Horace se présente au départ comme un petit jeu de plateforme mignon, en pixel-art, très retro dans l'âme. Bref, un jeu indé de plus. Puis, très rapidement, on sent qu'il va proposer plus.
Il raconte une véritable histoire avec pas mal de personnages non jouables, clichés au premier abord mais bien plus riche au fil de déroulé. Ils évoluent, on s'y attache malgré les defauts et les qualités de chacun. On se surprend à avoir de l'empathie et l'histoire n'hésite pas a casser les codes, en tuer certains et on se retrouve avec un peu de reflexion et surtout beaucoup d'émotions et de sujets abordés (joie, tristesse, deuil, religion, etc). Les cinématiques sont nombreuses et parfois un peu longues avec des zooms parfois tres moches sur de gros pixels, mais elles font mouches et sont indispensables.
On dénombre aussi une quantité hallucinante de references et de clin d'oeil à la pop culture, que ce soit du monde du jeu vidéo (mario, after burner, pac-man, donkey kong, même billy mitchel et sa triche mémorable pour être le champion du monde du gaming...), du cinéma (halloween, 2001 l’odyssée de l'espace...), de la littérature, etc. les références ne sont pas toujours très subtiles mais font mouches.
Niveau gameplay, outre le coté plateforme teinté de die and retry light (mais pas toujours evident), les developpeurs ont voulu varier les sensations du joueur. on aura le droit a des phases de conduite, de combat, des mécaniques particulières (grimper au mur inversant la gravité par exemple), une zone entière en mode metroidvania, quelques casse-têtes... les exemples sont nombreux. Dans l'ensemble, tout est bien calibré et repond bien, malgré quelques emplacements de checkpoints mal fichus et frustrants.
Malheureusement, cette grande variété joue parfois un peu en la defaveur du soft avec une sensation de patchwork. Toutes les phases sont bien faites mais tout a été déjà vu, fait et refait. Et c'est là LE gros defaut de Horace. si tout est bien conçu, rien ne ressort, il y a très peu de passages très personnels.
Horace est un excellent plateformer, avec beaucoup de choses à dire, mais les developpeurs n'ont pas réussi à se démarquer de leurs ainés. les 10 heures de jeu restent très agréables a parcourir et méritent le détour malgré ses defauts. On a un peu la sensation qu'on aurait pu avoir un très grand jeu, comme par exemple the messenger, mais reste coincé dans la case de l'excellence.