Henry Hatsworth c'est le jeu venu de nulle part mais qui apporte avec lui non pas des graphismes aguicheurs, non pas une licence connue, mais un concept novateur. Reposant sur un mélange... mieux, une interaction entre un jeu de plate-formes et un puzzle game, le titre d'Electronic Arts acquiert la palme de l'originalité grâce à cette petite trouvaille, qui plus est bien exploitée.

Car le basculement entre séquences de plate-formes/action et puzzle ne se limite pas à faire apparaître ds blocs invisibles sur l'écran du haut, ni même seulement à achever les ennemis. Non les développeurs ont su exploiter le filon et en retirer une certaine richesse, stratégique par moment. Faire augmenter la taille de ses projectiles, se soigner, obtenir des bonus d'attaque, remplir une jauge servant aux coups spéciaux et à la transformation en robot... l'écran du bas est sans cesse mis à contribution. Quand il n'est pas altéré voir attaqué par divers ennemis ou par une attaque de boss !
C'est là dessus que repose la quintessence d'Henry Hatsworth, ce côté tactique, impliquant une gestion très vite vitale de l'écran encombré de blocs. Préserver les cœurs pour pouvoir se soigner au bon moment (c'est à dire avant de perdre sa jauge de vie supplémentaire), activer sa transformation en robot lors des passages délicats (comme lorsqu'il faut nettoyer une zone pour passer à l'écran suivant), la compréhension de ces bases deviendra vite votre planche de salut.

Mais ce n'est pas la seule bonne chose que ce jeu propose ! Les combats contre les boss sont aussi réussis les uns que les autres avec une difficulté plutôt corsée, un délire omniprésent et une saveur "old school" qui ravira les nostalgiques de l'époque 16 bits (voir 8 bits).
L'humour so britsh, les musiques qui sortent de l'ordinaire (se battre contre un pirate qui chante un air d'opéra n'a rien de banal) donnent un cachet au jeu que la réalisation ne lui procure pas.
En effet de ce côté là le constat est plus frigide. La faute à des graphismes assez quelconques, une animation un peu rigide et de lourds ralentissements lors de passages surchargés. Ces passages riches en ennemis il y en a un peu trop d'ailleurs, et l'on regrette que le gameplay vire plus au beat'em all par moments et renie sa nature plate-forme. Inspirés quant au gameplay et à l'ambiance, les développeurs ont eu plus de mal à construire des niveaux à l'architecture fouillée. Cela se traduit par un level design assez insipide la plupart du temps, donnant du plomb dans l'aile à la rejouabilité du titre. La difficulté du jeu vient donc uniquement du nombre et du placement des ennemis et non pas de niveaux retors emplis de pièges et de phases de saut au millimètre... dommage !

Mais ces défauts, s'ils altèrent le génie potentiel du titre, ne s'avèrent pas rédhibitoires et il serait injuste de ne pas accorder sa chance au vieil homme qu'est Henry Hatsworth, ses créateurs s'étant efforcés de proposer une aventure unique, assez longue (cinq mondes découpés en cinq niveaux, des niveaux secrets, une boutique pour améliorer ses capacités...) et sortant de son insipidité passagère (level design ennuyant, peu de plate-formes...) pour s'élever parmi les plus grands (musiques géniales, boss mémorables, concept unique...).

Une belle trouvaille qui vaut le coup à petit prix !
ngc111
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le 16 mai 2011

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