ça change beaucoup de choses.
Le studio propose également un autre avertissement dès le début du jeu, avertissement que j'ai vu pour la première fois pour ma part. Un avertissement sur la souffrance psychologique ou encore les pensées morbides. Très original. On sent de suite que ce jeu sera différent. Après, fallait-il insister autant là-dessus ?
On incarne donc Senua, guerrière nordique tourmentée par la mort de son compagnon Dillon. Son objectif (et donc le notre) est de récupérer son âme. Tourmentée car Senua entend des voix. Voix qui seront présentes tout le long du jeu et qui participent beaucoup à l'ambiance du titre.
Le jeu est plutôt beau. La modélisation de Senua est d'ailleurs remarquable (chapeau l'artiste !). On parcourt des environnements assez variés et très bien modélisés. Enfin, on les parcourt, mais doucement, car Senua est leeeennnte ! L'univers nordique et de sa mythologie est très bien retranscrit, tout comme le design des ennemis.
Et c'est l'histoire qui nous tient en haleine, même si on ne sera pas réellement surpris au final. C'est cryptique, nébuleux et assez énigmatique et chacun y verra son interprétation. Et ce qui est bien, c'est qu'il n'y a pas d'à-côtés : pas de loot, pas de quête secondaire...On se concentre sur la quête principale et c'est suffisant. Mention spéciale aux deux dernières heures du jeu qui sont vraiment très réussies.
Par contre, les deux gros points noirs du jeu sont les phases d'énigme et les combats.
Pour les énigmes, même si au début, j'ai trouvé très bonne cette idée de puzzle sous la forme d'illusion d'optique mêlée à de la superposition de runes, j'ai vite déchanté en voyant qu'elles devenaient vite répétitives (même si on en a moins sur la seconde partie du jeu). C'était original, plutôt bien fait, mais rapidement, ça peut vite devenir difficilement lisible aussi. J'avoue avoir parfois du regarder une soluce...
Pour les combats, même s'ils sont plutôt nerveux, on tombe aussi rapidement dans la répétitivité. Et on spamme les boutons. On sent toutefois la puissance des coups. J'ai du passer en mode Facile pour ne pas m'en dégoûter, et même là, je râlais un peu quand un combat survenait... Le bestiaire est également très peu diversifié. Sur le principe, ils avaient tout pour être jouissifs : esquive, blocage, ralentissement du temps, coup fort, coup faible...mais ça devient vite du tape bouton bête et méchant et ça n'évolue pas. Et c'est pire quand on a plus d'un ennemi à la fois...Heureusement, ces phases-là ne sont pas très nombreuses. Les boss sont par contre assez réussis même si ce sont un peu des sacs à PV...J'ai d'ailleurs du recommencer certaines phases plusieurs fois afin de bien comprendre les patterns des ennemis et surtout, être davantage patient. Je ne sais pas si les Souls sont comme ça, mais j'ai du boulot sur ce point ^^
Enfin, j'ai bien apprécié la présence du petit documentaire mis à disposition sur le making of du jeu.
Je conçois donc que ce jeu ne peut pas plaire à toutes et tous, mais pour ma part, même s'il n'est pas parfait et si j'ai eu certains moments de frustration (notamment sur la lisibilité des énigmes), ce jeu m'a marqué et je pense que ça fera partie des jeux que je pourrais conseiller.
Joué sur PS5 (version physique PS4)