Mon sentiment après cet épisode de Homeworld, c'est à la fois la tranquillité d'esprit de savoir que la suite de la licence culte créé par Relic Entertainment est entre de bonnes mains, mais aussi un léger sentiment de ne pas en avoir eu assez. Cet épisode préquel, à répondu à mes attentes, bien au-delà de ce que j'espérais, pour malheureusement s'arrêter trop vite.

Homeworld Desert of Kharak ne sort pas de nul part, c'est un projet avant tout construit sur les fondations d'une série culte dans le cœur des passionnés de STR. Homeworld 1 & 2 ont réinventé, chacun sur différents niveaux, le genre du jeu de stratégie en 3D, apportant bon nombre d'innovations. Relic a, en son temps, bouleversé le genre de stratégie en temps réel, le succès critique étant au rendez-vous. Cependant, j'ai toujours eu la sensation que la série n'avait pas reçu la visibilité qu'elle méritait jusqu'à la parution du remaster par Gearbox en 2015, très réussie au demeurant.

C'est ainsi qu'en 2016 Blackbird Interactive, un studio issu de vétérans de Relic et de membres clés du développement sur Homeworld 1 & 2, nous livrent Homeworld Desert Of Kharak, après avoir eu accès à un prêt de la licence par Gearbox. Successeur spirituel de la série, ce nouvel épisode a le courage de proposer une tout autre formule, tout en s'intégrant parfaitement dans l'univers de ses ainés en narrant l'origine de l’histoire d'Homeworld 1 & 2.

Si j'aime Homeworld, c'est avant tout pour son gameplay, mais aussi et surtout pour son scénario et sa mise en scène et concernant ces deux points, il faut dire que les développeurs ont trouvé la recette parfaite du préquel. En effet, si Homeworld se déroule dans l'espace, l'épisode Desert Of Kharak comme son nom l’indique se passe bel et bien sur la terre ferme, au beau milieu d’un immense désert.
Ce changement de perspective apporte deux choses importantes, une "origin story" qui propose une explication intéressante aux évènements de Homeworld 1 & 2 et un tout nouveau gameplay, l’action se déroulant dorénavant sur un plan 2D comme la majorité des jeux de stratégie.

C'est est un sacré pari pour une licence réputée pour son gameplay sur 3 axes dans une bulle spatiale, mais malgré cela j’ai quand même retrouvé les sensations de ce qui fait un jeu Homeworld.

Un jeu Homeworld, c’est avant tout un gameplay au rythme lent, en particulier sur le mouvement des unités, une action rythmé par des musiques envoûtantes et une stratégie très clair qui s’établit entre les différentes classes de "vaisseaux" proche de ce que l'on retrouve avec des batailles navales.

Sans atteindre la richesse d'Homeworld 2, car inévitablement les combats de retours sur un plan 2D ne permettent pas autant de possibilités que les épisodes précédents, ce retour dans un environnement familier procure un sentiment agréable, d'autant qu'ici le désert est complexe. Permettant à chacun de se servir de la topographie pour se mettre à couvert ou profiter d'un avantage.
Au lancement de la campagne, je m'inquiétais un peu du renouvèlement des environnements, néanmoins ce point ne pas tellement gêné. Les développeurs se sont habilement inspirés de déserts existants complétés ou fictifs (Dune), servit par un éclairage particulier pour chaque mission, au nombre de treize.

C'est là qu'intervient ma première légère déception, car jusqu'à la fin, je ne trouvais pas grand-chose à reprocher au jeu.

Tout en comprenant que la taille du projet, sorte d’intention pour se faire la main en vue de Homeworld 3, ne promettait ni monts et merveilles, j’ai trouvé l’aventure solo un chouïa trop courte au regard de la montée en puissance qui s’effectue jusqu’au climax final et surtout vis à vis d’Homeworld 2.
Comptez une dizaine d’heures grand maximum en difficulté intermédiaire, difficulté très corsée d'ailleurs. Comparé à Homeworld Remastered j’ai abandonné l'idée de finir certaines missions ne serait ce que en normal pour me rabattre sur facile, mon égo en ayant prit un coup.
Malgré cette campagne courte, j’ai pris un plaisir immense à chaque mission avec une tension constante, l’IA exécutant des mouvements plutôt cohérents et "réels" ne laissant que peu de répit au joueur. De plus l’aventure garde une continuité et cohérence tout au long de celle-ci, vos troupes vous suivront entre chaque mission (c’est au choix), ce qui permet dans un deuxième run par exemple de pouvoir anticiper les prochaines missions en préparant les troupes adéquates.

La mise en scène globale au travers de superbes cinématiques/artwork en mouvements m’a encore une fois hypnotisé tout au long de l’aventure, matraquant le bouton F1 pour accumuler les captures d'écrans.

a science du cadrage des personnes en charge des cinématiques est exemplaire et j'espère sincèrement ce niveau dans Homeworld 3.
Le jeu est beau et garde cette simplicité de design de la série et m’a fortement rassuré sur la suite qui arrive en 2024.

Cette péripétie au travers de Desert of Kharak m’a définitivement confirmé que Blackbird a les épaules pour perpétuer Homeworld si on leurs en donne les moyens et le temps.
Grand ouf de soulagement en retrouvant ce qui fait l'OST de Homeworld toujours une bande son exceptionnelle. Mais au-delà de sa partie musicale, Desert of Kharak réutilise et réinvente beaucoup des outils audios et mimiques de la série. Et cela se retrouve sur l'ensemble du jeu où chaque clic pourra faire ressurgir en vous des souvenirs ou en créer de nouveaux.

À n’en pas douter, ils ont parfaitement compris ce qui faisait l’essence de la série et on peut encore cocher quelques cases pour Homeworld 3.

Au final Desert of Kharak est un préquel, comme je l’attendais, avec le risque de situer les affrontements au sol et non plus d’en l’espace, le studio aurait pu se mettre à dos bon nombre de joueurs. Au contraire, voyant qu’ils ont utilisé cela pour créer une sorte de mise en bouche pour la vraie suite à Homeworld 2, tout en comprenant chaque rouage de la série, me rassure énormément sur l’avenir.
J'aurais souhaité une campagne plus longue et un peu plus de richesse de gameplay, mais je comprends que pour ce premier projet avec cette envergure, garder un scope limité à permis d'avoir une œuvre solide et plutôt unique dans le paysage des jeux de stratégie.

L’histoire s’imbrique admirablement bien avec Homeworld 1&2 et mon attente pour le troisième épisode n’en est que renforcée.

Edit : Je reviens sur la difficulté du jeu. En fait celui-ci n'est pas compliqué même en difficile si vous commencez chaque mission avec le choix "flotte par défaut active" ce que je n'avais pas fait et augmente indirectement la difficulté si lors des missions précédentes vous avez subi beaucoup de pertes.

Sajuuk
7
Écrit par

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le 18 juin 2022

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