Hitman: Absolution
6.7
Hitman: Absolution

Jeu de Io Interactive, Nixxes Software et Square Enix (2012PlayStation 3)

Les personnages les moins bien écrits de toute l'histoire du jeu vidéo. Mais ...

Avant de s'offusquer sur ma note, mettons les choses au clair tout de suite : je n'ai jamais joué aux anciens Hitman (ou du moins, très peu), et cet épisode est donc le premier que je boucle intégralement. Ceci étant dit, la série m'a toujours attiré par son côté "open-world où les possibilités sont multiples". Bon, je dois bien l'avouer, c'est un peu raté ici, mais pour quelque chose qui reste de haut niveau, tant sur le plan technique que sur la qualité du gameplay, qui garde des standards du jeu d'infiltration, ce qui fait franchement plaisir.

D'abord je tiens à saluer le boulot derrière le jeu : c'est juste HALLUCINANT, chaque niveau est d'un travail esthétique et d'une patte artistique d'une finition exemplaire. Mais en plus, il y a une quantité d'environnements différents qui pousse franchement le respect, on se languit d'avance de découvrir le prochain niveau quasiment rien que pour ça. Chapeau, tout simplement. Au passage, ça doit être les plus beaux ciels de cette génération de jeux vidéos, et je reprocherais simplement la luminescence un peu abusée par moments (même le crâne de 47 se met à briller parfois), notamment dans les environnements colorés. Sinon concernant la foule, je dois bien avouer que ce n'est pas ce qui m'a le plus impressionné, même si pour le coup ça prouve bien que nos petites consoles en ont encore sacrément dans le ventre, pas un pet de lag.

Au niveau sonore par contre, je suis un peu resté sur ma faim : dès le début, on nous plonge dans une ambiance façon OST d'Inception avec le gros bruit de klaxon de chalutier, et forcément, j'adore, c'est complètement mon délire. Mais le jeu finit par se perdre un peu, et on dirait que toute la sauce a été mise dans le sandwich du début, l'essoufflement se ressent assez fort, et ainsi, là où les environnements en mettent plein les yeux à chaque fois, ici il faudra plutôt se contenter de la promesse du départ, et non pas de son hypothétique réalisation. Pour les doublages français, je vais par contre être bien moins gentil, parce qu'avec un panel de voix pareil, c'est juste honteux de se planter ainsi. Comme d'habitude avec les versions française de jeux vidéos, le mixage sonore est vraiment moyen, et il aurait fallu mettre un peu plus de soin dans les intonations. Franchement on n'y croit pas, et encore une fois, se planter avec des si gros potentiels, c'est juste pas possible.

Vous allez me dire "oui mais on s'en tape des voix dans un Hitman, ce qu'on veut c'est du sang !". Détrompez-vous, le jeu place une barre assez ambitieuse dans son scénario, et de nouveau, les reproches s'appliquent également ici : le début est franchement orgasmique et hyper prometteur, avec cette introduction du feu de Dieu, et avec le petit background bien sympathique qui semble se dessiner. Mais une fois que le grand méchant est montré, on comprend que ça ne va pas le faire. L'écriture des personnages est très franchement catastrophique, et le mec derrière devrait sérieusement trouver un autre boulot. COMMENT LE MEC DERRIERE L'AGENCE PEUT-ÊTRE AUSSI DEBILE PUTAIN ? Rarement dans ma vie de gamer un personnage m'a inspiré tellement de haine tellement qu'il était inutile, mal écrit, mal joué, débile, gros lard, idiot ... J'ai envie de me faire un facepalm à m'en décrocher le front rien qu'à y repenser. On ne peut même pas dire la même chose du reste du casting, puisqu'en dehors de ce grand débi...méchant, il n'y a rien, les autres personnages sont à peine effleurés, et n'existent pas franchement. Ca m'attriste un peu d'ailleurs, parce que la relation Victoria/Hitman aurait pu mener à de très belles choses, une scène du jeu le prouve parfaitement bien.

Mais malgré tout, on a envie de continuer à suivre cette histoire bancale, et ce pour une raison très simple : le gameplay. Il est riche (déplacer les corps, se déguiser, interagir avec l'environnement), et même si je n'ai pas forcément toujours retrouvé la complexité qui me donnait envie dans les anciens épisodes, je dois bien avouer que j'ai pris un furieux plaisir à jouer le jeu et à tenter de faire les niveaux le plus correctement possible. Concernant la jauge de score qui a fait débat, moi je la trouve utile. Dans des jeux comme Deus ex Human Revolution, on ne sait jamais vraiment comment jouer, il faut réussir à bien se fixer des objectifs clairs pour éviter la solution de facilité qu'est le bourrinage. Ici, un système tout bête nous indique systématiquement si l'on "joue le jeu" ou pas, et du coup, c'est plutôt agréable, ça donne vraiment envie de faire les choses bien, même si je dois reconnaître que certains niveaux abusent un peu sur les ennemis, et que le pistolet silencieux a trouvé sa place. Bien entendu, si l'on refuse ce postulat de départ, rien n'empêche de se la jouer gros bras (ça passe même plutôt aisément, et ça permet de remarquer que les décors sont destructibles). Franchement oui, j'ai aimé ce gameplay, j'ai pris du plaisir à parcourir le jeu, même si dans la plupart des scènes j'ai l'impression que le schéma d'action se résumait à tuer par derrière - ou - faire le script avec une mort originale - ou - bourriner.
Peut-être ais-je tort, néanmoins, il a ce petit quelque chose qui fait qu'on y croit, on a envie de comprendre comment faire, on a envie de faire les choses bien. Et ça, j'ai apprécié.

Tout ça pour dire, que finalement pour un néophyte de la série, c'est un très bon cru. Incroyablement beau et varié dans ses environnements, le jeu se laisse parcourir par son gameplay riche et son level-design qui oscille entre l'intéressant et le linéaire, et ce malgré un scénario bancal et une écriture des personnages à vomir ses boyaux par les pieds. A faire obligatoirement ? Peut-être pas, mais en tout cas il vaut l'investissement.

PS : le mode contracts (en ligne) est vraiment négligeable.
Bunzer

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