J'avais commencé une partie en début d'année, et avait lâché l'affaire par frustration, ayant perdu tous mes geos dans une zone que je trouvais imbuvable (Soul Sanctum) après 3-4h de jeu. Mais devant les louanges permanentes que je peux voir ici et là, je me suis toujours dit qu'il fallait que j'y revienne.
Depuis, presque une année s'est passée, et j'ai roulé ma bosse sur pas mal de jeux de genres jusqu'alors inexplorés. J'ai fait Symphony of the Night, et ait donc compris l'essence même du metroidvania. Mais je me suis surtout enchaîné Sekiro et les trois Dark Souls, qui m'ont appris une rigueur dans ma façon de jouer, une analyse plus pertinente des movesets de mes adversaires, et une gestion de la frustration plus poussée face des obstacles au premiers abords insurmontables.
Fort de ce bagage, je suis donc revenu sur Hollow Knight, et je l'ai dévoré !
De King’s Pass à the Abyss, de Crystal Peak à Queen’s Gardens, j’ai arpenté les dédales d’Hallownest avec un plaisir non feint et un émerveillement de tous les instants. Chaque nouvelle zone est une surprise, tant dans son agencement (notamment l’horrible, l’affreux, l’effroyable Deepnest), que dans sa direction graphique.
Car Hollow Knight est une merveille de jouabilité. Une merveille de level design, où chaque recoin comporte ses secrets et ses raccourcis. Et le système de cartographie implémenté, bien que m’ayant laissé sur le côté lors de ma première tentative, m’a cette fois ci conquis, tant il vient sublimer la sensation d’être seul, perdu dans ces vastes réseaux de tunnels, griffonnant ci et là de nouvelles travées sur notre plan, et y apposant diverses épingles pour se souvenir qu’il y a un obstacle ici qui demandera que l’on y revienne. Et quant au détour d’une chute dans un gouffre a priori sans fond, on se retrouve en territoire connu, on exulte de joie tant le répit semble à porter de main. Car notre expédition vient de durer une heure, et que l’on a sué à grosses gouttes pour pouvoir trouver enfin un banc, ces havres de paix qui permettent de remettre nos idées en place.
Les combats sont excellents aussi, avec un bestiaire extrêmement varié, et surtout une quantité de boss faramineuse, chacun possédant ses patterns à maîtriser pour pouvoir espérer le terrasser.
Notre moveset s’étoffe au fur et à mesure de notre progression, et la diversité de builds disponible s’élargit en parallèle, entre la quarantaine de charmes disponibles possédant des symbioses entre eux, les trois sorts améliorables que l’on gagne, les compétences de déplacement variées, et les améliorations de santé et d’âme. On devient au final un véritable insecte couteau-suisse.
Enfin, dernier point, mais point d’orgue d’Hollow Knight : la direction artistique. D’un point de vue graphique, Hallownest est une splendeur de tous les instants, aux inspirations Burtonienne évidente. Les décors sont incroyablement soignés, bénéficiant de différentes couches superposées afin de créer un effet de parallaxe (merci Exyt pour le bon terme) et d’effets de particules venant rendre le tout vivant. Les personnages quant à eux, dessinés à la main également avant d’être scannés, bénéficie d’animations fluides et captivantes, faisant d’Hollow Knight un jeu visuellement riche. Tout est beau à se damner, même les endroits les plus thématiquement dégueulasses (ces couloirs remplis de traînées de larves par exemple). Et la variété des décors et des ennemis fait preuve d’un investissement énorme dans l’atmosphère graphique du soft australien.
Le design sonore n’est pas en reste, tant il participe à l’ambiance exceptionnelle du titre. Entre musiques épiques lors des combats de boss, silences pesants dans les parties les plus lugubres du royaume, et bruits précurseurs d’une attaque où d’un secret à trouver, l’ensemble des pistes audios d’Hollow Knight sont en parfait accord avec que l’on voit à l’écran.
Hollow Knight c’est donc une perle, un jeu que j’ai trop longtemps repoussé, mais que je n’ai que davantage savouré une fois vraiment lancée. Et la sortie de la suite arrivant à grand pas, je ne resterais pas sur ma faim bien longtemps.